Grand chelem et Final Four en apothéose !

Pour décrocher son billet pour le Final Six de la Ligue Mondiale, l’équipe de France aura réussi un carton plein inédit dans la compétition : en phase de poules, les hommes de Laurent Tillie auront tout renversé sur leur passage, alignant douze victoires de rang, nouveau record en la matière en Ligue Mondiale, face à la Corée du Sud, le Japon et la République tchèque. Mais c’est surtout leur Final Four survolé, avec deux victoires 3-0, samedi contre l’Argentine en demi-finale (25-13, 25-20, 25-17), et dimanche en finale contre la Bulgarie (25-16, 25-20, 25-21), hôte de la compétition et membre du Groupe 1 la saison dernière, qui aura impressionné. Face à un rival qu’elle n’avait jamais battu en compétition officielle depuis la prise de fonctions de Laurent Tillie, la France est parvenue à faire taire le public de Varna, faisant dire au libero Teodor Salparov : "L’équipe de France a été trois fois meilleure que nous et mérite d’aller à Rio."

La France en première division et au Final Six

Engagée cette saison dans le Groupe 2 de la Ligue Mondiale, qui comprenait trois poules (C, D et E) de quatre équipes, la France devait terminer première de la poule D, composée également de la Corée du Sud, du Japon et de la République tchèque, pour se qualifier pour le Final Four organisé en Bulgarie. Chose faite avec douze victoires en autant de matches, permettant aux Bleus de rejoindre la nation hôte, mais également la Belgique, première de la poule E, et l’Argentine, deuxième de la poule C (derrière la Bulgarie qualifiée d’office), sur ce tournoi final du Groupe 2.

Un Final Four dont le vainqueur gagnait non seulement son ticket pour le Final Six au Brésil, mais en outre sa place dans le Groupe 1 la saison suivante, l’élite du volley mondial réunissant les huit meilleures nations du moment, réparties en deux poules (A et B). Tournoi final de la Ligue Mondiale, le Final Six est organisé cette année à Rio de Janeiro du 15 au 19 juillet, il sert notamment de « test event », sorte de répétition générale, en vue des Jeux Olympiques qui auront lieu dans un an au Brésil.

Des poids lourds à Rio !

Six équipes participent à ce Final Six : le pays organisateur, les deux premiers des poules A et B (deuxième et troisième cette saison de la poule A car le Brésil, qualifié d’office, a terminé premier) et le vainqueur du Final Four du Groupe 2 : dans la poule I de ce Final Six, figureront le Brésil, hôte de la compétition, et qui a pris cette saison la première place de la poule A avec 9 victoires pour 3 défaites, les Etats-Unis, premiers de la poule B avec également 9 succès sur 12 matches, et l’équipe de France, qui a gagné le droit de disputer ce tournoi final grâce à sa victoire lors du Final Four de Varna.

Dans la poule J, on trouvera la Pologne, championne du monde en titre et deuxième de la poule B, la Serbie et l’Italie, qui ont pris les deuxième et troisième places de la poule A derrière le Brésil. Chaque équipe s’affronte une fois, les deux premiers des deux poules se qualifient pour les demi-finales qui auront lieu samedi avant les finales dimanche.

Deux chocs pour les Bleus

Dans la poule I, l’équipe de France débutera ce Final Six mercredi (19h05, heure française) par un choc face au Brésil, véritable équipe de référence en matière de volley : triples champions du monde (2002-2006-2010), deuxièmes en 2014, champions olympiques à deux reprises (1992 et 2004), médaillés d’argent en 1984, 2008 et 2012, les « Samba Boys », dirigés depuis 2001 par Bernardo Rezende, détiennent le record du nombre de victoires en Ligue Mondiale (neuf). En revanche, ils n’ont plus remporté la compétition depuis 2010, finissant deuxièmes en 2011, 2013 et 2014, sixièmes en 2012. Autant dire que dans leur Maracanazinho (petit Maracana, ainsi appelé car situé au pied du célèbre Maracana, temple du football carioca), les numéros 1 mondiaux, emmenés par le capitaine et passeur Bruno Mossa Rezende, partenaire d’Earvin NGapeth à Modène, le pointu Wallace de Souza, sans oublier Lucas Saatkamp ou Ricardo Lucarelli, auront à cœur de porter à dix leur nombre de succès en Ligue Mondiale.

Les hommes de Laurent Tillie seront ensuite opposés vendredi (19h05) aux Etats-Unis, là encore une des meilleures nations mondiales (5e au classement FIVB), tenants de cette Ligue mondiale qu’ils ont également remportée en 2008. Champions olympiques en 2008, les Américains, qui ont terminé premiers de la poule B et sont entraînés depuis trois ans par John Speraw, débarquent à Rio décidés à conserver un titre conquis de haute lutte l’an dernier en finale face au Brésil, et à effacer un Mondial 2014 terminé à la septième place. Nombre des fers de lance de cette équipe font les beaux jours des clubs européens comme le pointu Matthew Anderson (Kazan), Murphy Troy (Gdansk), Maxwell Holt (Dinamo Moscou), le libero Erik Shoji (Berlin), Taylor Sander (Vérone) ou le Tourangeau David Smith.

Les Bleus de retour au sommet

En remportant le Final Four de Varna, l’équipe de France, qui dispute la compétition pour la 20e fois, renoue avec sa prestigieuse histoire en Ligue Mondiale, elle qui n’avait plus été conviée à pareille fête depuis 2007 (6e place finale). 10e de la compétition lors des deux dernières années, 7e en 2012, l’équipe de Laurent Tillie, 12e au classement mondial, parviendra-t-elle à faire aussi bien, voire mieux, que son meilleur résultat dans la compétition qui date de 2006 (2e place) ?

Laurent Tillie : "Objectif podium"

En se qualifiant pour le Final Six de la Ligue Mondiale, l’équipe de France a rempli l’objectif que lui avait assigné Laurent Tillie en début de saison. Quatrième du dernier Mondial, elle va désormais tenter de poursuivre sur la dynamique positive qui la porte depuis plus de deux ans. "Nous avons réuni tous les moyens humains pour remplir l’objectif, a commenté le sélectionneur, "soulagé" de voir ce "gros investissement" récompensé. L’objectif à Rio ?  "L’objectif est clair : le podium. Nous voulons aussi défendre notre quatrième place au dernier Championnat du monde, cette quatrième place est une référence pour aller plus haut. Le problème va être la récupération du long voyage alors que les autres équipes auront eu un week-end de repos."