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(Miniature) L’interview bleue : Nina Stojiljkovic
Photo : CEV
04/02/2022
L’interview bleue : Nina Stojiljkovic
Au cœur d’une période difficile en raison de la crise sanitaire, Nina Stojiljkovic fait le point sur la belle saison du Cannet, qui vise le titre en Ligue A. La passeuse des Bleues revient également sur le superbe Euro vécu l’an passé, qui lui donne encore des frissons.
Les matchs reportés se sont enchaînés pour Le Cannet. Commençons par prendre des nouvelles de toi et de ton équipe dans cette période particulière…
Ça va ! On a toutes récupéré, l’équipe est complète depuis quelques semaines. Mais c’est vrai que ce n’est pas évident comme situation. On a commencé en janvier avec un match contre Evreux le 4 (victoire 3-1), ensuite on a eu les dégâts du Covid, puis ce sont les équipes adverses qui étaient positives. Donc on n’a joué que deux matchs en un mois, en comptant la Coupe d’Europe… Maintenant, c’est bon, on a eu quelques petites rescapées (rires), certaines n’ont pas eu le Covid. Mais normalement, ça devrait aller… Personnellement, j'’y suis passée, mais sans symptômes, à part peut-être un nez qui coule. Rien de très sérieux.

Vous n'avez joué que deux matchs depuis le 15 décembre, comment gère-t-on, une période pareille ?
Dans pareil cas, tu ne prends plus match après match, mais entraînement après entraînement (rires) ! On s’entraîne beaucoup, même si au début, comme on était presque toutes malades, on ne pouvait pas faire d’oppositions. Donc même à l’entraînement c’était compliqué pour les filles qui étaient restées négatives. Sinon, tu prépares un match, tu apprends que celui-là est annulé, donc tu en prépares un autre… Finalement, on essaye surtout de se focaliser sur notre jeu, parce qu’on ne peut pas vraiment analyser notre prochain adversaire. On se concentre sur nous, on voit les choses à améliorer. On rentre dans une période plus difficile, on sait toujours que fin décembre-janvier, c’est compliqué. Mais on essaye de travailler sur nous, et on attend le prochain match…

Vous étiez leaders avant ces matchs reportés, Mulhouse est passé en tête, ça fausse un peu le jeu ?
C’est vrai qu’on perd notre place de leader, mais Mulhouse n’a qu’un seul match d’avance sur nous (et deux points de plus au classement, ndlr). C’est très serré dans le haut de tableau. C’est dommage d’avoir autant de matchs reportés, on n’a aucune idée de la façon dont va se gérer le reste de la saison. Ce n’est pas évident pour nous, on ne joue pas, on n’a pas le rythme de match, on perd notre première place sans vraiment rien faire.

"L'objectif, c'est de gagner le championnat"

Pour vous remettre dedans, il y a une grosse série qui arrive. Ce week-end, vous jouez France Avenir 2024, avant d'enchaîner Mulhouse, Cannes et Nantes en seulement 10 jours…
Il y a effectivement cette belle ligne droite qui arrive et qui sera sans doute déterminante pour la suite de la saison. On joue le premier, le troisième et le quatrième du classement, des concurrents directs. Et avec tous ces matchs annulés, on ne sait pas comment ça va se finir, s’il va bien y avoir des playoffs, etc. Donc, encore plus qu’avant, on prend vraiment ces matchs très au sérieux, on essaye de les préparer un maximum. Sachant qu’on a aussi un match de Coupe d’Europe au milieu (quart de finale retour de Coupe CEV contre Alba Blaj le 15 février, ndlr), et je ne sais pas ce qu’il va se passer avec notre match de Coupe de France (huitième de finale contre Saint-Dié-des-Vosges, ndlr).

L’avantage c’est que vous avez un effectif plutôt costaud. A ton poste, tu partages le temps de jeu avec une autre passeuse, l’Italienne Giulia Carraro. Comment se passe la concurrence avec elle ?
Ça se passe bien, même si c’est un peu spécial. J’ai raté toute la préparation. Je suis rentrée du championnat d’Europe, je me suis entraînée deux fois puis j’ai été écartée des terrains pendant deux mois à cause de la mononucléose. Donc quand le championnat a commencé, j’étais dans une forme relativement médiocre (rires). Quand j’ai recommencé à reprendre des forces, c’est elle qui s’est blessée, j’ai joué la deuxième partie du début de saison. L’une et l’autre, on a certaines qualités, je pense qu’on est plutôt différentes. Elle est vraiment dans l’énergie, à l’italienne. Je suis beaucoup plus calme, plus posée. On propose toutes les deux quelque chose de différent, mais on arrive à gérer l’équipe de la même manière, qui est de gagner des matchs, de rester en haut de tableau.

L’objectif du club, on suppose que c’est de remporter un titre cette année ?
Oui, très clairement. C’est même de remporter le championnat, c’est l’objectif premier. Et puis une Coupe de France aussi, on prendrait (rires).

Il y a aussi la Coupe CEV…
On est en quarts de finale. On a joué le match aller, on s’est fait exploser (25-19, 25-13, 25-19), mais ça reste quand même un objectif, dans une compétition qui est beaucoup plus relevée. Parce que si on passe les quarts, on jouera contre l’Eczacibasi Istanbul, une grosse équipe. On essaye d’aller le plus loin possible en Coupe d’Europe, même si l’objectif principal reste le championnat.

Sur ce match aller en Roumanie, vous n’aviez plus joué depuis trois semaines, ça a pu compter…
C’est vrai, c’était notre premier match depuis quelque temps, est-ce qu’on n’a pas réussi à rentrer dans le rythme ? Les Roumaines ont résumé le match elles-mêmes, elles ont dit que c'était le plus gros match de leur saison, alors que nous, c’était peut-être le moins bon. Donc ça donne un écart comme ça. On peut se dire que c’est parce qu’on n’avait pas joué depuis longtemps, mais en ce moment, on ne peut pas avoir ce genre d’excuses.

"Avec les Bleues, on marche toutes vers le même chemin"

Parlons de l’équipe de France pour finir: avant le quart de finale de l’Euro contre la Serbie, tu disais que ça allait être ton plus beau souvenir sportif. Tu confirmes ?
Oui, oui, oui ! Pour longtemps, ce sera mon plus beau souvenir. C’était exceptionnel de se retrouver là. C’était une surprise, pour nous comme pour tout le monde, de voir la France en quarts de finale. Et en plus pour moi, cette compétition a été très spéciale, parce qu’elle se déroulait en Serbie, il y avait toute ma famille. J’en ai encore des frissons quand j’y repense.

Vous avez franchi un cap important dans cette compétition, comment l’expliques-tu ?
Je pense que ça a commencé avant l’Euro, pendant la préparation, pendant tout l’été. On a vraiment beaucoup travaillé. On s’est qualifiées pour l’Euro, c’était bien, mais le plus important est qu'on a commencé l’été à un certain niveau, on l’a terminé à un autre, beaucoup plus élevé. C’était incroyable de voir à quel point on a progressé. On marche toutes vers le même chemin, qui est Paris 2024. On a toutes conscience de notre niveau actuel, et du niveau qu’on doit atteindre. Collectivement, quand on marche ensemble, ça fonctionne bien. On a été persévérantes, je suis contente qu’on ait pu avoir ce résultat comme récompense.

Tu parlais de votre progression à toutes, on suppose que tu suis les performances des autres joueuses durant la saison…
Oui, bien sûr. On suit les copines, on voit ce qu’elles font. On est beaucoup en contact avec « Lulu » (Lucille Gicquel), Héléna (Cazaute) et Amandine (Giardino), on suit aussi toutes les autres copines. On est tout le temps en contact, c’est important pour nous !