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29/04/2022
L'interview bleue : Léandra Olinga Andela
Après une grave blessure au genou fin 2020, Léandra Olinga Andela a retrouvé un très bon niveau cette saison à Mulhouse, qui va disputer la finale de Ligue A face au Cannet. Et c'est avec une grande fierté qu'elle enchaînera ensuite avec l'équipe de France cet été.
Êtes-vous prêtes pour cette finale contre Le Cannet ?
Oui, on est prêtes ! C’était l’objectif n°1 de la saison d’arriver jusqu’ici, et on l’a atteint. Maintenant, c’est une finale, et il ne nous reste plus qu’à nous battre pour aller la gagner. Ce ne serait que du positif, que du bonus.

Vous avez remporté un match très serré à Cannes (2-3) en demi-finale retour, pour éviter un match d’appui. C’est une bonne chose ?
C’était très important. A Cannes, c’était un match très compliqué. Terville a tenu le cap face au Cannet dans l’autre demi-finale, mais on savait que Le Cannet allait probablement gagner là-bas, avec la profondeur de banc qu’ils ont. C’était important pour nous de garder de l’énergie, et d’avoir du temps pour travailler avant le début de la finale.

Vous avez perdu deux fois contre Le Cannet cette saison. Y’a-t-il des enseignements à tirer de ces deux matchs ?
Oui, beaucoup. La première fois, en début de saison, on n’était pas du tout prêtes pour les rencontrer. Au retour, on tenait vraiment le match, mais on n’a pas su garder l’intensité jusqu’au bout. On y était presque, ce sont vraiment deux défaites différentes. Et là, maintenant, c’est une finale, c’est encore un autre enjeu. On sait ce qu’on doit faire, on a des vidéos à regarder, des choses à préparer. Après, Le Cannet a recruté une nouvelle joueuse entre temps, et pas n’importe quelle joueuse (la pointue cubaine Heidy Casanova, ndlr), on sait que ça va être compliqué. Mais on se prépare tranquillement pour le match, avec beaucoup de travail, de vidéos, et de répétitions à l’entraînement.

Sur quels points forts peut s’appuyer Mulhouse ?
Je pense que notre force collective est notre service. On n’a pas trop été à notre niveau sur ce point là lors du dernier match, mais je pense que c’est l’un de nos points forts. Et après en bloc-défense, c’est plus simple, c’est le volley (rires). Mais tout va dépendre du fait que tout le monde soit au rendez-vous. Ce sont vraiment deux belles équipes. Contre d’autres formations, on peut imposer notre force. Là, ce sera la rage de vaincre, et l’équipe qui voudra le plus gagner.

"Je reviens de loin"

Ce ne sera pas une finale en match sec mais une série au meilleur des cinq rencontres. Est-ce une différence importante ?
Oui, ça change beaucoup de choses. Les rencontres vont s’enchaîner, il y a une intensité de match qu’il va falloir tenir. Pour deux grosses équipes, ça va peut-être dur pour une joueuse un soir, puis pour une autre le suivant. Sur un match couperet, tout peut arriver. Sur cinq matchs, c’est différent, on a le temps de voir les choses venir, de s’adapter.

Le public pourrait être un atout…
Le Palais des Sports a été pratiquement plein toute la saison, il y a eu de belles fêtes. Pour les quarts et les demi-finales, il y avait beaucoup de monde en rouge dans les tribunes, on a reçu beaucoup de soutien. Pour nos matchs au Palais, ça va être une énorme fête !

Sur un plan personnel, que penses-tu de ta saison ? Tu reprenais la compétition après ta rupture des ligaments croisés…
Je revenais d’une grosse blessure, c’était difficile au début quand j’ai repris à m’entraîner. Je n’avais pas trop d’attentes sur mon temps de jeu, et finalement j’ai beaucoup joué cette saison. Je suis vraiment contente, je reviens de loin. Ce n’était vraiment pas facile. L’année dernière, j’ai pensé à peut-être arrêter ma carrière, parce que lorsqu’on se blesse comme cela, on broie du noir. C’était très compliqué, mais je suis fière de moi, je suis fière de ma saison. J’ai été constante. Après, j’ai des standards un peu plus hauts, j’aimerais être encore plus performante, mais je ne brûle pas les étapes. Cette saison, c’était une saison de reprise, et je suis vraiment satisfaite.

Comment s’était passée la reprise ? Et comment te sens-tu physiquement à présent ?
J’ai repris l’entraînement 7 mois après ma blessure, en août, c’était assez tôt. Mon premier match, c’était 8 mois après mes croisés. Je ne m’attendais pas à jouer autant en première partie de saison, un peu plus en deuxième. Physiquement, franchement, je suis bien, je ne suis pas au top de ce que je peux être, mais je me sens bien. Il me manque encore certaines choses. J’ai beaucoup travaillé cette année pour récupérer, mais il y a d’autres choses qui sont mécaniques, mentales. Je bosse avec un préparateur mental pour enlever certaines barrières. Mais certaines choses se font juste avec le temps.

"Les Bleues, c'est un rêve pour moi"

Après cette finale, vas-tu retrouver l’équipe de France ?
Oui, et je suis extrêmement contente. Tous ceux qui me connaissent savent que c’est un rêve pour moi, je suis vraiment super, super, super heureuse (elle insiste).

Tu avais disputé l’Euro 2019, avec notamment un bon match contre la Finlande. Quel souvenir gardes-tu de cette compétition ?
C’est ma première compétition avec les Bleues, donc c’est un très bon souvenir. C’est le début de la construction d’un groupe, qui continue à performer. J’étais vraiment fière d’elles l’été dernier, même si j’ai suivi ça de loin. C’était le début de la construction d’un collectif, c’était beau, c’était bien, et je pense qu’on est sur une belle lancée.

Est-ce que les filles t’ont surprise en atteignant les quarts de finale de l’Euro l’an passé ?
Oui et non. Je pense qu’on a le potentiel pour jouer à haut niveau, on a un joli groupe. Mais ça a pris peut-être un peu plus tôt que ce qu’on pensait. Il n’y avait pas encore trop de filles qui jouaient à l’étranger, comme c’est le cas cette année par exemple. Donc est-ce que j’étais surprise ? Non, parce qu’on a les qualités pour briller. Oui, parce qu’on est encore tôt dans la construction du groupe.