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(Miniature) EuroVolley 2019 : Les Bleues vont savoir
Photo : Julien Crosnier / FFVolley
22/08/2019
EuroVolley 2019 : Les Bleues vont savoir
L’équipe de France féminine débute vendredi l’EuroVolley 2019 (23 août-8 septembre) par un affrontement contre la Bulgarie, 8e au classement européen, à Ankara (13h30, heure française). Après une longue préparation couronnée de résultats convaincants, les filles d’Emile Rousseaux s’attaquent clairement à un niveau supérieur dans une compétition qui doit leur permettre d’engranger de l’expérience en vue de la prochaine olympiade.
Emile Rousseaux n’est pas du genre à masquer la réalité. A la veille du coup d’envoi de l’EuroVolley 2019, qui se dispute dans quatre pays, la Turquie (poule A), la Pologne (poule B), la Hongrie (poule C) et la Slovaquie (poule D), le sélectionneur de l’équipe de France, entré en fonction en juillet 2018 avec l’objectif de former une équipe compétitive en vue des Jeux Olympiques de Paris 2024, rappelait à qui voulait l’entendre qu’il y a encore un an, une bonne partie des joueuses tricolores n’étaient pas titulaires dans leurs clubs respectifs. Une façon de dire que si, entre-temps, la plupart ont pu trouver davantage de temps de jeu et prouver de belles choses en club, l’équipe de France part de loin sur cette compétition continentale qu’elle n’a plus disputée depuis 2013 (élimination en quarts de finale).

Depuis, la France est rentrée dans le rang européen, mais le lancement en 2017 du projet Génération 2024 par la Fédération française de volley et la nomination dans la foulée de l’expérimenté technicien belge pour l’incarner (entouré de Félix André et Laurent Delacourt) ont redonné des couleurs à la sélection. Cette dernière est en effet parvenue à se qualifier pour l’édition 2019 du Championnat d’Europe grâce à un joli carton plein (six matchs, six victoires) avant d’effectuer une préparation estivale aboutie, ponctuée de dix victoires en douze matchs amicaux (une défaite, un nul), dont un succès la semaine dernière sur la Savaria Cup, tournoi amical en Hongrie.

Place maintenant à la « vraie » compétition pour cette équipe de France très jeune - 23 ans de moyenne d’âge, trois joueuses, Amandha Sylves et Manon Moreels, 18 ans, Juliette Gelin, 17 ans, évoluaient cette saison encore à l’IFVB, le Pôle France junior de Toulouse -, au sein de laquelle seules trois « anciennes » ont déjà disputé un Championnat d’Europe : la centrale Christina Bauer (31 ans), la passeuse Mallory Caleyron (30 ans), revenue en Bleu après cinq ans d’absence, et la pointue Alexandra Dascalu (28 ans). Pour toutes les autres, cet EuroVolley 2019 représente une sorte de saut dans l’inconnu, puisqu’aucune d’entre elles n’a affronté à ce jour des nations du calibre de celles qui figurent dans la poule A à Ankara.

La Bulgarie, "un gros morceau d'entrée"

Le tirage au sort a en effet réservé une « poule de la mort » aux Tricolores, avec notamment l’actuelle meilleure équipe du monde, la Serbie, championne du monde et d’Europe en titre, la Turquie, 5e équipe européenne qui a le privilège de recevoir, la Bulgarie, 8e au classement continental, la Grèce et la Finlande, deux équipes a priori plus dans les cordes des Bleues. Dans un tel contexte, même si ces dernières espèrent secrètement finir parmi les quatre premières et se qualifier ainsi pour les 8e de finale (la poule A croisera avec la poule C qui comprend la Hongrie, les Pays-Bas, l’Azerbaïdjan, la Croatie, la Roumanie et l’Estonie), difficile de parler d’objectifs de résultats pour l’équipe de France. "L’objectif est avant tout de montrer les progrès qu’on a pu faire ces derniers temps", confirme Christina Bauer, tandis que la capitaine Juliette Fidon ajoute : "C’est une expérience inconnue pour plus des trois quarts de l’équipe, on ne sait pas vraiment à quoi s’attendre, mais nous attendons ce moment depuis quelques mois, nous avons envie de montrer le travail que nous avons fait, nous allons essayer d’embêter tout le monde après une préparation satisfaisante au cours de laquelle on a bien progressé. Maintenant, on est toutes conscientes qu’un match de championnat d’Europe, c’est un cran au-dessus."

Les Françaises vont découvrir ce haut niveau européen dès vendredi (13h30, heure française) dans la belle Ankara Arena Spor (10 400 places) contre la Bulgarie, 11e du dernier Championnat du monde, 9e de l’EuroVolley 2017 et passée très près début août de la qualification olympique (défaite en cinq sets face aux Etats-Unis, médaillées de bronze à Rio). Une formation emmenée par sa capitaine Elitsa Vasileva, une des meilleures attaquantes du monde, passée par les championnats italien, brésilien et turc. "La Bulgarie, c’est une star d’envergure mondiale, Vasileva, deux joueuses qui évoluaient cette saison dans le Championnat de France au Cannet, la centrale Mira Todorova et l’attaquante Gergana Dimitrova, une bonne centrale de grande taille, Nasya Dimitrova, la pointue Miroslava Paskova qui a beaucoup scoré sur les compétitions précédentes, c’est un jeu bien rodé, ultra-physique, puissant, haut, bref un gros morceau d’entrée", analyse Emmanuel Fouchet, le manager des Bleues.

Que faire pour contrer la puissance adverse ? "Il faudra jouer notre volley qui ne sera pas le même que le leur, parce que nous n’avons pas les mêmes arguments, il faudra surtout profiter de cette occasion pour lâcher les chevaux, c’est vraiment le mot d’ordre de cette compétition", poursuit l’intéressé. Pour les Bleues, qui s’inscrivent dans leur grande majorité dans le cadre du projet Génération 2024, cet EuroVolley est effectivement l’occasion de profiter des belles affiches qui leur sont proposées pour poursuivre leur apprentissage du haut niveau, ce que rappelait mercredi avant de s’envoler pour Ankara Christina Bauer : "Cela fait très longtemps que l’équipe de France n’a pas joué contre des équipes de ce calibre, ces matchs vont nous permettre de nous jauger au niveau européen et de grandir ensemble." Et s’ils se passent bien, ce ne sera que du bonus…