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(Miniature) Les Bleus régalent d’entrée
Photo : FIVB
28/07/2024
Les Bleus régalent d’entrée
L’équipe de France tenante du titre n’a pas manqué son entrée dans les Jeux Olympiques, victorieuse en cinq sets de la Serbie dimanche dans une Arena Paris Sud en fusion. Une victoire capitale dans la course aux quarts de finale, que les Bleus vont tenter de confirmer mardi face au Canada.
Cette fois, c’est la bonne ! Après deux entames de Jeux Olympiques manquées, avec deux défaites 3-0, à Rio en 2016 contre l’Italie puis à Tokyo en 2021 face aux Etats-Unis, l’équipe de France masculine a ouvert « ses » Jeux de Paris 2024 par une victoire 3-2 dimanche sur la Serbie. Certes, tout n’a pas été parfait pour les Bleus qui, perturbés par une salle très haute, ont mis un peu de temps à trouver leurs repères, particulièrement en attaque, mais la manière dont ils ont su se remettre d’un premier set lâché de peu et de la perte du quatrième qui leur tendait les bras, a de quoi rassurer leurs supporters sur leur motivation, mais aussi sur les ressources d’un groupe dans lequel chacun sait qu’il peut apporter à un moment ou à un autre.

Ce dimanche, dans une Arena Paris Sud pleine et qui n’attendait qu’une étincelle pour s’enflammer, les « facteurs X » offensifs de l’équipe de France ont été Jean Patry et Trévor Clevenot. Le premier, auteur de 22 points, a réussi à maintenir à flot le bateau bleu lorsque celui-ci tanguait en début de match et peinait à percer le mur serbe. Le second a fait une entrée en jeu tonitruante au relais de Yacine Louati, terminant meilleur marqueur de la rencontre (23 points, 17/30 en attaque, 5 blocs, 1 ace).

Il fallait bien ça pour venir à bout des partenaires du puissant pointu Drazen Luburic, auteur d’une entame solide, qui a permis à la Serbie, sous les yeux de son "tsar" Novak Djokovic, de d’abord rivaliser avec les champions olympiques. Au point même de remporter le premier set, grâce à la bonne gestion dans le money-time de ses anciens, Nikola Jovovic (32 ans), Marko Ivovic (33 ans) et Aleksandar Atanasijevic (32 ans), à la conclusion de cette manche initiale (23-25).

Portés par Jean Patry, mais également par le gros travail défensif d’un Jenia Grebennikov encore impeccable, les Bleus ont su vite réagir pour créer l’écart dans la deuxième manche, après notamment un énorme bloc en un contre un d’Antoine Brizard sur Uros Kovacevic (17-10), tandis qu’Earvin Ngapeth, en difficulté offensive en début de match, s’est peu à peu débloqué (14 points), concluant même le deuxième set (25-17). Le troisième va être à sens unique, avec une bonne qualité de service tricolore, un bloc particulièrement bien en place, au centre comme aux ailes (17 blocs tricolores à 12 sur l’ensemble du match) et surtout un Trévor Clevenot qui marche alors sur l’eau, auteur de 8 points sur ce set. Antoine Brizard, d’un nouveau bloc, permet aux Bleus de prendre les commandes (25-17) et de se diriger, pense-t-on alors, vers un succès 3-1.

D’autant que la France approche du money-time avec l’avantage (18-16), moment choisi par les Serbes, grâce à leurs entrants, le réceptionneur/attaquant Miran Kujundzic et le central Petar Krsmanovic, mais aussi à l'inusable central Marko Podrascanin (13 points dont 7 blocs), de réagir pour renverser le score et égaliser à deux sets partout (21-25).

Mais la France, qui a disputé et renversé pas mal de tie-breaks lors de sa campagne victorieuse de Volleyball Nations League en mai et juin, n’a pas le temps de douter, portée par une série au service de Jean Patry qui lui permet de se détacher d’entrée (7-1). Les Serbes accusent le coup, multiplient les erreurs, jusqu’à une dernière, synonyme de gain du match (15-6) pour les champions olympiques. Qu'ils célèbrent alors avec leur chaud public, sans doute soulagés d’avoir évité le faux pas. D’autant que dans une poule à quatre équipes (contre six sur les Jeux précédents), l’erreur n’est guère permise.

Place désormais au Canada mercredi, une formation que les coéquipiers de Benjamin Toniutti ont battue 3-0 le 17 juillet en match amical au Vendéspace, pour une deuxième rencontre qui, en cas de victoire, pourrait quasiment envoyer la France en quarts de finale.

Les réactions :

Andrea Giani, entraîneur de l’équipe de France :
"Nous avons encore vu que tous les joueurs de l’équipe sont importants. Quand nous avons gagné la VNL, on a vu que souvent, les joueurs qui étaient rentrés en jeu avaient changé le match, aujourd’hui, c’est Trévor (Clevenot) qui l’a fait, il est rentré parce que nous avions des difficultés au poste 4. Ça veut dire qu’on a une équipe où tous les joueurs sont prêts à jouer et à apporter, surtout que notre histoire montre que nous disputons souvent des tie-breaks. Nous avons aussi vu que nous avons progressé au service et au bloc, la caractéristique de l’équipe est qu’elle est forte en défense, mais pour gagner des points, le service et le bloc sont importants, aujourd’hui, nous en avons gagné beaucoup grâce à un bloc fort et notre discipline."

Trévor Clevenot, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France :
"C’était un gros match, on a joué une très belle équipe serbe, on s’attendait à un gros combat, ça a été le cas, le plus important était de gagner, parce qu’on est dans une poule de quatre, pas de six, on savait que le premier match était extrêmement important, on est tous contents. Je ne sais pas si on était crispés au début, ils nous ont aussi mis beaucoup de pression au service, mais on a bien réagi. Le public était magnifique, ça fait franchement du bien de jouer en France, ils nous ont poussés, donné une énergie folle dans le tie-break à chaque point, merci à eux ! Ma rentrée en jeu ? Dans ce groupe, tout le monde est prêt pour sortir du banc, il faut essayer à chaque fois d’apporter un maximum d’énergie et du positif, parce que parfois, ça se joue là-dessus, j’ai essayé de donner tout ça, ça a bien fonctionné."

Earvin Ngapeth, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France :
"On est contents d’avoir enfin gagné notre premier match. Ça a été dur de se mettre dans le rythme, les repères sont compliqués dans cette salle, on était un peu crispés, ce qui est normal pour un premier match des Jeux à la maison, on a fait des petites fautes techniques inhabituelles, on savait avant le match que ça n’allait pas être parfait, mais l’important est la victoire qui va nous donner de la confiance pour la suite. Au premier set, on défendait beaucoup de ballons, on réceptionnait bien, mais on n’arrivait pas à faire la différence en attaque, « Jeannot sac à dos » (Jean Patry) nous a mis dans son sac à dos et a déroulé en attaque, ça s’est mieux passé ensuite. L’ambiance était top, limite à faire peur quand on est rentrés ! C’est vraiment impressionnant, ça fait plaisir, à Tokyo, il fallait s’habituer aux salles vides, là, il faut qu’on s'habitue aux salles pleines !"

Jenia Grebennikov, libéro de l’équipe de France :
"Le premier set, on a essayé de prendre le rythme parce qu’on n’avait eu qu’un entraînement d’une heure et demie dans la salle, c’était difficile d’avoir des repères, sur le service et la réception, et on perd sur deux-trois détails, on n’arrive pas à contre-attaquer. On aurait pu faire un peu mieux, mais peu à peu, on a réussi à bien s’acclimater à la salle, on s’est mis à mieux servir, à mieux jouer, et finalement, on a gagné, surtout avec la manière au tie-break, je suis content, c’est assez rassurant, c’était top."



Résultats et programme de l'équipe de France (Arena Paris Sud) :

Poule A :

Dimanche 28 juillet : France/Serbie 3-2 (23-25, 25-17, 25-17, 21-25, 15-6)  Les stats
Mardi 30 juillet, 21h : France/Canada
Vendredi 2 août, 17h : France/Slovénie



La sélection française aux JO (entre parenthèses, les clubs de la saison 2023/2024) :


Passeurs : Antoine Brizard (Piacenza/Italie), Benjamin Toniutti (Jastrzebski Wegiel/Pologne, capitaine)
Réceptionneurs/attaquants : Yacine Louati (Rzeszow/Pologne), Trévor Clevenot (Zawiercie/Pologne), Kevin Tillie (Varsovie/Pologne), Earvin Ngapeth (Halkbank Ankara/Turquie)
Pointus : Théo Faure (Cisterna/Italie), Jean Patry (Jastrzebski Wegiel/Pologne)
Centraux : Nicolas Le Goff (Montpellier), Barthélémy Chinenyeze (Lube Civitanova/Italie), Quentin Jouffroy (Le Plessis-Robinson)
Libéro : Jenia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg/Russie)
Réserviste : Timothée Carle (Berlin/Allemagne)