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(Miniature) L’interview bleue : Amandine Giardino
Photo : CEV
26/11/2021
L’interview bleue : Amandine Giardino
Alors qu’elle montait en puissance avec sa nouvelle équipe de Venelles, Amandine Giardino a été testée positive au Covid-19 le week-end dernier. Un coup dur, mais la libero des Bleues ne perd ni le moral, ni ses ambitions.
Amandine, commençons par prendre de tes nouvelles. Tu as été testée positive au Covid le week-end dernier avant le match contre Cannes (1-3) ?
J’ai commencé à avoir des symptômes à la veille du match. Le samedi, je me sentais hyper mal, je me suis fait tester, c’était positif. On a confirmé avec un PCR, c’était positif aussi. Je dois rester à l’isolement pendant 10 jours. Je suis un peu dégoûtée, mais c’est comme ça… Clairement, on était bien, on enchaînait les victoires, on avait hâte de commencer cette partie du championnat avec toutes ces confrontations directes contre Cannes, Nantes, Mulhouse et Paris. Et voilà… Bon, ce n’est pas grave, c’est la vie…

Vous restiez sur quatre victoires, mais auparavant il y avait eu une série de quatre défaites, que s’est-il passé à ce moment-là ?
C’est un tout. Le premier match contre Saint-Raphaël, on joue mal, on perd (1-3). Ensuite, on a abordé les autres matchs avec un peu plus de pression et les défaites se sont enchaînées. Il nous manquait cette victoire qui allait nous débloquer. Notre début de championnat était vraiment compliqué, on a perdu contre Evreux à la maison (2-3), on ne jouait pas bien. On se cherchait un peu. Après, la saison est longue, et il y a eu un remaniement de l’effectif, mais c’est vrai que le début n’a pas été super.

Mais vous avez réussi à redresser la barre avec quatre succès en trois sets…
Il y a eu cette victoire déclic, comme je le disais (contre Terville-Florange, ndlr). On a fait un bon match, ce qui nous a permis d'aborder les suivants avec plus de sérénité. Et on commence à mieux se connaître, à trouver notre rythme. Il faut savoir qu’il y a une fille qui s’est blessée en début de saison (l’Américaine Kendra Dahlke, ndlr), depuis le début du championnat on ne joue qu’avec deux postes 4, dont une, Laura Partenio, notre Italienne, qui revient d’une blessure aux ligaments croisés et qui n’aurait jamais dû jouer, avec ce début de saison à deux matchs par semaine. Donc, on n’avait pas le choix, il fallait qu’elle joue, et merci à elle, elle a tenu le coup.

Venelles est actuellement septième, son classement de la saison passée. L’ambition est d’aller plus haut ?
Bien sûr ! Cet été, le club a fait un recrutement pour être en Coupe d’Europe la saison prochaine. Donc il faut terminer dans les cinq premiers, et ce serait même bien de terminer dans les quatre premiers. Ce sont les objectifs du club. Et en Coupe de France, on espère aller le plus loin possible.

Les playoffs sont de retour à la fin de la saison, c’est un format plus sympa pour les joueuses ?
C’est différent. Il y a eu la saison Covid (en 2020, ndlr), on ne va pas la compter, la saison passée, sans playoffs, c’était bien d’un côté, parce que tous les matchs comptaient, mais avec les playoffs, je trouve que les équipes ont plus le temps de se mettre en place. Sur une saison, il y a des fluctuations de forme. Quand tu as une blessée, ça peut te fausser tout le championnat et ça ne reflète pas vraiment le niveau de ton équipe. Avec les playoffs, il y a un truc en plus, il y a de l’adrénaline. Moi, j’adore ! En fin de saison, le niveau est beaucoup plus intéressant, l’équipe est rodée, tout le monde se connaît. En avril, on joue un plus beau volley-ball qu’en septembre.

"Venelles est un club en devenir"

Sur le plan personnel, comment se passe ton début de saison ?  
Déjà, je me suis tout de suite sentie très bien dans mon nouveau club. Je connaissais l’entraîneur (Alessandro Orefice, ndlr), ainsi que certaines joueuses pour avoir joué avec elles en club ou en équipe de France. Au sein de l’équipe, j’ai vite trouvé ma place, je me sentais bien. On sortait de l’été avec les Bleues, j’étais en forme. Donc là, avec ce Covid, ça m’embête un peu, ça casse un peu la dynamique. Je suis malade, j’ai dix jours enfermée à la maison à ne rien faire. C’est embêtant, mais ça arrive dans une carrière. Je touche du bois, je ne me suis jamais blessée, certaines ont vécu des choses bien pires que moi, donc je ne râle pas ! Mais je me sentais vraiment bien, c’est dommage.

Tu as découvert un troisième club pro après Saint-Raphaël et Le Cannet. Que peux-tu nous dire de Venelles ?  
C’est un club qui essaie depuis deux ans de se professionnaliser, d’innover, d’apporter de nouvelles choses, avec des ambitions sportives. Ça m’a beaucoup intéressée, j’aime bien quand il y a un projet pour l’avenir, même si on a bien sûr envie de gagner dès cette année. Il y a eu un meilleur recrutement, un plus gros staff, on travaille beaucoup mieux. Franchement, pour performer, à Venelles il y a tout ! Les appartements sont top, le gymnase, le Gerflor… Dans le championnat féminin, avant il y avait Cannes, Mulhouse et le Volero Le Cannet où il y avait tout pour performer, c'est vraiment intéressant de voir d’autres clubs se professionnaliser, Venelles est un club en devenir.

Tu connais bien la Ligue A féminine maintenant, vois-tu le niveau progresser ?
Oui, c’est pour ça que j’ai hâte d’être en playoffs. C’est encore un peu tôt pour juger les équipes cette saison, mais les dernières années, c’était déjà vraiment de mieux en mieux. Il y a de plus en plus d’étrangères qui viennent dans le championnat, qui est beaucoup plus regardé. Si on compare avec il y a dix ans, il y a une vraie différence.

Venelles est ton troisième club du Sud de la France. Un hasard ou un choix ?
C’est mon choix ! Je suis très famille, je ne veux pas partir loin de chez moi. Je sais que je ne rentre pas dans le moule, tout le monde veut partir à l’étranger, on me le dit tout le temps. Mais moi, j'ai besoin d'être
 proche de mes parents, de rester dans le Sud, avec mon soleil. Il me faut ça pour aller bien. J’ai la chance depuis le début d’avoir des clubs qui me veulent et qui correspondent avec ce que je recherche. Maintenant, si demain je n’ai plus de club dans le Sud, je ne sais pas ce que je vais faire (rires).

"Avec les Bleues, ça commence à payer"

Parlons un peu de l’équipe de France. Vous restez sur un superbe Euro avec un quart de finale, est-ce que tu avais senti pendant l’été que vous aviez progressé ou le déclic s’est-il produit pendant la compétition ?
On a vite senti qu’on a progressé. Je ne parle pas forcément des qualifications pour l’Euro, qui ont eu lieu très tôt. Mais en Golden League, on fait un bon résultat (5e). On ne se qualifie pas pour le Final Four, mais c’était un beau parcours. Ensuite, on a fait de bons matchs amicaux contre les Pays-Bas, on perd 3-2 mais on les tenait, alors que normalement on ne gagne même pas un set contre cette équipe. On sentait qu’il y avait quelque chose en plus. Quand on est arrivées au championnat d’Europe, on était un bon groupe de filles qui avaient envie de travailler, qui avaient de la confiance. On s’est dit qu’on n’avait rien à perdre. Comme il y a deux ans, c’est vrai, mais dans la tête, on sentait qu’on était capables de faire beaucoup mieux. Toutes les filles jouaient dans leur club, ce qui n’était pas forcément le cas avant. Toutes les filles étaient investies, c’était trop bien. On a pris match par match et on s’est régalées. Le déclic, c’est le dernier match de poule. On est déjà qualifiées mais on bat la Belgique, et là, on se dit qu’on peut faire un truc de fou, d'autant qu'on évite l’Italie en huitièmes. Donc on sentait qu’on pouvait faire un truc bien, mais c’est allé au-delà de nos espérances.

Le déclic est-il surtout mental, au niveau du vécu collectif ?
Il y a l’expérience qui compte. On est un groupe jeune, mais on commence à se connaître. Ça fait trois ans qu’on travaille ensemble. On comprend de mieux en mieux comment Emile (Rousseaux) fonctionne, le staff s’est étoffé aussi, tout a évolué, l’équipe aussi. Et ça ne peut que continuer à évoluer, parce que certaines sont parties à l’étranger, toutes les filles jouent dans leur championnat. Je me dis que ça ne peut qu’aller crescendo !

Tu as le sentiment que vous pouvez encore progresser ?
Bien sûr ! Ce n’est que le début. L’objectif, ce sont vraiment les Jeux Olympiques. C’est un rêve, on va rester lucides, on sait que ce sera très difficile. Mais d’ici là, il y aura des championnats d’Europe, des qualifications, des Golden League où on aimerait bien faire des Final Four, pourquoi pas faire la Challenger Cup pour aller en VNL ?
 On y croit ! C’était la première marche, cet été, et il en reste plein d’autres. Et je dois dire que ça nous fait du bien. On parle beaucoup des garçons, c’est normal, c’est exceptionnel ce qu’ils font. Mais nous aussi, on fait des étés où on joue non-stop. On ne gagnait rien parce qu’on était jeunes, c’était dur… Mais là, ça commence à payer. C’est bien.

Merci Amandine, on te souhaite un bon rétablissement…
Merci ! Je relativise. Il y a beaucoup de cas en ce moment, c’est ce qu’on m’a dit quand j’ai passé mon test. J’ai été malade trois jours, je n’ai plus de goût et plus d’odorat, mais là ça va déjà mieux. Tant que je ne mets pas en danger mes copines, c’est le plus important. Le volley, ça va piquer un peu quand je vais reprendre, mais ce n’est que 10 jours, ce n’est rien dans une vie ou dans une carrière.