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(Miniature) Une première Coupe pour Béziers !
Photo : Jean-Marie Hervio / FFVolley
01/04/2023
Une première Coupe pour Béziers !
La finale de la Coupe de France féminine a tenu toutes ses promesses samedi soir à la Halle Georges-Carpentier, avec à l’arrivée une historique victoire pour Béziers qui remporte la Coupe pour la première fois. Un succès en cinq manches (25-22, 21-25, 25-17, 15-25, 15-10) pour les Angels face à un Racing Club de Cannes qui aura offert une magnifique résistance.
On annonçait un match serré et animé, on a été servis ! Cette édition 2023 de la finale de la Coupe de France aura offert au public ravi de la Halle Georges-Carpentier tout ce qui fait la beauté du volley, avec deux équipes qui se rendent coup sur coup, des rallyes à foison, des défenses incroyables de part et d’autre, de la puissance offensive et à l’arrivée un magnifique et inédit lauréat, Béziers. Après deux finales perdues, en 2017 et 2018, le club héraultais remporte en effet la première Coupe de France de son histoire et son deuxième grand titre national, après celui de champion de France en 2018.

L’équipe de Fabien Simondet, qui avait remporté ses deux matchs de la saison en Ligue A face à Cannes, aura su puiser dans ses ressources pour décrocher le trophée, remportant ses quatre matchs de Coupe au tie-break ! Dont cette finale qui aura vu les Angels à chaque fois mener au score, mais les Cannoises toujours revenir, jusqu’à un tie-break conclu en force par la pointue italienne Bianca Cugno (15 points). Béziers avait sans doute un peu plus d’arguments offensifs – avec en fer de lance Avery Skinner (23 points, tous en attaque, à 47%), élue meilleure joueuse de la Coupe 2023 – et de puissance au service que son rival cannois ce samedi soir, mais ce dernier sort la tête haute de cette finale palpitante.

Débutée tambour battant par la formation héraultaise (10-4), sous la houlette de son trio offensif Bianca Bugno-Avery Skinner-Amélie Rotar. Cannes souffre, mais refait peu à peu son retard jusqu’à prendre l’avantage après un beau rallye conclu par Claire Felix (13-14). Les deux équipes se rendent alors coup sur coup jusqu’à 22-22, moment choisi par les Angels pour accélérer et empocher la première manche sur une ultime attaque de l’internationale française Amélie Rotar (25-22).

Le Racing n’est pas pour autant sonné, puisqu’il signe un début de set tonitruant sur une série de service de Fantine Gatard qui lui permet de faire le trou d’entrée (0-7). Béziers revient à trois longueurs (10-13) avant un nouveau coup d’accélérateur azuréen symbolisé par cette belle « basket » conclu par Claire Felix (15 points en tout) et cette attaque plein centre de sa compatriote Carli Snyder (21 points). Cannes a fait le plus dur, Claire Felix concluant la deuxième balle de set du Racing (21-25).

La partie de ping-pong reprend de plus belle au troisième avec une formation biterroise qui prend les devants, plus percutante en attaque, grâce notamment à une Avery Skinner montée sur ressorts. Le Racing est étouffé, subit une série de services puissants signée Bianca Cugno (15-6) et enchaîne les fautes, ce qui permet à Béziers de se procurer onze balles de set (24-14), la quatrième est la bonne sur une « basket » de la centrale américaine Blake Mohler (25-17).

Comme au deuxième set, Cannes réagit bien et prend d’entrée les devants (1-4), les filles de Fabien Simondet reviennent aussitôt (4-4), mais les Azuréennes repassent en tête après une puissante attaque plein centre de l’Estonienne Kertu Laak (19 points), suivie d’’une faute directe d’Amélie Rotar (10-15). Cette fois, c’est Béziers qui commence à déjouer (11-18) et c’est logiquement que le Racing s’offre le droit de jouer le tie-break sur un point en première main de sa passeuse Jenna Gray (15-25).

Et comme depuis le début du match, c’est l’équipe qui vient de perdre le set qui fait le break d’entrée, à savoir Béziers qui se détache après un ace signé Madison Lilley (3-0), avantage que les Angels parviennent à porter à cinq points (9-4) suite à un bloc signé Amélie Rotar, décisive dans cette ultime manche (14 points en tout, dont 4 blocs). Cannes revient à deux longueurs après un contre de Kertu Laak (9-7), dernier soubresaut de la formation azuréenne qui finit par plier après 2h06 d’un combat intense (15-10). Cannes s'incline pour la deuxième fois consécutive en finale (3-1 contre Le Cannet l'an dernier) et ne remportera pas sa 21e Coupe, mais aura été à la hauteur de ce rendez-vous que les supporters biterrois ne sont de leur côté pas près d'oublier.

Les réactions :

Fabien Simondet, entraîneur de Béziers :
"C’est un match qui restera dans l’histoire, la première Coupe du club, quand je serai vieux avec ma petite canne, on se souviendra au moins de ça. Je ne suis pas vieux, mais ça récompense 25 ans de travail dans ce métier, c’est l’apothéose, je souhaite qu’il y en ait d’autres, la saison n’est pas finie. On a eu un parcours avec que des matchs au tie-break, c’est assez incroyable, on a eu le mental pour revenir à chaque fois et remporter ce cinquième set. On aurait forcément aimé gagner à chaque fois 3-0, mais les émotions sont plus belles, et ça restera un grand moment pour le club. Aujourd’hui, on aurait pu plonger à 2-2, mais on a trouvé les ressources pour gagner, on avait une joueuse qui était un peu moins bien (Amélie Rotar), on lui a dit que le match repartait à zéro et qu’elle allait nous faire gagner ce cinquième set, ça s’est passé comme ça. On a un peu mieux servi dans les moments importants, on sentait tout le temps qu’une équipe prenait le dessus au service et gagnait le set, c’est comme ça qu’on a gagné le dernier."

Filippo Schiavo, entraîneur de Cannes : "On a mal démarré le tie-break, on a perdu deux ou trois ballons stupides, quand tu commences en étant menés 3-0, ça devient compliqué, mais je suis content de l’équipe parce que ce soir, on a montré de belles capacités de réaction dans les situations compliquées. Ce n’était pas suffisant, mais je n’ai rien à reprocher à l’équipe, elles ont bien joué, bien commencé le match, mais on est aussi tombés sur une équipe qui, avec Mulhouse, est pour moi la meilleure du Championnat, ça fait partie du jeu."

Amélie Rotar, réceptionneuse/attaquante de Béziers : 
"Cette finale s’est jouée au mental, on avait vraiment envie de gagner cette Coupe, on a toutes joué en équipe. On a aussi bien servi quand il le fallait, le mental a fait la différence, on a eu des hauts et des bas, mais quand on a été en difficultés, on a été fortes offensivement. Personnellement, j’ai eu un match compliqué, elles m’attendaient au bloc, mais je suis contente d’avoir réagi dans le tie-break et d’avoir été agressive, l’équipe avait besoin de moi."

Juliette Gelin, libéro de Cannes : "Ça s’est joué à cinq points, c’est frustrant, mais d’un autre côté, on a toutes aimé jouer ce match, ça défendait de tous les côtés, on a vraiment livré une bataille. Les coaches nous disent que c’est le sport, qu’on s’est battues jusqu’au bout et que parfois, on gagne, d’autres, on perd, on va essayer de penser comme ça, mais c’est dur, on en avait besoin de cette victoire. Béziers mérite aussi ce titre, mais c’est dur de perdre. Ce n’est pas comme l’année dernière où on était sorties avec la frustration de ne pas avoir joué libérées, là, c’est différent, mais ça n’a pas suffi, peut-être que c’est ce qu’il nous faut pour, le prochain match, avoir le couteau entre les dents et ne pas rester sur ce goût amer de la deuxième place."