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(Miniature) L’Interview bleue : Lézana Placette
Photo : FIVB
27/03/2021
L’Interview bleue : Lézana Placette
Deux semaines après être revenue de Doha où a eu lieu le premier World Tour de la saison, le tandem Lézana Placette/Alexia Richard repart ce week-end pour Tenerife afin de préparer trois autres tournois du World Tour qui auront lieu dans une bulle sanitaire à Cancun. L’occasion d’échanger avec la première, âgée de 23 ans.
Quel bilan avez-vous fait de votre premier tournoi de la saison à Doha ?
C’était le premier World Tour depuis plus d’un an, ça faisait un peu bizarre d’entendre de nouveau les sifflets des arbitres, de retrouver cette ambiance, on était forcément un peu stressées avant notre match de qualification face aux Japonaises (Hasegawa/Futami), parce que les matchs comme ça, en simple élimination, sont toujours éprouvants, on a quand même réussi à gagner au tie-break en revenant in extremis. Dans le tableau principal, on tombe sur une grosse poule, on joue d’abord contre les n°1 au ranking olympique, les Brésiliennes Patricia/Rebecca, on fait un bon début de match, mais on gère mal la fin du set, et dans le deuxième, on passe à côté. Ensuite, contre l’équipe espagnole qui a un gros palmarès (Liliana/Elsa), on se disait qu’on pouvait gagner, car on avait réussi à les embêter aux derniers championnats d’Europe et qu’on s’était entraînées avec elles à Tenerife, mais on gère super mal le match. Donc le bilan est mitigé, on était contentes de passer les qualifications pour le premier tournoi de la saison, mais notre objectif est plus haut que ça.

Quelles étaient les sensations au moment de retrouver le World Tour, plus d’un an après votre dernier tournoi ?
Franchement, ça faisait du bien, déjà de pouvoir voyager, parce qu’on n’a pas bougé pendant quasiment un an, ensuite de retrouver l’ambiance, de revoir toutes les équipes, les coachs, c’était super sympa, ce sont des gens qu’on a l’habitude de côtoyer toute l’année. Et ça faisait plaisir de renouer avec la compétition, on ne fait pas du beach-volley pour s’entraîner, ce qui nous motive, ce sont les matchs, donc c’était une sorte de redécouverte. Et le fait de savoir que d’autres tournois vont avoir lieu, c’est vraiment top.

Comment as-tu vécu à titre personnel l’année 2020 ?
Je suis plutôt le genre de personne à voir le verre à moitié plein ou même à le remplir, donc j’ai pris les choses du bon côté. Pendant le premier confinement, je suis rentrée dans ma famille à Grenoble, ça m’a fait du bien de me poser et de prendre un peu du temps pour moi. Et on a quand même pas mal bossé la tactique en regardant des vidéos, je me suis entretenue physiquement, donc ça s’est bien passé, ça n’a pas été pénible à vivre. Il y avait certes la frustration de ne pas jouer, mais ce n’est pas comme quand tu es blessée et que tu vis mal le fait de voir les autres jouer. Là, la terre entière était dans la même situation, donc ça ne servait à rien de s’agacer. Ensuite, on a pu reprendre à partir de juin, on a eu des tournois cet été, notamment les championnats de France qu’on a gagnés pour la première fois, c’était un objectif qu’on avait depuis un moment avec Alexia. On a aussi joué les championnats d’Europe et le Kings of the Court, qui sont deux belles compétitions, c’était bien. Pendant le deuxième confinement, en octobre, on a quand même pu s’entraîner normalement, et de toute façon, c’est une période où on est en général à Toulouse en reprise, ça n’a pas vraiment changé nos habitudes. Donc c’était une année particulière, mais on a fait avec.

Où en es-tu de tes études ?
J’ai une licence de biologie et cette année, j’ai décidé de me réorienter, je suis en première année de Master à l’École de Management de Grenoble, il y a un cursus adapté pour les sportifs de haut niveau avec des horaires aménagés.

"On peut avoir des objectifs élevés"

Tu le disais tout à l’heure, vous avez enfin un programme cette année, puisque la FIVB a dévoilé le calendrier de la saison, notamment sur le World Tour, ça fait du bien d’avoir un peu de perspectives ?
Oui, c’est sûr, surtout qu’on entendait beaucoup de rumeurs. Là, le fait de savoir qu’on s’entraîne pour aller jouer des tournois derrière, ça donne une motivation en plus, ça permet de se donner des objectifs à court terme. On repart ce week-end à Tenerife pour deux semaines et demie, ensuite on va justement disputer trois tournois de suite du World Tour dans une bulle sanitaire au Mexique, à Cancun, c’est top.

Quels y seront les objectifs pour vous ?
On sait que nous avons énormément progressé pendant toute la période Covid, on a beaucoup travaillé sur pas mal d’aspects, notamment autres que la technique, comme la tactique et la préparation mentale. On se dit qu’au vu du niveau de jeu qu’on a montré, on peut avoir des objectifs élevés, de l’ordre de quarts de finale sur des tournois du World Tour, c’est ce qu’on aimerait atteindre.

Vous sentez-vous plus proches du très haut niveau mondial avec Alexia ?
Oui, on a bien progressé, on a aussi pris en maturité, on se rapproche de ce niveau et que je pense que les équipes le sentent aussi. Depuis le Kings of the Court l’année dernière, où on est arrivées à se hisser en demi-finales, on voit que les autres équipes nous guettent un petit peu plus.

La qualification pour Tokyo est encore d’actualité, la priorité de cette première partie de saison, c’est avant tout la Continental Cup, qui délivrera un quota au pays vainqueur ?
Oui, on sait qu’au ranking olympique, ça va être compliqué de se qualifier, à moins qu’on ne sorte que des très grosses perfs sur les tournois à venir, mais on croit encore en nos chances de qualification pour les Jeux et cette Continental Cup est clairement une échéance qu’on a en tête depuis longtemps. On y aura l’ambition de gagner notre ticket pour les Jeux.

Si la France s’impose, il faudra ensuite choisir quel duo ira aux Jeux, est-ce compliqué d’aborder cette compétition à la fois comme coéquipières de l’autre duo tricolore (Alexandra Jupiter/Aline Chamereau) et comme potentielles rivales ?
C’est vrai que c’est une expérience à part, la Continental Cup est elle-même une épreuve à part, parce que c’est la seule compétition par équipes qui existe à ce niveau. Mais on a la chance d’avoir une bonne entente et une bonne cohésion au sein de l’équipe de France, donc il n’y aura pas de problèmes, on sait que chacune se donnera au maximum pour tenter de gagner une place pour les Jeux, on verra ensuite ce qui se passera.

En dehors de cet objectif olympique, quelles sont vos ambitions cette année ?
Il y aura les championnats d’Europe en août à Vienne, c’est un objectif important, on avait réussi à faire neuvièmes en 2019, on sait qu’il y a de la place pour aller chercher une bonne performance, il y aura ensuite les finales du World Tour à Rome début septembre, où on aura aussi à coeur de faire un bon résultat.

Cette olympiade n’est pas encore terminée que la prochaine, qui vous mènera jusqu’à Paris 2024, a déjà commencé, vous projetez-vous déjà sur cette échéance ?
Cet objectif est clairement dans un coin de nos têtes, mais comme il y a les Jeux de Tokyo avant, on est pour l’instant avant tout concentrées sur cette échéance, notre programmation ne dépend aujourd'hui que de Tokyo, elle n’est pas faite pour l’instant en fonction de ce qui se passera dans trois ans et demi. Et d’ici là, il peut en plus se passer tellement de choses qu’on préfère penser aux échéances proches.