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(Miniature) L’Interview Bleue : Earvin Ngapeth
Photo : FFVolley
06/05/2020
L’Interview Bleue : Earvin Ngapeth
Après avoir contracté le coronavirus en Russie, Earvin Ngapeth est rentré chez lui fin mars, à Poitiers, où il est depuis confiné en famille. Le réceptionneur/attaquant de l’équipe de France raconte son quotidien et parle de ses attentes sur la saison 2020/2021 dans L’Interview bleue de la semaine.
Earvin, tu as contracté le coronavirus en mars, as-tu mis du temps à récupérer ?
En fait, ce sont vraiment les deux premiers jours qui ont été super compliqués, après, j’ai passé quinze jours à l’hôpital qui m’ont paru long, ce n'était pas facile à vivre, mais ensuite, je n’ai pas eu de séquelles ni coup de fatigue, je me suis vite remis. Et comme ils ont annulé la fin de saison en Russie, j’ai pu rentrer assez vite en France.

Comment se passe ton confinement ?
Je suis rentré à Poitiers, je suis en famille, je ne sors pas de la maison, je profite des enfants, tout simplement. J’ai la chance ici d’être dans une région qui est une des moins touchées de France, les hôpitaux ne sont pas surchargés, je crois qu’il y a peu de cas de personnes en soins intensifs ou en réanimation, comme dans d’autres, on sent moins de stress. Et cette période est finalement une grosse période de repos, on n’a pas souvent l’occasion d’en avoir d’aussi longues lors de nos saisons, donc c’est cool, même si c’est un repos différent, car forcé, et que ce n’est pas toujours facile d’être enfermé toute la journée, sans pouvoir voir tout le monde. Je ne te cache pas que si on nous donne l’occasion de partir plus loin que 100 kilomètres, j’ai bien envie de prendre l’air et de partir en vacances.

Fais-tu du sport ?
Oui, quand j’ai vu qu’il y allait avoir du confinement, j’ai commandé du matériel pour me faire une salle de muscu à la maison, donc j’arrive à bosser tranquillement, ça permet de rester en forme.

Est-ce que le jeu commence à te manquer après bientôt deux mois de confinement ?
Pas encore ! (Rires). Mais je sais que ça va arriver.

Quelle est la suite du programme pour toi ?
Pour l’instant, d’après les quelques informations que je reçois de Russie, la situation là-bas n’est pas très simple, donc ça risque de prendre un peu plus de temps que nous ici, j’attends donc que le club me donne des nouvelles pour voir comment ça va se passer. Normalement, je devais rentrer après les Jeux, ils n'ont pas lieu cette année, donc comme le contrat commence en août, je pense que je serai là-bas le 1er août.

Comment as-tu vécu le report des Jeux Olympiques ?
C’était forcément une déception, parce qu’on était impatients d’y aller, tout le monde les attendait. Après, c’est compréhensible, parce qu’on sait bien qu’il y a des choses plus importantes dans une période comme celle-là. Et ce n’est que reporté d’un an, l’envie sera encore plus forte d’aller chercher cette médaille et ça va nous permettre de très bien nous préparer, sachant que cette année, on se dirige vers une saison blanche en équipe de France.

Revenons sur ta saison à Kazan, quel bilan en fais-tu, même si elle a été un peu tronquée puisqu’elle n’a pas pu aller à son terme ?
Ce que je retiens surtout, c’est la Ligue des champions, c’est la première fois que Kazan ne passe pas les poules, ça a été une grosse déception, nous avons eu du mal à jouer dans le nouveau système avec Mikhailov qui était passé réceptionneur/attaquant. Le calendrier a aussi été compliqué, parce que nous avons eu très peu de temps entre le Mondial des clubs au Brésil, qui, au départ, n’était pas prévu, et un match couperet de Ligue des champions en Belgique que nous avons perdu. Après, ce n’est pas une excuse, on va dire que la Ligue des champions cette année, ce n’était pas pour nous. Et il y a quand même eu du positif dans notre saison : nous étions deuxièmes du Championnat à égalité de points avec le premier, qualifiés pour le Final Six du Championnat, nous avions gagné la Coupe, c’est dommage que la saison n’ait pas pu se terminer, on était bien lancés pour viser le titre. Ce qui est sûr, c’est qu’on va revenir la saison prochaine avec de gros objectifs.

Tu as signé pour une troisième saison à Kazan, as-tu eu d’autres propositions ? Et pourquoi ce choix ?
Oui, j’ai été approché par pas mal d’équipes en Italie, mais je suis venu à Kazan pour gagner la Ligue des champions, je n’ai pas du tout envie d’en partir sans avoir atteint l’objectif. C’est pour ça que je vais rester un an de plus pour essayer d’aller chercher ce titre. Et franchement, à part le froid, la vie ici me plaît, les gens sont sympas, le club nous aide beaucoup, on ne se sent jamais seul.

Comment accueilles-tu le retour de Vladimir Alekno sur le banc de l’équipe ?
C’est une bonne chose, c’est quelqu’un qui a tout gagné, un meneur d’hommes, je suis très content de le voir revenir. Après, Vlad a pas mal de pépins de santé, c’est pour ça qu’il avait voulu faire une pause cette saison, il ne faudra pas qu’il mette sa santé en danger.

Comment vois-tu le visage de l’équipe qui est en train de se dessiner pour cette nouvelle saison ?
En fin de compte, au niveau du six majeur, l’équipe va rester presque la même, Mikhailov va reprendre sa place en pointe et il y a l’arrivée de Bednorz qui sort de deux grosses saisons à Modène, il a été très impressionnant, c’est super pour nous. Il y a le retour du central russe Volkov, qui a beaucoup d’expérience, donc on va avoir une grosse équipe qui va pouvoir jouer tous les titres sur tous les tableaux, je suis très content. Après, il faut que ça prenne rapidement. L’avantage, c’est que si on commence comme prévu début août, on va avoir beaucoup de temps pour se préparer, alors que d’habitude, après les saisons internationales, on arrive tard et on doit jouer au bout de quatre-cinq jours sans avoir d’automatismes avec l’équipe, c’est toujours compliqué pour les gros clubs qui ont beaucoup de joueurs en équipes nationales.