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(Miniature) L’interview bleue : Nicolas Le Goff
Photo : Jean-Pierre Kieffer
26/05/2021
L’interview bleue : Nicolas Le Goff
Revenu l’été dernier dans le club de ses débuts professionnels, Montpellier, Nicolas Le Goff aura réussi une saison pleine, désigné MVP de Ligue A. Le central a ensuite retrouvé les Bleus avec lesquels il a atterri lundi en Italie pour attaquer la Volleyball Nations League 2021 dans la bulle sanitaire de Rimini. Il se confie avant le coup d’envoi de la compétition, vendredi contre la Bulgarie.
Avant de parler de l’équipe de France, quel bilan collectif et personnel fais-tu de ta saison sous les couleurs de Montpellier ?
Malgré la grosse déception de la fin [élimination en demi-finales contre Chaumont, NDLR], où on n’a pas réussi à concrétiser notre super parcours par un titre, la saison aura été très positive. Sportivement, avec des bons résultats tout au long de la saison régulière, humainement, parce que ça s’est super bien passé avec l’équipe, et personnellement, parce que le fait de rentrer chez soi m’a vraiment fait du bien après avoir passé un paquet d’années à l’étranger.

Avec à l’arrivée un titre de MVP, comment accueilles-tu cette récompense personnelle ?
Je suis plutôt satisfait de ma saison, même si je pense qu’on peut toujours mieux faire et je m’y attellerai la saison prochaine. Quant à ce titre de MVP, déjà, je ne m’y attendais pas du tout, ça flatte, ça fait plaisir, mais ça reste anecdotique. Si je n’avais pas été élu MVP, la saison aurait été pour moi tout aussi réussie, ce n’était pas mon objectif de base.

As-tu eu le temps de prendre du repos avant de rejoindre l’équipe de France à Mulhouse ?
Oui, on a eu le temps de couper physiquement et mentalement, je pense que c’était primordial avant l’été qui nous attend. Parce que maintenant qu’on a remis les pieds en équipe de France, on ne va plus avoir beaucoup de repos, quelques jours après la fin de la VNL, quelques jours après les JO, avant de ré-attaquer pour l’Euro. Ça aurait été compliqué de tenir sans coupure, surtout vu les conditions dans lesquelles on fait les compétitions cette année, c’est-à-dire en bulle avec très peu de liberté.

"Chaque match est un entraînement pour préparer les JO"

Comment se sont passées les retrouvailles avec les autres joueurs après 16 mois sans se voir ?
Top ! On était tous super contents de se retrouver, de découvrir des petits nouveaux aussi, donc ça s’est super bien passé, comme d’habitude, même si c’est vrai que là, vu que c’était la première fois qu’on ne s’était pas vus depuis aussi longtemps, ça avait une petite saveur particulière.

Vous êtes arrivés lundi en Italie, peux-tu nous raconter comment se passe la vie en bulle sanitaire ?
On ne s’attendait pas à ce que ce soit aussi compliqué, tenir cinq semaines sans pouvoir sortir de l’hôtel, ça va être compliqué. Heureusement qu’on est un par chambre, parce que les chambres ne sont pas très grandes ; dans certaines équipes, ils sont deux, ça va être plus dur pour eux. Malgré tout, on est au bord de la plage et un petit bout de plage a été privatisé pour les joueurs qui sont dans l’hôtel, auquel on peut avoir accès, donc ça nous permet de pouvoir prendre un peu l’air, c’est vraiment bien. Mais bon, ce n’est pas facile, on est 12 équipes dans le même hôtel, au niveau de l’organisation, pour les repas par exemple, c’est compliqué, mais il faut s’adapter, ça va le faire. Pour ce qui est des entraînements, chaque équipe a un créneau, il faut vraiment les respecter, parce que toutes les équipes, filles et garçons, tournent au même endroit, un grand hangar qui a été aménagé avec plusieurs terrains d’entraînement, on n’est donc pas du tout libres dans les choix des horaires, la durée des entraînements, tout est quadrillé.

Avez-vous eu suffisamment de temps pour préparer la compétition qui débute vendredi ?
Non, on est clairement encore en phase de rodage. Laurent a fait le pari de nous donner un maximum de repos avant de démarrer la préparation, donc on savait qu’en reprenant la VNL, on n’allait pas être à 100%. C’est aussi pour ça qu’on est partis à 18, le but est de faire un turn-over pour pouvoir continuer à s’entraîner dur pendant toute la compétition. Comme nous a dit le staff, on ne sera pas au top de notre forme sur les matchs de VNL, mais ce n’est pas l’objectif, la priorité est de travailler pour être en forme aux Jeux Olympiques. Après, ça n’empêchera pas qu’on abordera chaque match pour le gagner, mais on ne va pas le préparer pour le gagner : s’il faut faire trois heures d’entraînement la veille, quitte à arriver fatigués au match, on le fera. Chaque match est un entraînement pour préparer les JO.

Que t’inspire le programme de ce premier week-end de compétition avec dans l’ordre la Bulgarie, l’Allemagne et l’Australie ?
Ça va être intéressant, dans une organisation encore une fois un peu compliquée, parce que vu qu’il faut que tout le monde joue, nos trois matchs sont à 10h du matin, on n’est pas trop habitués à ce genre d’horaire. Avec en plus le fait qu’on n'est pas tout à fait prêts, on s’attend à une entame difficile, mais ça va être de bons premiers tests qui vont nous permettre de bien travailler.

"Aujourd'hui, on sait à quoi s'attendre sur les JO"

Le gros objectif est les Jeux Olympiques, avez-vous encore des doutes sur leur tenue aujourd’hui ?
Cette pandémie nous a appris que c’est compliqué d’être sûr de quoi que ce soit, maintenant, on est très proches des Jeux aujourd’hui, donc je me dis que plus les jours passent, plus ça va être difficile de les annuler. Donc on y croit fort et on se prépare de toute façon en vue de l’objectif.

Quels enseignements avez-vous tirés des Jeux de Rio en vue de cette deuxième participation consécutive ?
On avait pris une grosse claque en arrivant en 2016, on s’était rendus compte que ce n’était pas une compétition comme les autres, chaque équipe y arrive avec le couteau entre les dents, quels que soient ses résultats antérieurs. Peu importe que tu sois champion du monde ou champion olympique en titre, tout le monde débarque comme des morts de faim. Nous, on était un peu jeunes, on disputait tous nos premiers Jeux Olympiques, je pense qu’on est arrivés un peu naïfs, on a découvert un univers où tout est grand, magnifique... Aujourd’hui, on sait à quoi s’attendre et on ne va pas reproduire les mêmes erreurs. Il y a aussi le fait qu’on se soit qualifiés bien avant l’échéance, on a eu le temps de digérer la qualification, contrairement à Rio où on avait décroché notre billet juste avant, on avait le sentiment du devoir accompli alors que ça ne faisait que commencer. Ce n’est pas pour autant qu’on va faire une médaille à coup sûr, mais disons qu’il y a des trucs sur lesquels on est avertis pour les avoir vécus, ça va sans doute nous aider.

Vous y allez clairement pour une médaille ?
Ce qui est certain, c’est qu’on n’y va pas pour faire de la figuration. Maintenant, on connaît le niveau des autres équipes, donc, vu notre poule très compliquée [dans l'ordre des matchs, Etats-Unis, Tunisie, Argentine, Russie et Brésil, NDLR], le premier objectif va clairement être d’en sortir, ensuite, d’essayer d’en sortir le mieux placé possible. Ensuite, si on arrive à en sortir, oui, ce sera objectif médaille.

Y a-t-il un sentiment particulier sur cette première partie de saison du fait que c’est la dernière de Laurent Tillie ?
Pour l’instant, comme le chemin est encore long jusqu’à la fin des Jeux Olympiques, on n’y pense pas trop, même si on le sait au fond de nous. Après, les Jeux seront la dernière compétition de Laurent, donc c’est sûr qu’après neuf ans passés ensemble, ça va faire bizarre. Mais c’est ça, le sport de haut niveau, on change de club, d’entraîneur, il y a des cycles, on essaiera de terminer celui-là en beauté.

Avant de découvrir un nouveau sélectionneur, Bernardinho, quelle a été ta réaction quand tu as appris sa future arrivée ?
Je ne m’y attendais pas du tout, parce que son nom n’était jusqu’ici pas trop sorti, ça a été une grosse surprise. Après, c’est un entraîneur dont la réputation n’est plus à faire, il a tout gagné, niveau expérience, il peut nous apporter énormément. Il va sans doute nous amener une vision différente, si la mayonnaise prend, ça peut bien fonctionner et donner un mélange détonnant. J’ai hâte de le découvrir, parce que je ne le connais pas du tout.