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(Miniature) Les Bleus s’offrent une remontada et la demi-finale !
Photo : FIVB
05/08/2024
Les Bleus s’offrent une remontada et la demi-finale !
Au terme d’un match au cours duquel elle a été menée de deux sets, l’équipe de France masculine s’est qualifiée lundi à l’Arena Paris Sud pour les demi-finales des Jeux Olympiques. Une victoire 3-2 (18-25, 26-28, 25-20, 25-21, 15-13) pour les tenants du titre qui, mercredi (20h), affronteront l’Italie, tombeuse du Japon.
Après un incroyable quart de finale favorable à une équipe d'Italie revenue de nulle part pour finalement sortir le Japon au bout du suspense, l’Arena Paris Sud 1 a été le théâtre, à peine deux heures plus tard, d’un nouveau match renversant et haletant, qui a vu les Bleus chanceler face à une Allemagne très solide sur ses bases, avant de, une fois dos au mur, reprendre leurs esprits pour s’imposer en cinq sets au terme d’un gros combat de presque deux heures.

Pour la deuxième fois consécutive, l’équipe de France disputera une demi-finale olympique, ce qui, au moment d’intégrer le village il y a deux semaines, était son objectif affiché. La mission est donc accomplie, même si les hommes d’Andrea Giani ont une nouvelle fois joué avec les nerfs de leurs supporters, ce qui, cette saison, devient une habitude pour eux, puisque, entre la Volleyball Nations League (qu’ils ont gagnée fin juin) et les Jeux, quart de finale compris, ils en sont cette saison à 10 tie-breaks disputés en 19 matchs
, 7 gagnés, 3 perdus !

Pour en arriver à cette issue heureuse, les coéquipiers d’Earvin Ngapeth, une nouvelle fois meilleur marqueur tricolore avec 21 points (17/33 en attaque, 3 blocs, 1 ace), ont dû batailler, d’abord nettement dominés dans le premier set (18-25) par des Allemands fidèles à ce qu’on attendait d’eux, à savoir très impactants au service, mais également en défense, ni Jean Patry, ni Earvin Ngapeth ne trouvant l’ouverture face aux coéquipiers du puissant pointu György Grozer (7 points sur ce set, 22 en tout).

La deuxième manche est mieux embarquée pour les Bleus (17-13), qui s’appuient notamment sur un Trévor Clevenot toujours aussi précieux (20 points, 19/31 en attaque, 1 bloc) et passent davantage par le centre, puisque les ailes sont bloquées par les contreurs adverses. Les hommes de Michal Winiarski n’abdiquent cependant pas, recollant au score (20-20), avant de sauver trois balles de set et de remporter cette manche sur un missile au service (116 km/h) de György Grozer (26-28).

"J'avoue qu’à 2-0, j’ai eu très peur, reconnaîtra après-coup le passeur Antoine Brizard. L’élimination, on y a tous pensé, c’est aussi ça qui nous a fait rester dans le match. On s’est dit que ça ne pouvait pas être notre dernier match ici devant ce public incroyable, on lui devait bien ça." Les champions olympiques en titre reviennent sur le terrain avec plus de hargne et Théo Faure à la pointe, qui marque son entrée en force (4-2). Les Bleus se détachent après trois points de suite d’Earvin Ngapeth, en force, en finesse puis au bloc (18-15), avant de conclure sur une faute de filet adverse (25-20).

Le quatrième set est longtemps serré, les Tricolores font le break sur un challenge qui leur est favorable (16-14), avant de faire la différence dans le money-time, grâce notamment à l’entrée décisive de Quentin Jouffroy, qui enchaîne « monster block » et attaque au centre (23-20), une nouvelle faute de filet allemande offrant l’égalisation aux Bleus (25-21).

Le stade devient bouillant, poussant derrière ses Bleus qui se détachent d’entrée de tie-break (6-3) par Théo Faure (11 points) et bénéficient d’un point (9-5) sanctionnant un carton rouge infligé à Tobias Krick, coupable d'avoir chambré ses rivaux à plusieurs reprises. Pour autant, la Mannschaft recolle encore (9-8), Earvin Ngapeth maintient un petit écart favorable aux Bleus d’un coup magique de la main gauche (12-10), avant que l’Allemagne ne leur facilite finalement la tâche en sortant trois services de suite, le dernier, de l’entrant Ruben Schott, synonyme de délivrance (15-13) et d’immense clameur du public.

Trois ans après Tokyo, l’équipe de France continue donc d’écrire son histoire avec cette deuxième demi-finale olympique de suite, du jamais vu. Elle le doit à un état d’esprit une nouvelle fois remarquable, à la profondeur d’un groupe qui, comme le rappelait avant le match son capitaine Benjamin Toniutti, fait que "tout le monde sait qu’il peut donner quelque chose à l’équipe", au soutien d'un public qui décuple ses forces et à une petite étoile qui, espère-t-on, va continuer de briller au-dessus de sa tête quelques jours de plus…

Les réactions :

Earvin Ngapeth, réceptionneur/attaquant de l’équipe de France :
"Ça a été un combat, mais on le savait, à ce niveau, il n’y a pas de match facile, mais que des combats du début à la fin. On l’a aussi vu sur le match d’avant contre la Slovénie, on s’était préparés à ce que ça aille au tie-break et c’est pour ça qu’on est restés dans le match, même quand on était en difficulté. On n’arrivait pas à mettre les ballons par terre, mais on était sur tous les ballons et on ne s’est pas affolés, on a été patients, on a encore montré qu’on était vraiment un groupe quand on voit les entrées de Théo (Faure), de Boubou (Quentin Jouffroy), de Yacine (Louati) au service, on a fait un vrai match de groupe. Maintenant, c’est l’Italie, une grosse équipe, championne du monde en titre, qu’on connaît par cœur, il va falloir encore élever le niveau de jeu, on est contents de cette victoire et on va dès demain matin préparer ce match."

Quentin Jouffroy, central de l’équipe de France : "Je ne sais pas si ma rentrée a été décisive, mais j’ai aidé au maximum mes coéquipiers, je suis là pour ça. Ce soir, on a prouvé, comme pendant la Volleyball Nations League, qu’on a une équipe vraiment complète, c’est hyper important pour la suite. Je n’arrive pas trop à réaliser encore, mais je suis vraiment content d’être en demi-finale des Jeux. Sur le papier, on entendait dire que les Allemands étaient un peu moins bons par rapport aux autres quarts, mais c’était en fait le plus gros des pièges pour nous, on est tombés dedans au début. Ils ont super bien joué, ils défendaient beaucoup, servaient bien, et nous, on faisait beaucoup de fautes, ils nous ont vraiment mis en difficulté. Ensuite, on a fait ce qu’on sait le mieux faire, revenir et remporter le tie-break !"

Théo Faure, pointu de l’équipe de France : "C’est un scénario incroyable. On savait dès le départ que ça allait être un gros combat, ils ont très bien démarré en nous posant de grosses difficultés d’entrée, ils servent très bien, ils amènent une dynamique qui nous gêne beaucoup, nous, on n’arrivait pas à conclure. Mais on savait que ça allait être un match long et couperet qui allait se jouer sur des détails. Au vu des deux premiers sets, on avait de notre côté besoin de retrouver cette dynamique et de se laisser porter par le public, l’ambiance était folle, cette salle pleine, c’est un plaisir fou. Quand je suis rentré, je n’avais pas forcément de consignes, mais en étant menés 2-0, on est un peu dos au mur, donc il faut lancer quelque chose, on avait tous cette mentalité de se dire que ça allait être un nouveau match."

Loïc Geiler, entraîneur adjoint de l’équipe de France : "Les Allemands ont été incroyables en début de match, ils ont provoqué beaucoup de choses positives de leur côté, et nous, on était très tendus sur les deux premiers sets, on faisait pas mal d’erreurs. Mais on a réussi à se remobiliser quand on s’est retrouvés menés 2-0, à se libérer et à faire confiance à notre identité de jeu qui est plus dans la patience et la solidarité. Petit à petit, on a repris l’ascendant, Théo (Faure) nous fait du bien quand il rentre, il a été très impactant physiquement, il leur a fait faire des fautes, la rentrée de Boubou (Quentin Jouffroy) a aussi été décisive. Boubou, c’est la maturité dans le groupe, le sage, mais il arrive à être très piquant quand il faut, offensivement, au service, mais aussi au bloc, où c’est la propreté incarnée. Là, il a réussi à nous en sortir un au bon moment, bravo à lui !"
 


Résultats et programme (Arena Paris Sud) :

Poule A :

Dimanche 28 juillet : France/Serbie 3-2 (23-25, 25-17, 25-17, 21-25, 15-6)  Les stats
Mardi 30 juillet : France/Canada 3-0 (25-20, 25-21, 25-17) Les stats 
Vendredi 2 août : France/Slovénie 2-3 (20-25, 23-25, 27-25, 25-22, 11-15) Les stats

Quarts de finale, lundi 5 août :

9h : Slovénie/Pologne 1-3 (20-25, 26-24, 18-25, 20-25) Les stats 
13h : Italie/Japon 3-2 (20-25, 23-25, 27-25, 26-24, 17-15) Les stats
17h : France/Allemagne (18-25, 26-28, 25-20, 25-21, 15-13) Les stats
21h : Etats-Unis/Brésil 3-1 (26-24, 28-30, 25-19, 25-19) Les stats

Demi-finales, mercredi 7 août :

16h : Pologne/Etats-Unis
20h : France/Italie

    


La sélection française aux JO (entre parenthèses, les clubs de la saison 2023/2024) :

Passeurs : Antoine Brizard (Piacenza/Italie), Benjamin Toniutti (Jastrzebski Wegiel/Pologne, capitaine)
Réceptionneurs/attaquants : Yacine Louati (Rzeszow/Pologne), Trévor Clevenot (Zawiercie/Pologne), Kevin Tillie (Varsovie/Pologne), Earvin Ngapeth (Halkbank Ankara/Turquie)
Pointus : Théo Faure (Cisterna/Italie), Jean Patry (Jastrzebski Wegiel/Pologne)
Centraux : Nicolas Le Goff (Montpellier), Barthélémy Chinenyeze (Lube Civitanova/Italie), Quentin Jouffroy (Le Plessis-Robinson)
Libéro : Jenia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg/Russie)
Réserviste : Timothée Carle (Berlin/Allemagne)