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(Miniature) L'interview bleue-Julien Lyneel: « Gravir une marche de plus »
Photo: PlusLiga.pl
08/11/2019
L'interview bleue-Julien Lyneel: « Gravir une marche de plus »
Après l’EuroVolley 2019, qu’il a terminé avec une blessure au mollet, Julien Lyneel vient d’attaquer sa deuxième saison consécutive avec Jastrzebski Wegiel. Avec pour objectif déclaré d’atteindre la finale du championnat polonais.
Commençons par prendre de tes nouvelles. Tu avais fini l’Euro un peu blessé, comment te sens-tu physiquement ?
Ce n’est pas la grande forme. J’ai mis un peu de temps à revenir. Le mollet, c’est toujours un peu compliqué, ça met du temps à cicatriser. Je suis revenu après trois semaines et demi, quatre semaines, j’ai eu des douleurs au genou, quelques tensions dans la jambe. Même là je ne me sens pas encore au maximum. Le premier match, l’entraîneur m’a fait débuter sur le banc. Dans le premier set, on était en difficulté, et comme ça allait mieux, il m’a fait quand même jouer. Et après j’ai été titulaire à chaque fois.

Ce premier match, tu es pourtant élu MVP en sortant du banc…
C’est bien de commencer comme ça. Je n’avais pas commencé le match, mais j’avais hâte de jouer, ça faisait trois semaines que je n’avais pas touché un ballon. Ça m’a fait du bien de rejouer. Mais je n’ai toujours pas retrouvé 100% de mes capacités. Au niveau de l’intensité, je ne suis pas trop mal, je n’ai pas de douleurs, mais je ne suis pas encore en grande forme physique. Après, ça va, ça va aller mieux.

Tu attaques ta deuxième saison avec Jastrzebski Wegiel, tu as été élu l’an passé dans l’équipe-type du championnat. Tu es un peu un cadre de ton équipe…
Je n’aime pas trop voir les choses comme ça. On a une équipe qui s’est bien étoffée cette année, avec de très bons joueurs. On a vraiment un bel effectif pour aborder le championnat, et aussi la Ligue des champions. Il y a la possibilité de faire des changements, que ce soit au centre, à la passe ou en réception, à mon poste. C’est agréable de pouvoir se dire que le coach va pouvoir faire tourner sur quelques matchs, ça pourra permettre de souffler. On verra. Surtout qu’on va avoir un mois de novembre à neuf matchs, c’est un rythme assez insoutenable.

Cela faisait longtemps que tu n’avais pas attaqué une deuxième saison de suite dans un même club…
Le seul club où j’ai joué plus d’une saison, c’était Montpellier, mon premier club (2009-2015). Après je n’ai eu que des contrats d’un an. Il y a des bons et des moins bons côtés par rapport au fait d’enchaîner. J’ai un caractère qui fait que j’aime bien découvrir de nouvelles choses, ne pas avoir des expériences similaires. Mais il y a aussi tous les bons côtés : on connaît le club, on a appris à connaître les gars avec qui on joue, on a créé des affinités, on a nos repères. Ici, c’est un club bien structuré, la salle est top, les fans sont incroyables.

"Toutes les équipes de PlusLiga se sont renforcées"

L’an passé, tu nous disais que l’objectif du club était de disputer la finale du championnat dans les deux ans. C’est toujours le cas ?
C’est ça. L’an passé, on avait décroché la médaille de bronze, on était passé à quelques points de la finale en perdant contre Antoine (Brizard) et Varsovie. Cette année, je n’étais pas là lors de la réunion où le président a évoqué les objectifs du club, mais je sais qu’on veut gravir une marche de plus en arrivant en finale. Ça va être difficile, parce que toutes les équipes de PlusLiga se sont renforcées. Kevin Tillie est arrivé à Varsovie, ils ont une très belle équipe. Zaksa reste très costaud. Belchatow est toujours un gros morceau, Resovia aussi. Toutes les équipes sont dangereuses, on n'est jamais à l'abri.

Ce week-end, justement, vous jouez contre Varsovie…
Pour le moment, on a joué quatre matchs. Trois victoires 3-0, et une défaite 3-0 contre « Ben » (Toniutti et son club de Zaksa, ndlr), où on n’a pas fait du tout le match qu’il fallait, alors que, eux, ils ont plutôt bien joué. C’était une grosse déception pour nous parce que c’était un gros test dans ce début de championnat, et on ne l’a pas réussi. J’espère que ce nouveau test contre Varsovie va mieux se passer.

A Varsovie, il y a donc deux joueurs de l’équipe de France, Antoine Brizard et Kévin Tillie. Il y a aussi Benjamin Toniutti dans le championnat polonais. Vous avez le temps de vous voir pendant la saison ?
Varsovie, c’est assez loin de chez moi, à environ quatre heures. Clairement, on n’a pas vraiment le temps de se voir, pas autant que ce que l’on voudrait. On s’est vus pendant un tournoi de présaison avec Antoine et Kévin, c’était cool. Là, je pense qu’ils vont arriver cet après-midi (vendredi, ndlr). Moi j’ai entraînement à 16 heures, j’habite à 20 minutes de la salle. Eux, ils vont avoir la vidéo à faire, etc. On ne va pouvoir se voir que 30 minutes, sans doute, ça va être très rapide. Même si ça fait toujours plaisir.

Dans ces cas-là, quand tu croises des joueurs de l’équipe de France, vous parlez de quoi : de volley, des Bleus, de vos vies personnelles ?
Un peu de tout ! De nos vies, surtout, parce qu’au-delà d’être partenaires, pour la plupart, on est avant tout des potes. On prend quelques nouvelles au niveau "perso". Et après s’il y a quelques anecdotes à raconter par rapport à la dernière compétition internationale ou celle qui arrive, on le fait.

"Le TQO, la plus grosse échéance de nos quatre dernières années"

Pour parler des Bleus, quel sentiment te reste-t-il après cet Euro ? Le résultat n’a pas été celui que vous espériez (quatrième place) mais il s’est passé de belles choses, notamment avec le public français…
Il y a deux visages, deux facettes avec cet Euro. Il y a d’abord la frustration de ne pas avoir pu jouer cette finale, qui était à portée de mains. Ça, ça fait réellement suer, et ça nous reste en travers de la gorge. Mais au-delà de ça, effectivement, il y a aussi une part de fierté, une part de joie, vu la façon dont ça s’est passé, le niveau auquel on a joué. Et puis avec tout l’engouement qu’il y a eu, avec le public, c’était un bel Euro, une belle compétition, il ne faut pas tout barrer. Il ne faut pas tout oublier.

Maintenant, la prochaine étape, c’est ce TQO à Berlin en janvier…
On s’attendait à tomber dans une poule difficile (Serbie, Bulgarie, Pays-Bas). Après, toutes les équipes vont être redoutables. Il y aura aussi la Slovénie, qui sort d’un très bel Euro, l’Allemagne, qui va jouer à domicile. Ça va être hyper chaud. Tous les joueurs vont revenir de club, il va falloir vite retrouver les automatismes. Ce sera juste après les fêtes en plus, on sera rentrés deux-trois jours nos familles, il y aura une petite part d’émotions. Derrière il faudra tout de suite se remettre au combat pour la plus grosse échéance de nos quatre dernières années. Mais si on retrouve notre état d’esprit, notre hargne, si on arrive à mettre la même intensité qu’à l’Euro, on aura nos chances. Il faudra ne rien regretter.