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13/07/2021
Eric Tanguy : « Cette équipe mérite un très bon résultat »
Pour la deuxième fois consécutive, l’équipe de France masculine sera présente aux Jeux Olympiques. Une performance saluée par le président de la Fédération Française de Volley, Eric Tanguy, confiant dans les chances des hommes de Laurent Tillie d’aller chercher une médaille à Tokyo.
La France dispute ses deuxièmes Jeux Olympiques consécutifs, est-ce déjà une performance en soi ?
Tout à fait, cette équipe de France a réalisé un exploit en réussissant à se qualifier pour les Jeux Olympiques début 2020 à Berlin, tellement cette compétition était difficile : il faut rappeler que sur ce tournoi de qualification olympique, il n’y avait qu’une équipe qui se qualifiait sur les huit présentes, quand on connaît la densité du volley-ball européen, on mesure mieux la performance. Avec cette qualification, nous égalons en outre la performance qui avait été réalisée en 1988 et 1992 avec deux qualifications d’affilée, et comme nous serons qualifiés d’office pour les Jeux de Paris 2024, cela fera trois participations de suite aux JO, ce qui installe notre sport dans la durée.

C’est aussi la preuve que cette équipe de France est désormais bien installée au plus haut niveau mondial ?
Oui, puisque depuis la quatrième place au Championnat du monde en 2014, nous avons enchaîné les bons résultats : victoire en Ligue Mondiale en 2015 et 2017, titre de champion d’Europe en 2015, médailles conquises en Ligue Mondiale (bronze en 2016) et en Volleyball Nations League (argent en 2018, bronze cette année). Tout cela montre qu’il y a aujourd’hui une récurrence dans nos résultats au très haut niveau mondial, je ne peux que m’en féliciter. L’envie de toujours performer et d’aller au bout de ce que les joueurs sont capables de faire est vraiment ce qui caractérise aujourd’hui cette équipe de France.

Comment avez-vous vécu l’édition 2021 de la VNL avec cette nouvelle médaille pour la France ?
Ce n’était pas la plus facile à gagner ! Je sais, pour en avoir parlé avec Laurent Tille, que cette compétition a été difficile, parce que nos joueurs ont passée 37 jours en bulle sanitaire, sans voir leur famille, à se concentrer sur le volley. Malgré ça, ils ont réussi à aller chercher cette médaille, et j’espère que cette VNL, comme c’était l’objectif, leur a servi à bien se préparer pour les Jeux Olympiques et qu’ils sont maintenant prêts à aller performer à Tokyo.

Quels seront les objectifs de l’équipe de France au Japon ?
C’est à l’entraîneur de fixer des objectifs à ses joueurs, mais je suis persuadé qu’ils sont capables d’aller chercher un très bon résultat et je trouve que cette équipe le mérite. Ils sont allés arracher la qualification « avec les dents », aujourd’hui, je sais que l’envie d’aller chercher le meilleur résultat possible est très présente parmi eux, moi, je ne peux que leur souhaiter le meilleur, c’est-à-dire une médaille d’or !

"Une compétition qui ne ressemble à aucune autre"

L’expérience des Jeux de Rio va-t-elle leur servir ?
Bien sûr. Quand ils sont arrivés à Rio, ils n’avaient aucune idée de ce qu’étaient les Jeux Olympiques, même si leur entraîneur, Laurent, avait, lui, déjà vécu des JO en tant que joueur. C’est une compétition qui ne ressemble à aucune autre, donc je pense que cette expérience aura été formatrice et que notre échec leur aura servi de leçon.

Quel regard portez-vous sur la poule de l’équipe de France, extrêmement relevée ?
Oui, elle est très relevée, mais de toute façon, quand on dispute les Jeux Olympiques, on sait que tous les matchs sont extrêmement difficiles. Aujourd’hui, sur les douze équipes à Tokyo, huit peuvent prétendre gagner la médaille d’or, donc pour monter sur le podium, il faut battre des adversaires de très haut niveau, ça va d’ailleurs commencer très fort avec les Etats-Unis. Mais j’ai confiance en cette équipe et en sa détermination à faire briller la France dans cette compétition.

Une compétition qui sera à part, avec un contexte particulier de huis clos lié à la crise sanitaire, comment voyez-vous ces Jeux de Tokyo ?
Ces Jeux ne seront effectivement pas ceux qu’on a connus auparavant. Personnellement, j’ai vécu ceux de Rio, j’étais aussi à Londres, c’étaient des fêtes magnifiques, là, ça n’aura rien à voir avec un contexte très restrictif. Mais je pense que le fait d’avoir vécu 37 jours enfermés dans une bulle sanitaire pendant la VNL aura aidé les joueurs à bien se préparer à ce contexte.

Ces JO seront la dernière compétition de Laurent Tillie à la tête de l’équipe de France, y aura-t-il un petit pincement au cœur ?
Forcément. Laurent a une telle personnalité, une telle gentillesse, une telle passion pour le volley-ball et pour son pays, que c’est dur de voir la fin de cette aventure qui aura duré neuf ans. D’autant qu’il a écrit la plus belle page du volley-ball français, dont c’est aujourd’hui l’entraîneur le plus titré. Donc ce ne sera pas simple de le voir partir et on ne peut que lui souhaiter que cette aventure se termine de la meilleure des manières, pour que lui aussi en garde un souvenir impérissable. Et il n’est peut-être pas parti pour toujours !