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(Miniature) Nina Stojiljkovic : « Cet Euro va être mon plus beau souvenir »
Photo : Julien Crosnier / FFVolley
30/08/2021
Nina Stojiljkovic : « Cet Euro va être mon plus beau souvenir »
Pour la première fois depuis 2013, l’équipe de France féminine a atteint les quarts de finale d’un Championnat d’Europe suite à sa victoire dimanche en huitièmes face à la Croatie (3-2). Elle affronte mercredi la Serbie, double tenante du titre, un rendez-vous doublement particulier pour la passeuse des Bleues, Nina Stojiljkovic, puisqu'elle fête ses 25 ans le jour du match et est d’origine serbe.
Comment l’équipe vit-elle ce qui lui arrive ?
C’est assez étrange, d'un côté, on ne réalise pas trop, on est euphoriques, on trouve que ce qui se passe est vraiment dingue, et de l'autre, on réalise que tous les efforts qu'on a consentis pour arriver à ce résultat sont récompensés avec cette qualification pour les quarts de finale, c’est assez incroyable. Et pour la petite histoire, avant de jouer le huitième de finale, j'avais demandé aux filles de faire en sorte qu'on joue les quarts de finale pour mon anniversaire (qui tombe le 1er septembre), elles m'ont assuré un sacré cadeau !

Quels étaient vos objectifs de départ ?
Il y a quelques semaines, quand on a vu la poule dans laquelle on était tombées, honnêtement, on ne pensait pas en sortir. Et puis, au fil de la préparation, on voyait que certaines choses marchaient bien, qu’on commençait collectivement à être en place, et quand on est arrivées au Championnat d’Europe, on s’est juste mis en tête de prendre match par match, sans vraiment de pression par rapport au résultat ou à un objectif spécifique, et quel que soit l’adversaire. Et on a réussi à avancer comme ça dans la compétition, en préparant chaque match de la même manière et en l’abordant à chaque fois avec le même état d’esprit.

Y a-t-il eu un déclic à un moment ?
Pas vraiment. Le premier match déjà contre la Russie (1-3), on était assez contentes de nous, on avait montré de belles choses, ensuite, celui contre la Serbie (0-3), je pense vraiment qu’elles ont sorti un gros match, on a subi. On joue ensuite contre la Bosnie, on gagne 3-0, mais sans pour autant être sûres de sortir de la poule. On enchaîne avec une victoire contre l’Azerbaïdjan (3-1), on est alors sûres d’être qualifiées pour les huitièmes de finale, mais là non, plus on ne peut pas parler de déclic car on était déjà focus sur le match suivant face à la Belgique, avec l’idée de jouer sans se prendre la tête, c’est cet état d’esprit qui nous a permis de les battre, pareil contre la Croatie.

Emile Rousseaux nous disait après la victoire contre les Belges que vous lui demandiez avant la rencontre s’il pensait vraiment que vous pouviez gagner, cela veut-il dire que vous doutiez de vous ? Et vous surprenez-vous ?
Non, je ne pense pas que nous doutions de nous, mais la Belgique, c’était quand même un Top 10 mondial et jusqu’à maintenant, les confrontations contre des équipes de ce niveau, on ne les avait pas remportées, je pense à la Turquie, à la Serbie, à la Russie, aux Pays-Bas en préparation, même si on les avait accrochées.
 Donc forcément, on se posait quelques questions. Mais une fois sur le terrain, on s’est dit « Feu ! On se fait plaisir et advienne que pourra. » Et ça a marché.

Ce qui interpelle depuis le début de la compétition, c’est vos facultés mentales à rebondir lorsque vous êtes menées ou que vous perdez un set, ce qui n’était pas forcément votre fort avant, comment l’expliques-tu ?
Je pense qu’on doit vraiment faire un gros « big up » à Christian (Pénigaud), notre préparateur mental, parce qu’on a bossé avec lui cet été. On s’est rendu compte que cet aspect mental était primordial pour nous, parce qu’on n’a pas un physique incroyable ou une technique à part, comme le jeu asiatique qui est vraiment très propre, donc on a beaucoup insisté sur nos capacités mentales à ne rien lâcher et à revenir, même dans la difficulté, on a vraiment pris conscience de ça, d’autant plus après l’expérience du Championnat d’Europe en 2019. Ce qui fait qu’on arrive toujours à renverser la tendance, à compenser les unes pour les autres. Ce qui me touche le plus dans cette compétition, c’est qu’on a un collectif qui s’entraide, on accepte d’être en difficulté en sachant qu’on peut rebondir après.

Comment travaillez-vous concrètement cet aspect mental ?
On fait des séances individuelles, collectives ou en petits groupes, j’en ai par exemple fait quelques unes avec Caz (Héléna Cazaute), Lulu (Lucille Gicquel) et Amandine (Giardino), ça dépend un peu comment on se sent. On fait des petits exercices, on a des choses à mettre en place pendant les entraînements, on discute avec Christian sur ce qui marche ou marche moins bien, pour essayer à chaque fois de trouver des solutions.

"On a des frissons de savoir qu’on procure autant d’émotions et de joie"

Les équipes de France de basket, de hand et de volley présentes aux Jeux de Tokyo ont toutes atteint la finale, trois d’entre elles ont terminé en or, le volley féminin était le seul absent, comment l’avez-vous vécu et est-ce que quelque part, ça peut avoir eu une influence sur votre parcours ?
Oui, je pense. Nous étions en stage pendant les JO, nous étions hyper fières de voir tous ces sports collectifs briller, et en même temps, on se disait : « On est un peu les vilains petits canards, pourquoi la France est capable de présenter de telles équipes et comment ça se fait qu’on n’y soit pas ? ». Ça nous a un peu piquées dans notre orgueil et ça nous a surtout motivées de voir tous ces Français médaillés, on s’est dit que nous aussi, on avait le droit de rêver à ça.

Vous regardez forcément les réseaux sociaux et ce qui se dit sur vous, prenez-vous la mesure de l’engouement que suscite votre parcours ?
Oui, c’est fantastique. Avec les filles, on se disait ça après nos derniers matchs : le match est à peine terminé qu’on a 650 messages de soutien, de gens qui sont proches ou moins, de Français qui nous encouragent et nous disent qu’ils ont vibré. Rien qu’en relisant ces messages, on a des frissons de savoir qu’on procure autant d’émotions et de joie, franchement, c’est incroyable.

Pour toi, cet Euro a forcément une valeur particulière dans la mesure où tu joues dans le pays d’origine de tes parents et devant une partie de ta famille à chaque match, comment le vis-tu ?
C’est incroyable, cet Euro va être mon plus beau souvenir, il y a des personnes de ma famille qui n’avaient jusqu’ici jamais pu me voir jouer en chair et en os. Les deux premiers matchs, il y avait quasiment toute ma famille, il ne manquait que mon frère, c’est une émotion que je n’avais jamais vécue jusqu’à maintenant. Je suis vraiment très reconnaissante que le destin m’ait permis de jouer en Serbie, un peu à la maison.

Tu vas retrouver la Serbie mercredi, qui vous a battue 3-0 en poule, comment aborder un tel match ?
Pour le coup, c’est vraiment « full » plaisir. Avant, on se disait que ce n’est pas tous les jours qu’on joue contre la Serbie, là, ça fera la troisième fois (la France avait perdu 3-1 lors de l’EuroVolley 2019), donc il faut continuer à en profiter, il n’y a pas à cogiter, on doit se donner à fond, on verra bien ce qu’on peut leur proposer.

Vous dites-vous que c’est mission impossible ?
Pas forcément. Chaque match est une nouvelle histoire, on sait que la Serbie est favorite, mais on a encore envie de rêver et donc d’y croire. Comme disait Emile, l’appétit vient en mangeant, donc on garde un soupçon d’espoir.


PROGRAMME ET RÉSULTATS

POULE A (STAR AKRENA, BELGRADE)

20/08
20:00 RUSSIE / FRANCE 3-1 (25-19, 14-25, 25-20, 25-18)
Les stats du match

21/08 
21:00 FRANCE / SERBIE 0-3 (14-25, 13-25, 16-25)
Les stats du match

23/08
20:00 BOSNIE HERZEGOVINE / FRANCE 0-3 (19-25, 14-25, 24-26)
Les stats du match

25/08
17:00 FRANCE / AZERBAIDJAN 3-1 (25-19, 26-28, 25-11, 25-18)
Les stats du match

26/08
20:00 BELGIQUE / FRANCE 1-3 (25-27, 25-13, 19-25, 20-25)
Les stats du match

HUITIÈME DE FINALE (STARK ARENA, BELGRADE)

29/08
17:00 CROATIE / FRANCE 2-3 (25-16, 19-25, 25-22, 22-25, 12-15)
Les stats du match

QUART DE FINALE (STARK ARENA, BELGRADE)

01/09
20:00 SERBIE / FRANCE
 
LE GROUPE FRANCE

Passeuses : Emilie Respaut (IFVB, 18 ans), Nina Stojiljkovic (Le Cannet, 24 ans)
Réceptionneuses/attaquantes : Héléna Cazaute (Chieri/Italie, 23 ans, capitaine), Leia Ratahiry (IFVB, 18 ans), Halimatou Bah (IFVB, 17 ans)
Centrales : Jade Defraeye (IFVB, 18 ans), Eva Elouga (Chamalières, 21 ans), Isaline Sager-Weider (Terville-Florange, 33 ans), Amandha Sylves (Florence/Italie, 20 ans)
Liberos : Juliette Gelin (Cannes, 19 ans), Amandine Giardino (Pays d'Aix Venelles, 26 ans)
Pointues : Lucille Gicquel (Cuneo/Italie, 23 ans), Lisa Arbos (Saint-Raphaël, 24 ans), Amélie Rotar (Pays d’Aix Venelles, 20 ans)

PROGRAMMATION TV

matchs diffusés sur LIVE.LEQUIPE.FR