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(Miniature) Nicolas Le Goff : « La France championne d’Europe, ce serait un très très bel exploit »
Photo : J.M. Hervio / FFVolley
05/09/2019
Nicolas Le Goff : « La France championne d’Europe, ce serait un très très bel exploit »
A une semaine du coup d’envoi de l’EuroVolley 2019 en France, les Bleus étaient ce jeudi de passage par le siège de L’Equipe pour rencontrer la presse. L’occasion d’échanger avec le central de l’équipe de France, Nicolas Le Goff, à propos de ce grand rendez-vous de la saison, mais aussi du dernier match de préparation samedi face à l’Allemagne, où il évolue avec son club de Berlin.
Un mot d’abord sur ce match contre l’Allemagne, que vaut pour toi cette équipe allemande ?
Je dirais qu’ils sont un peu dans le même schéma que nous il y a quelque temps, à savoir que c’est une équipe assez jeune, avec pas mal de renouveau, mais il y a énormément de potentiel, ils font finalistes au dernier Championnat d’Europe en 2017, ça va donc être une belle opposition, c’est pas mal de se confronter à ce genre de collectif avant d’aborder le Championnat d’Europe. Ça va nous fixer un peu sur les derniers détails à corriger avant de commencer le tournoi.

La déception du dernier Tournoi de qualification olympique de Gdansk est-elle aujourd’hui passée ?
Disons qu’une défaite comme celle qu’on a encaissée contre la Pologne (0-3) fait toujours un peu mal au moral, après, on savait que ça allait être très compliqué de jouer contre les Polonais champions du monde renforcés par Leon, donc on était préparés à l’éventualité de perdre. Ça aurait été différent si on avait perdu contre une équipe plus abordable. Donc on a forcément été déçus, mais le fait que le Championnat d’Europe arrive vite derrière nous a vite remis dans le bain.

Cet EuroVolley en France (également en Belgique, aux Pays-Bas et en Slovénie) est la troisième compétition de la saison, est-ce difficile justement de se remettre à chaque fois dans le bain ?
Oui, mais on commence à avoir l’habitude des étés à rallonge. Après, quand c’est pour jouer une compétition comme un Championnat d’Europe à la maison, c’est moins dur. Et toutes les équipes sont dans la même situation, il faut l'accepter, même si on essaie de faire bouger un peu les choses auprès de la FIVB et de la CEV avec un syndicat des joueurs qui s’est monté pour aménager un peu mieux les étés.

Beaucoup de journalistes étaient présents ce jeudi au siège de L’Equipe pour vous interroger, cela vous fait-il prendre davantage conscience de l’importance de l’événement qui vous attend en France ?
On se doute bien qu’il va y avoir un engouement particulier, car chaque événement sportif en France est assez médiatisé, mais ça fait plaisir de voir qu’on suscite de l’intérêt.

C’est aussi la preuve que vous suscitez des attentes, non ?
Oui, on sait qu’il y a de l’attente, ça met un peu la pression, mais je dirais que c’est de la bonne pression, dans le sens où si les gens attendent de nous, ça veut dire qu’ils nous sentent capables de faire de belles choses. C’est une sorte de soutien et ça nous motive encore plus.

Etes-vous revanchards après un Euro 2017 manqué et une qualification l’an dernier pour le Final Six du Championnat du monde ratée de peu ? Vous dites-vous que vous n’avez pas le droit à l’erreur ?
On se dit effectivement qu’on n’a pas le droit se rater sur cette compétition chez nous, mais il ne faut pas qu’on se voie déjà à une place pré-définie en se disant qu’on mérite ou qu’on vise un podium. Non, il faut aborder cet Euro comme quand on était plus jeunes et plus insouciants avec énormément de détermination, prêts à mettre de l’agressivité et à aller au combat, tout en se disant qu’on n’est personne et que chaque match va être dur. On va tout faire pour obtenir le meilleur résultat possible, mais il ne faut pas se dire avant de commencer qu’on doit aller sur le podium.

Cette insouciance, as-tu l’impression que vous l’avez un peu perdue ces deux dernières années ?
Déjà, il ne faut pas oublier qu’en 2017, on gagne la Ligue Mondiale en faisant un très beau Final Six au Brésil et que l’année dernière, on va en finale de la VNL. Après, cette insouciance, avec la maturité et l’expérience, on la perd forcément un peu, mais à côté, on développe autre chose, on se sert d’autres armes. Je ne pense pas qu’on ait fondamentalement perdu quelque chose dans notre état d’esprit, c’est juste qu’on a évolué et que nos adversaires ont changé la façon de jouer contre nous, ça demande donc de notre part un petit temps d’adaptation, je pense qu’on va y arriver.

Que penses-tu de la poule dont vous avez hérité ?
C’est clairement dans nos cordes de finir dans les quatre premiers, maintenant, là où cette poule met un peu la pression, c’est que si on termine troisièmes ou quatrièmes, ça nous met des bâtons dans les roues pour la suite. Ça veut dire qu’il faudrait terminer dans les deux premiers, donc devant l’Italie ou la Bulgarie, pour ensuite avoir le chemin le plus simple possible, même si on sait qu’un huitième de finale ou un quart de finale, quel que soit l’adversaire, ça n’est jamais facile. Il faut donc finir le mieux classé possible pour avoir le moins d’embûches possible pour la suite.

C’est le premier Championnat d’Europe en France depuis 1979, vivez-vous cette compétition à la maison comme une forme de récompense des résultats que vous avez obtenus avec Laurent Tillie depuis 2012 ?
Oui, un pays qui organise, c’est forcément un pays qui compte dans le monde du volley. On le voit avec la Pologne qui organise de nombreuses compétitions, avec le Brésil ou l’Italie. Donc ça montre qu’on a passé un cap, c’est un bel accomplissement.

A ton poste de central, Barthélémy Chinenyeze prend de plus en plus d’importance en équipe de France, comment le vis-tu ?
Ça change forcément un peu les choses, c’est une concurrence en plus, avant, c’était plus Kévin (Le Roux) et moi qui jouions tout le temps, mais je pense que c’est une bonne chose, parce que ça permet de faire tourner et ça offre plus de possibilités au coach en fonction des états de forme de chacun, du profil des équipes en face… Plus on a de cartes dans notre jeu, mieux c’est. Et c’est valable pour les autres postes, il y a de plus en plus de concurrence, mais ça sert le groupe.

La France championne d’Europe, ce serait…
On m’aurait posé la question avant l’Euro 2015, j’aurais presque dit que c’était impossible, et finalement on l’a fait. Là, je ne dis pas que ça l’est, mais on est conscients de la difficulté que revêt ce Championnat d’Europe. Donc la France championne d’Europe en 2019, je dirais que ça serait un très très bel exploit. Pour plein de raisons : parce qu’on a plus perdu ces derniers temps, donc ça serait une belle renaissance, en raison aussi de la concurrence avec des adversaires qui se sont renforcés, ont progressé…