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26/07/2024
Héléna Cazaute : « Ne rien regretter »
Après les hommes mercredi, c’est l’équipe de France féminine de volley qui, jeudi, a été présentée à la presse au Club France, situé dans le parc de la Villette. La capitaine des Bleues, Héléna Cazaute, a confié sa "hâte de lâcher les chevaux", mais surtout son envie de profiter du moment unique que les Bleues s’apprêtent à vivre.
Peux-tu nous raconter votre entrée dans le village ?
L’arrivée a été longue parce qu’on a mis une heure à rentrer dans le village, mais une fois dedans, c’était incroyable, avec des gens partout, des sportifs incroyables. Ça fait longtemps qu’on attend ça, six ans que le projet a été lancé et qu’on se demande quand on va enfin arriver dans ce village olympique. D’autant qu’on est une des dernières équipes à être arrivée, on voyait les stories défiler, on avait hâte. Une fois à l’intérieur, on ne faisait que se répéter : "Ça y est, on y est !" On se dit aussi qu’on a mérité notre place ici, c’est beaucoup d’émotion, on essaie de profiter au maximum entre nous, de vivre des moments de groupe. Maintenant, il faut qu’on se concentre sur le volley, on ne veut pas trop se disperser, parce que l’objectif, c’est la compétition, pas le village olympique.
Tu parles de vivre des moments de groupe, ton rôle de capitaine est-il justement que ce groupe reste soudé ?
Oui, c’est un peu mon rôle, je ne sais pas si je le fais suffisamment bien, mais ce qui est facile, c’est qu’on est un noyau dur de cinq joueuses avec lesquelles on se connaît depuis dix ans, on essaie d’amener beaucoup de positivité mais aussi des valeurs qui sont importantes pour nous, comme le travail. Je pense aussi que c’est ce qu’Emile (Rousseaux, le sélectionneur) a apporté. Quand il est arrivé, on a bossé directement, sans jamais se plaindre, et si on en est là aujourd’hui, c’est pour ça. Ce qu’on a aujourd’hui, on ne l’a pas volé, et les jeunes qui nous ont rejointes se sont bien accrochées au wagon, elles ont suivi cette voie qu’on a mise en place depuis six ans, ce n’est que bénéfique.
Quand tu te retournes sur ce parcours, c’est quoi le sentiment ?
Beaucoup de fierté parce qu’on est vraiment parties de rien. Au début, on devait avoir un mois ou un mois et demi de stage par été, et après, quand la Fédération a commencé à mettre les moyens, on s’est retrouvées à faire des stages de quatre mois pleins. On a tout de suite vu la différence et qu’en travaillant, ça payait, jusqu’à cette victoire l’année dernière en Challenger Cup et la qualification pour la Volleyball Nations League. Donc on ressent beaucoup de fierté, mais on n’a pas envie de s’arrêter là. Notre objectif immédiat, c’est évidemment les Jeux à Paris, on va essayer de donner le meilleur de nous-mêmes et de prendre du plaisir, mais je pense qu’on est encore une jeune génération, on est l’équipe aux JO dont la moyenne d’âge est la plus basse, et on se dit aussi que ces JO sont une étape pour nous, en espérant que la Fédération nous suive autant sur la prochaine olympiade. Les garçons ont fait une médaille d’or il y a trois ans en étant tous assez « vieux », peut-être qu’en 2028, on pourra nous aussi prétendre à une médaille, on espère que la route va encore être longue et qu’on va encore vivre beaucoup de belles choses.
L’arrivée a été longue parce qu’on a mis une heure à rentrer dans le village, mais une fois dedans, c’était incroyable, avec des gens partout, des sportifs incroyables. Ça fait longtemps qu’on attend ça, six ans que le projet a été lancé et qu’on se demande quand on va enfin arriver dans ce village olympique. D’autant qu’on est une des dernières équipes à être arrivée, on voyait les stories défiler, on avait hâte. Une fois à l’intérieur, on ne faisait que se répéter : "Ça y est, on y est !" On se dit aussi qu’on a mérité notre place ici, c’est beaucoup d’émotion, on essaie de profiter au maximum entre nous, de vivre des moments de groupe. Maintenant, il faut qu’on se concentre sur le volley, on ne veut pas trop se disperser, parce que l’objectif, c’est la compétition, pas le village olympique.
Tu parles de vivre des moments de groupe, ton rôle de capitaine est-il justement que ce groupe reste soudé ?
Oui, c’est un peu mon rôle, je ne sais pas si je le fais suffisamment bien, mais ce qui est facile, c’est qu’on est un noyau dur de cinq joueuses avec lesquelles on se connaît depuis dix ans, on essaie d’amener beaucoup de positivité mais aussi des valeurs qui sont importantes pour nous, comme le travail. Je pense aussi que c’est ce qu’Emile (Rousseaux, le sélectionneur) a apporté. Quand il est arrivé, on a bossé directement, sans jamais se plaindre, et si on en est là aujourd’hui, c’est pour ça. Ce qu’on a aujourd’hui, on ne l’a pas volé, et les jeunes qui nous ont rejointes se sont bien accrochées au wagon, elles ont suivi cette voie qu’on a mise en place depuis six ans, ce n’est que bénéfique.
Quand tu te retournes sur ce parcours, c’est quoi le sentiment ?
Beaucoup de fierté parce qu’on est vraiment parties de rien. Au début, on devait avoir un mois ou un mois et demi de stage par été, et après, quand la Fédération a commencé à mettre les moyens, on s’est retrouvées à faire des stages de quatre mois pleins. On a tout de suite vu la différence et qu’en travaillant, ça payait, jusqu’à cette victoire l’année dernière en Challenger Cup et la qualification pour la Volleyball Nations League. Donc on ressent beaucoup de fierté, mais on n’a pas envie de s’arrêter là. Notre objectif immédiat, c’est évidemment les Jeux à Paris, on va essayer de donner le meilleur de nous-mêmes et de prendre du plaisir, mais je pense qu’on est encore une jeune génération, on est l’équipe aux JO dont la moyenne d’âge est la plus basse, et on se dit aussi que ces JO sont une étape pour nous, en espérant que la Fédération nous suive autant sur la prochaine olympiade. Les garçons ont fait une médaille d’or il y a trois ans en étant tous assez « vieux », peut-être qu’en 2028, on pourra nous aussi prétendre à une médaille, on espère que la route va encore être longue et qu’on va encore vivre beaucoup de belles choses.
"On espère suivre le chemin des garçons"
En parlant des garçons, que pouvez-vous tirer de leur expérience ?
Ils ont un peu la même folie que nous avons – eux peut-être un petit plus -, on se ressemble dans ce sens-là, on fait tout le temps des bêtises - raisonnées quand même ! On est un bon petit groupe, on rigole. Les garçons ont réussi à faire de cette folie une force pour aller chercher une médaille d’or olympique, c’est un bel exemple pour nous, il faut qu’on arrive à faire ressortir cette part de folie dans notre volley et on espère suivre leur chemin.
Est-ce une force de disputer ses premiers Jeux avec ce groupe ?
Oui, c’est vraiment ce groupe qui fait notre force. Ça fait maintenant trois-quatre jours qu’on trépigne, on a envie de rentrer dans le vif du sujet, on est toutes sur la même longueur d’onde en se disant qu’on va kiffer et se donner à fond. On a eu des périodes compliquées ces dernières semaines, entre la VNL et le tournoi en Pologne, mais là, on se dit qu’on ne peut pas se permettre de passer à côté des Jeux et d’avoir des regrets. Il faut vraiment qu’on se mette dans cet état d’esprit de profiter de ces moments parce qu’on ne les vivra peut-être qu’une seule fois dans notre vie. Je n’ai pas envie de rentrer chez moi en me disant : "Sur ce match, j’aurais pu mettre plus d’intensité, sur cet autre, j’aurais pu faire ça." Je veux vraiment ne rien regretter. Et si jamais, on passe à côté sur le premier match, il faudra se dire que ça peut arriver pour aussitôt se reconcentrer sur le prochain. Peut-être qu’on va tomber au premier match et se relever au second.
Il va falloir oser plus pour essayer de contrarier les trois équipes de votre poule, qui vont sont sur le papier supérieures (Serbie, Chine, Etats-Unis) ?
Oui, ça peut être le mot d’ordre, mais je pense que l’intensité, l’engagement et l’envie qu’on va mettre seront primordiaux. En VNL, comme je le disais, ça a été compliqué à vivre, quand on est rentrées à la maison et qu’on nous en parlait, on essayait de changer de sujet, là, on veut rentrer à la maison en se disant qu’on a tout donné et qu’on termine à la place qu’on mérite. On a eu pas mal de réunions sur ça, sur la définition de notre objectif aux Jeux. On est une équipe jeune, en construction, et même si on a commencé à remporter quelques compétitions, au niveau mondial, ça ne suffit pas pour l’instant, donc l’objectif sera de donner la meilleure version de nous-mêmes. On a vu sur cette VNL qu’on n’avait pas réussi à prendre du plaisir parce qu’on a enchaîné les défaites, on ne veut pas ressentir cette même sensation d’inachevé en se disant qu’on aurait pu faire ça ou ça.
Qu’est-ce qui fait la différence entre ces équipes que vous allez affronter et vous ?
Ces équipes, ça fait une dizaine d’années qu’elles sont sur le circuit mondial, qu’elles ont l’habitude d’évoluer à ce niveau, nous, on vient de rentrer dans ce bain. Avant, on jouait un ou deux matchs par an de niveau mondial, cette année, avec la VNL, on en a joué douze. Les joueuses de ces équipes, par exemple de la Serbie, notre premier adversaire, ont aussi l’habitude de jouer dans de gros championnats, comme les championnats italien ou turc, donc de se confronter à des adversaires très physiques, à beaucoup de puissance de frappe. Nous, on est en train de progresser sur ça, de plus en plus de filles s’exportent à l’étranger, la saison prochaine, on sera par exemple cinq en Italie. C’était vraiment un objectif pour nous d’aller jouer dans ces championnats, il faut se rappeler qu’au tout début, on n’arrivait même pas être titulaires dans nos clubs en France ! Il a fallu du temps pour prendre de l’expérience, s’imposer petit à petit, on le voit avec « Dada » (Amandha Sylves) qui a joué un an à Nantes avant de partir en Italie, même chose pour Amélie (Rotar) qui a joué à Venelles, Béziers, Nantes, avant, elle aussi, de partir en Italie, c’est la suite logique qu’on attendait pour progresser. Et quand on va se retrouver l’année prochaine, on a aura encore chacune pris une dimension supplémentaire qui sera bénéfique à l’équipe de France.
Résultats et programme des Bleues (poule A, Arena Paris Sud 6) :
Lundi 29 juillet, 21h : France/Serbie
Jeudi 1er août, 21h : France/Chine
Dimanche 4 août, 13h : France/Etats-Unis
L'équipe de France aux JO (entre parenthèses, les clubs de la saison 2023/2024) :Lundi 29 juillet, 21h : France/Serbie
Jeudi 1er août, 21h : France/Chine
Dimanche 4 août, 13h : France/Etats-Unis
Passeuses : Nina Stojiljkovic (Cukurova/Turquie), Emilie Respaut (Nantes)
Réceptionneuses/attaquantes : Héléna Cazaute (Milan/Italie, capitaine), Amélie Rotar (Nantes), Halimatou Bah (Chamalières)
Pointues : Lucille Gicquel (Nilüfer Bursa/Turquie), Iman Ndiaye (Chamalières)
Centrales : Léandra Olinga Andela (Ilisiakos/Grèce), Christina Bauer (Venelles), Amandha Sylves (Cuneo/Italie)
Libéros : Amandine Giardino (Nantes), Juliette Gelin (Levallois Paris)
Réserviste : Maeva Schalk (Le Cannet)