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(Miniature) Arnaud Gauthier-Rat : « Une progression assez linéaire »
Photo : FIVB
02/09/2019
Arnaud Gauthier-Rat : « Une progression assez linéaire »
Deuxièmes du World Tour 1 étoile de Montpellier qui s’est achevé samedi, Arnaud Gauthier-Rat et Quincy Ayé n’ont pas le temps de souffler, puisqu’ils s’envolent ce lundi pour Rome, où débutent mercredi les qualifications des Finales du World Tour. L’occasion de s’entretenir avec le premier, qui dresse le bilan de sa première saison commune avec le second.
Vous sortez d’une place de finalistes à Montpellier, est-ce le résultat que vous attendiez ?
Nous étions venus sur ce tournoi avec l’envie de gagner, parce que c’est important de briller sur un tournoi en France, c’est l’occasion de montrer notre niveau et qu’on aspire à être une grosse équipe. Malheureusement, nous avons perdu en finale (contre les Néerlandais Boehmé/Broemans), mais il n’y a pas de conséquences au niveau du classement mondial, car c’est un tournoi qui distribue peu de points. Et une deuxième place, c’est toujours bien pour se mettre en confiance et pour montrer au public français qui ne connaît pas forcément le beach-volley qu’il y a de bonnes équipes en France.

As-tu justement l’impression que les gens commencent à savoir qui vous êtes ?
Oui, on voit que les gens s’intéressent aux matchs. Samedi, la finale était remplie, même les matchs avant, il y avait beaucoup de monde, on reçoit de plus en plus de messages d’encouragement sur les réseaux sociaux, certains matchs sont télévisés, on sent que ça commence à prendre de l’envergure comme on le souhaiterait.

Les Finales du World Tour à Rome sont presque le point final de la saison (il restera un 3 étoiles à Qinzhou, en Chine, fin octobre, suivi d’un 4 étoiles à Chetumal, au Mexique), quel bilan dresses-tu de votre première saison commune avec Quincy ?
Nous avons d’abord commencé par nous découvrir à Montpellier il y a un an, il a fallu travailler pour mettre notre jeu en place. Nous avons eu des résultats encourageants dès le début avec une 10e place sur un 4 étoiles à La Haye en janvier. Derrière, ont suivi quelques résultats creux qui nous ont fait reculer au classement, nous avons traversé une période de doutes. Heureusement, cet été, nous avons enchaîné trois-quatre bons résultats qui nous ont permis de remonter, si bien que nous n’avons jamais été aussi bien classés qu’aujourd’hui. Si on regarde les équipes admises à Rome, sachant que tous les meilleurs sont là, nous sommes 34e. Donc finalement, nous avons eu une progression assez linéaire. Il ne faut pas oublier que nous sommes une paire encore jeune et que le beach-volley est en général un sport qui sourit aux équipes ayant une certaine maturité. Maintenant, nous aimerions aller encore plus loin, aller gratter des podiums sur les tournois majeurs, il faut être patient, ça va arriver.

Pourquoi pas à Rome ? Dans quel état d’esprit abordez-vous ces Finales de très haut niveau ?
Il n’y a que des équipes très fortes ! Même en qualifications, tu retrouves des équipes comme Samoilovs/Smedins qui viennent de gagner les deux derniers tournois du World Tour, tu vois des mecs qui ont fait des médailles aux Jeux Olympiques ou aux Championnats du monde, parce qu’aujourd’hui, le niveau mondial ne laisse pas la place à l’erreur. Dès que tu fais une ou deux contre-performances, tu te retrouves en qualifs. Et nous, on doit battre ces équipes-là si on veut accéder au main draw des Finales qui est la crème de la crème.

Que vous manque-t-il à ton avis pour accrocher des podiums sur ce genre de tournoi ?
Tu m’aurais posé la question il y deux mois, j'aurais répondu la stabilité, la capacité à avoir un niveau de jeu constant sur tous les matchs, mais justement, depuis deux mois, on commence à l’avoir, on ne descend pas en-dessous d’un certain niveau, ce qui fait que nous n’avons plus perdu contre les équipes moins bien classés que nous. Alors qu’avant, on était capables certes de battre des équipes meilleures, mais aussi de perdre contre des moins bonnes. Or pour faire des perf, il ne faut pas perdre contre ces équipes, tout en étant capables une ou deux fois sur chaque tournoi de dominer des gars mieux classés. Maintenant, il faut qu’on reproduise ça sur la durée, ce n’est parce qu’on a réussi à le faire sur trois tournois que c’est acquis, ce n’est jamais la vérité.

Quand tu regardes les Norvégiens Mol/Sorum, incontestables numéros 1 mondiaux (champions d’Europe cet été, mais aussi médaillés de bronze aux Mondiaux et vainqueurs des deux 5 étoiles de l’année à Gstaad et Vienne), que t’inspirent-ils ?
Ils sont monstrueux ! Le beach est un sport où on a tendance à dire que tout peut arriver, que n’importe quelle équipe peut battre une autre, là, c’est impressionnant de voir la capacité qu’ils ont à dominer leur sport. Il y a deux ans, on jouait tout le temps contre eux dans les compétitions jeunes, parce qu’ils ont mon âge (22 ans), je me disais qu’ils allaient certes gagner des tournois sur le World Tour parce qu’ils étaient déjà super-forts, mais de là à dominer comme ça à leur âge, non, respect ! Ça fait deux ans que tout le monde essaie de trouver des solutions pour les battre, quasiment personne n’y arrive, ils gagnent presque tous les tournois. Nous, il faut qu’on s’inspire de ça, de cette force qu’ils ont. Tout le monde sait ce qu’ils vont faire, parce qu’ils jouent toujours un peu de la même façon, mais malgré ça, ils arrivent toujours à trouver des solutions pour s’en sortir.

Ce seront sans doute les grands favoris des Jeux de Tokyo, où en êtes-vous de votre côté dans la course à la qualification olympique ?
Aujourd’hui, il nous reste deux manières pour y arriver : la première serait par le ranking mondial, ce qui veut dire enchaîner jusqu’en mai de l’année prochaine de très bons résultats sur des tournois majeurs, comme Rome cette semaine. C’est très difficile mais pas impossible. La seconde, c’est la Continental Cup (compétition par équipes), en mai-juin, il y a une place par continent, on aimerait bien décrocher celle attribuée à l’Europe. En tout cas, on y croit encore dur comme fer !

Cela veut dire que cette fin d’année 2019 et la première moitié de 2020 vont être capitales, allez-vous tout de même prendre des vacances ?

La coupure sera indispensable, parce que nous avons eu une saison très longue, nous n’arrêtons pas depuis décembre dernier, nous commençons à accumuler de la fatigue. Donc après Rome, nous allons prendre une semaine de repos, et après les deux tournois de novembre, nous en prendrons trois. 

Rome : quatre paires tricolores en lice. Quincy Ayé et Arnaud Gauthier-Rat ne seront pas les seusl représentants tricolores engagés sur les qualifications des Finales du World Tour à Rome, puisque Jérémy Silvestre et Olivier Barthélémy (qui viennent de terminer respectivement deuxième et premier des Jeux Méditerranéens de plage avec deux équipiers différents) seront aussi de la partie. Dans le tableau féminin, les n°1 tricolores, Alexandra Jupiter et Aline Chamereau, médaillées d'or aux Jeux Med, seront têtes de série n°11 des qualifications, l'autre paire française étant composée de Lézana Placette et Clémence Vieira (n°19).