Accueil >>
HOME
08/03/2024
Paris 2024 : L’œil des coaches, épisode 4
Jusqu’au coup d’envoi des Jeux Olympiques de Paris 2024 (27 juillet-11 août), Emile Rousseaux et Andrea Giani, entraîneurs des équipes de France féminine et masculine de volley-ball, vous feront partager le quotidien de la préparation. La parole est à Andrea Giani qui fait le point sur l’état de forme des internationaux français.
Peux-tu nous dire comment se portent les joueurs de l’équipe de France alors que la fin de saison en club approche ?
En ce moment, nous suivons particulièrement trois joueurs, Benjamin Toniutti (Jastrzebski Wegiel), Daryl Bultor (Saint-Jean d’Illac) et Jenia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg). Pour « Totti », qui est touché au mollet et que j’ai eu au téléphone en début de semaine, il alterne les semaines avec et sans match. Il a suivi des soins pendant quinze jours sans sauter, sans toucher le ballon, j’espère qu’il va pouvoir bien récupérer. Le problème, c’est que la saison de PlusLiga polonaise est longue, avec encore six journées de saison régulière puis les playoffs, sans compter que son club est encore en lice en demi-finales de la Ligue des champions, ça fait beaucoup de matchs. Quand il va nous rejoindre à Cannes avec l’équipe nationale, nous aurons sans doute besoin de lui faire passer des examens pour savoir à partir de quel moment nous pourrons compter sur lui en parfaite condition. Pour Daryl, la situation n’est pas facile dans son club (qui ne le fait plus jouer), je pense que la meilleure solution pour qu’il reste en bonne condition, c’est que, dès qu’il sera libéré par son club, il rejoigne le CNVB à Montpellier, car c’est important qu’il continue à travailler, à toucher le ballon, pour qu’il soit en bonne condition pour débuter la préparation à Cannes le 29 avril.

Où en est Jenia ?
La situation de Jenia s’est stabilisée désormais. Il travaille avec le kiné pour récupérer de sa blessure au tendon, il va peut-être repartir d’ici deux semaines dans son club, en Russie, il est sur la bonne voie, je pense qu’il sera dans les temps pour entamer la préparation, pas forcément dans une condition physique parfaite, mais satisfaisante.

Qu’en est-il des autres joueurs ?
La situation des autres joueurs est bonne, pas seulement physiquement, mais aussi mentalement et au niveau des performances. La plupart font une bonne saison et vont arriver avec le plein de confiance au moment de retrouver l’équipe nationale, c’est une bonne chose, je suis très content.

Prenons poste par poste, en commençant par les attaquants, qui ont quasiment tous été performants cette saison, entre les pointus et les réceptionneurs/attaquants, qu’en penses-tu ?
Oui, on sait que le niveau de performance des pointus est très important dans une équipe, et aujourd’hui, nous en avons trois qui ont évolué très haut cette saison, Jean (Patry, Jastrzebski Wegiel) et Stephen (Boyer, Rzeszow) en Pologne, et Théo (Faure, Cisterna) en Italie. Les attaquants, Earvin (Ngapeth, Halkbank Ankara), Trévor (Clevenot, Zawiercie), Kevin (Tillie, Varsovie), Yacine (Louati, Rzeszow), Tim (Carle, Berlin), ont également fait une très bonne saison, et je n’oublie pas la nouvelle génération, par exemple Mathis Henno (Nantes), qui a montré de très belles choses cette saison. C’est intéressant de voir les progrès de ces jeunes qui ont été champions du monde U19 (en 2023), pour moi, ils représentent le futur, ils ont le potentiel, le talent, il faut qu’ils continuent à progresser.

Qu’en est-il des centraux ?
En dehors du cas de Daryl, dont j’ai parlé, là encore, les centraux ont fait une belle saison. Le genou de Nicolas Le Goff (Montpellier) a l’air de bien tenir, Quentin Jouffroy (Le Plessis Robinson) fait une très bonne saison, même chose en Pologne pour Moussé (Gueye, Lwow) et en Italie pour Babar (Barthélémy Chinenyeze, Lube Civitanova) qui a bien travaillé cette saison en club. Et je n’oublie pas le jeune Joris Seddik (Montpellier) qui continue à progresser, c’est important de le suivre, dans un secteur, au centre, où nous ne sommes pas forcément aussi couverts que sur les postes d’attaquants.

Au niveau des passeurs et des libéros, quels joueurs suis-tu, en plus des cadres habituels ?
Pour ce qui est des passeurs, on compte bien sûr sur Antoine (Brizard, Piacenza) et Totti, mais je suis également Anatole (Chaboissant, Nantes), qui a eu des hauts et bas cette saison, mais est plutôt sur une moyenne haute en cette fin de saison. Raphaël (Corre, Montpellier) est aussi important pour nous, il a bien joué ces deux dernières années, il a récupéré de son genou, je lui ai parlé la semaine dernière pour évoquer la possibilité de travailler avec lui, parce qu’on ne sait pas encore dans quel état arrivera Totti à Cannes. Pour ce qui est des libéros, là encore, on a nos deux libéros, Jenia et Benjamin (Diez, Belchatow), on a suivi Lucas Ramon (Tours), mais il va devoir se faire opérer à la fin de la saison (de la hanche).

Globalement, si tu regardes l’image d’ensemble, es-tu rassuré à un peu plus d’un mois et demi du début de la préparation de la saison internationale ?
Oui, comme je te le disais, on peut être satisfaits à la fois du physique, des performances, et, ce qui est très important aussi, du mental. Quand j’échange avec les joueurs, je sens à quel point ils attachent de l’importance à la façon dont on va préparer cette saison en équipe nationale. Je sens une grosse motivation, leur esprit est tourné tous les jours vers cet objectif, ce qui est forcément plus facile avec la perspective des Jeux olympiques à la maison, ils me disent qu’ils veulent gagner, pas seulement les Jeux, mais tous les matchs !