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(Miniature) L'Interview bleue : Quentin Jouffroy
Photo : JM Hervio
24/11/2022
L'Interview bleue : Quentin Jouffroy
A 29 ans, Quentin Jouffroy a vécu cette année son premier été avec l'équipe de France, récompense de sa bonne saison dernière avec Narbonne, vainqueur de la Challenge Cup. Un club qu'il a retrouvé au retour du Mondial en Slovénie avec des ambitions, entre Championnat, Coupe de France et Coupe de la CEV.
Que gardes-tu de ce premier été complet en équipe de France ?
Ça a toujours été un rêve pour moi de jouer en équipe de France, donc c’était déjà génial pour moi d’être appelé, c’était une surprise, car comme je ne suis plus tout jeune, je n’y croyais plus vraiment. J’en ai pris plein les yeux à tous les niveaux, ça a été une expérience humaine très riche, en plus, on a décroché un titre (la Volleyball Nations League), c’était top ! Je n’en garde que de très bons souvenirs et beaucoup d’envie d'y retourner.

Qu’as-tu appris lors de ces quatre mois en Bleu ?
J’ai forcément appris beaucoup de petits détails techniques, mais je dirais que ça m’a surtout apporté beaucoup de sérénité, je me suis rendu compte au fur et à mesure que j’abordais les matchs avec beaucoup plus de confiance, de relâchement. J’ai aussi retrouvé un énorme plaisir de jouer, cette forme de volley qu’on a quand on est plus jeune où on ne pense qu’à s’amuser.

Tu as eu du temps de jeu, effectué des entrées décisives, qu’est-ce que le staff attendait de toi ?
Je ne sais pas vraiment ce qu’ils attendaient de moi au début, mais s’ils m’ont pris, c’est qu’ils voulaient forcément que j’aide le groupe de la meilleure façon possible. Je sais que j’ai un bon service, c’est souvent pour ça que je suis entré en jeu, donc à chaque fois que j’avais l’opportunité d’entrer ou de débuter, j’ai tout donné pour aider l’équipe.

Ce titre en VNL, c’est un des meilleurs moments de ta carrière ?
C’est clairement le plus fort ! Un titre en équipe nationale, on peut difficilement rêver mieux, surtout quand, jusque-là, on n’avait pas encore vraiment joué en équipe de France.

Vous avez été sortis en septembre en quarts de finale du Championnat du monde par le futur vainqueur, l’Italie, que gardes-tu de cette compétition ?
Il y a forcément des regrets de perdre de peu contre les futurs champions du monde. Il y avait de la tristesse, pour moi bien évidemment, mais je ne faisais qu’arriver, je pense que la déception a été beaucoup plus forte pour les joueurs qui sont là depuis longtemps, car c’était le titre qui manquait à leur palmarès, ils avaient vraiment à cœur d’aller au bout. C’était vraiment dur de finir comme ça.

"Nous avons des hauts et des bas"

Comment s’est ensuite passé le retour en club ?
Après avoir vécu autant d’émotions, ce n’était pas très facile de gérer cette transition, mais ça faisait aussi du bien de rentrer à la maison, ce qu’on a très peu fait pendant tout l’été. En plus, moi, j’ai un petit garçon de deux ans, le fait de le retrouver, lui, et ma compagne, m’a permis de mieux appréhender de retour, c’était une bouffée d’oxygène hors volley qui m’a aidé à me remettre dedans. Car sinon, c’est vrai que c’est compliqué ! D’autant que je n’ai quasiment pas eu de repos, parce que comme il y avait des blessés à Narbonne, on m’a demandé de revenir assez vite.

Après neuf matchs, Narbonne occupe la 7e place, avec 5 victoires pour 4 défaites, comment juges-tu ce début de saison ?
Nous avons des hauts et des bas. Nous pouvons très bien jouer, comme en Coupe d’Europe contre Sète où on fait 19 aces en un match chez eux, on a une équipe potentiellement très performante au service/bloc, et en même temps, il y a des matchs où on lâche complètement. Je prends l’exemple de celui contre Tourcoing chez nous, où on perd 9-0 ou 9-1 au tie-break, on a refait pareil lundi à Paris au troisième set (victoire 3-1). Donc au final, je pense qu’on est à la place à laquelle on mérite d’être, parce qu’on n’arrive pas encore à stabiliser notre niveau de jeu sur tous les matchs.

Quelles sont les forces et les faiblesses de l’équipe cette saison ?
Il y a eu neuf changements par rapport à la saison précédente, ça explique aussi pourquoi il nous manque encore un peu de stabilité, mais nos forces sont vraiment le service/bloc, on peut être très performants, et l’attaque, avec notre Vénézuélien (Willner Rivas) qui est vraiment pas mal, c’est comme un deuxième pointu pour nous. Pour ce qui est de nos défauts, c’est facile à dire pour un central, mais je pense que c’est un peu la réception et la défense, on pèche un peu au niveau du fond de jeu.

Quel regard portes-tu sur le Championnat cette saison ? Et quel est l’objectif de Narbonne ?
C’est un Championnat complètement ouvert, dans lequel tout le monde peut battre tout le monde. On l’a encore vu le week-end dernier, avec Montpellier qui a pris 3-0 à Tourcoing, on voit aussi une équipe comme Saint-Nazaire, promue, qui fait un super début de saison, ça se joue sur tous les week-ends. Quant à nous, notre président aime bien dire que sur les trois compétitions qu’on joue, Championnat, Coupe d’Europe et Coupe de France, il veut un titre. On va essayer de répondre à ses attentes. En Coupe de la CEV, on joue Belchatow en huitièmes de finale, ça va être compliqué, on va essayer de jouer nos chances à fond en Coupe de France, je pense aussi qu’on a une bonne carte à jouer en Championnat si on arrive à stabiliser notre jeu.

Belchatow en huitièmes de finale de la Coupe de la CEV, c’est un gros morceau ?
Oui, clairement, ils sont favoris, c’est une équipe avec que des internationaux titulaires dans leurs équipes nationales respectives. Maintenant, Chaumont n’a perdu que 3-2 chez eux, je me dis qu’on peut espérer les accrocher. En tout cas, c’est pour ce genre de match qu’on aime jouer cette Coupe d’Europe. La saison dernière en Challenge, on a joué de bonnes équipes, mais pas de grosses affiches comme ça, ça va être génial de jouer ces deux rencontres. La ville et le club communiquent beaucoup dessus, ça va être un match de gala. Ça va aussi être dingue d’aller jouer en Pologne, je n’y suis jamais allé, j’ai hâte de découvrir.

Que gardes-tu de votre épopée européenne de la saison dernière avec cette victoire finale en Challenge Cup ?
C’était dingue, car on gagne nos trois derniers matchs au golden set, avec la chance de jouer le retour à la maison, ce qui nous a clairement fait gagner cette Coupe d’Europe, notre aréna était à chaque fois complètement pleine avec un public en folie, c’était génial. Il y a un vrai engouement autour du club grâce à cette nouvelle aréna, on parle beaucoup de nous dans la ville, il y a beaucoup de communication, avec cette victoire en Coupe d’Europe, ça a été une sorte d’apothéose.