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16/07/2019
Pierrick Le Balch : « Je suis sûr que le volley assis va se démocratiser »
Sélectionné pour officier lors des Championnats d'Europe de volley assis qui se disputent cette semaine à Budapest, l'arbitre français Pierrick Le Balch raconte son parcours et explique les différences d'arbitrage entre volley debout et assis.
Peux-tu te présenter ?
Je suis né il y a 40 ans maintenant, à Mont-Saint-Aignan, petite commune dans la banlieue de Rouen en Normandie. Depuis cette époque, je vis à Rouen où je travaille dans une association sportive qui s'occupe d'organiser des compétitions sportives pour les étudiants, appelée Ligue Normandie du Sport Universitaire, que j'ai intégrée en 2004 après un Master de STAPS à l'Université de Rouen. Je joue au volley depuis l'âge de 13 ans et je n'ai jamais arrêté depuis cette date : au club de Canteleu Maroomme pendant 15 ans, ensuite à l'Agglo Sud Volley-Ball 76 (Le Petit Quevilly, Sotteville-lès-Rouen et Saint Etienne-du-Rouvray).

Depuis combien de temps es-tu arbitre de volley et à quel niveau ? Et de volley assis ?
J'ai commencé l'arbitrage à l'âge de 16 ans en UNSS, puis l'année suivante en club. Je viens de finir ma 13e année d'arbitrage en LNV, je vais bientôt entamer ma 7e année en Ligue A Masculine. Concernant l'arbitrage du volley assis, j'ai eu l'occasion d'arbitrer mon premier tournoi grâce à la Fédération Française de Volley qui m'a proposé de passer mon stage d'arbitre international de volley assis (organisé par la World Paravolley Federation), en septembre 2018 à Tourcoing, avec mes collègues Philippe Dauchel (Normandie) et Stefan Vanderbeeken (Hauts-de-France). Nous avons été tous les trois reçus à cet examen théorique et nous avons enchaîné avec l'arbitrage du tournoi avec des équipes nationales dont l'équipe de France

Comment as tu découvert le volley assis ?
J'ai découvert le volley assis à l'occasion des Jeux Paralympiques 2012 à Londres, où je suis allé voir deux matchs de Volley assis ainsi que du judo mal-voyant et du tennis de table. D'autre part, j'ai aussi suivi le développement du volley assis par le biais du club de Sarreboug et sa page Facebook, grâce au travail énorme que réalise Stéphane Girodat sur le volley Santé.

Qu'est-ce qui est différent au niveau de l'arbitrage entre le volley et le volley assis ?
Concernant les lois du jeu, l'une des grosses différences entre le volley assis et le volley debout est qu'on ne regarde pas les pieds des joueurs/joueuses mais on doit regarder si les fesses mordent la ligne du service ou la ligne d'attaque et c'est assez perturbant au début. Ensuite, la très grosse différence au volley assis est que les joueurs doivent toujours être en contact avec le sol pour jouer le ballon sinon, ils commettent une faute qui d'ailleurs n'existe pas au volley debout. D'autre part, il y a trois petites différences de règlement : les joueurs/joueuses ont le droit de contrer le service, ils/elles peuvent toucher le bas du filet alors qu'au volley debout, on doit regarder tout le filet, et on peut dépasser la ligne centrale au volley assis à partir du moment où on ne gêne pas l'adversaire alors qu'au volley debout, à partir du moment où on met le pied entier dans le camp adverse, on commet une faute. Enfin, et là, c'est plus dans le positionnement et les déplacements de l'arbitre, au volley assis, les deux arbitres sont au sol, du coup ils/elles bougent beaucoup plus latéralement que les arbitres du volley debout, et le jeu de transition étant vraiment plus rapide, il faut se déplacer très rapidement.

Cette nomination pour les Championnats d'Europe de volley assis est ta première nomination internationale - comment t'es tu entraîné pour ce challenge ?
Effectivement, c'est ma première nomination internationale en volley assis.
 Malheureusement, je n'ai pas d'équipe ni de club de volley assis dans ma région et je n'ai pas pu me déplacer pour assister aux différentes compétitions qui se sont déroulées au cours de la saison sur toute la France après mon stage à Tourcoing en septembre dernier, car soit j'arbitrais déjà en volley debout, soit je ne pouvais pas me libérer professionnellement. J'ai donc été obligé de m'entraîner uniquement sur la théorie en potassant le Casebook (livre des cas particuliers) et en regardant des vidéos de match de haut niveau afin de regarder comment agissaient les arbitres et les participant(e)s, de m'habituer à la vitesse de jeu, de repérer les fautes sifflées... C'est très difficile de n'avoir que du virtuel pour s'entraîner et j'aurais aimé avoir de la pratique sur un terrain de volley assis.

Quelles sont tes aspirations pour le volley assis en France ?
C'est un sport qui est adapté à tous, qui réduit les inégalités entre les joueurs/joueuses et qui est apprécié par toutes les personnes qui ont essayé. C'est également un sport très physique, qui demande de la précision ainsi que de la technique. Je suis sûr qu'il va se développer et se démocratiser dans les années à venir. D'autre part, l'équipe de France de volley assis n'existe pas depuis longtemps, mais elle se débrouille déjà bien pour ses débuts dans les compétitions internationales. Cela augure une belle progression dans les années à venir, qui pourrait réussir à performer à Paris en 2024, espérons-le. C'est un sport qui gagne à se faire connaître du grand public !