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09/05/2019
Quincy Ayé : « Une fierté et un honneur de représenter la France dans le monde entier »
Après avoir fait équipe avec Youssef Krou, Quincy Ayé est associé depuis la fin d’été dernier à Arnaud Gauthier-Rat au sein de l’équipe de France de beach-volley. Les deux compères sont cette semaine sur le France Beach Volley Series de Nantes, le premier de la saison, l’occasion d’échanger avec le beacher de 23 ans pour L'interview bleue de la semaine.
Tu as changé de partenaire en fin de saison dernière, puisque Youssef Krou a retrouvé Edouard Rowlandson, tandis que tu as débuté une nouvelle association avec Arnaud, comment cela s’est-il passé ?
C’était une décision fédérale que j’ai acceptée sans problème, parce que c’était une belle chose pour toutes les équipes. Et j’étais content d’être associé à Arnaud, que je connais depuis plusieurs années, nous nous sommes toujours bien entendus, ça me paraissait intéressant de jouer avec lui, aussi bien sur le profil d’équipe qu’humainement. Après, ce n’est pas évident au début parce qu’on n’a forcément pas de repères, il faut apprendre à jouer ensemble, à se trouver sur le terrain, ça prend du temps, mais ça n’est pas la première fois que je change, donc on s’adapte.

Travaillez-vous régulièrement avec Lissandro Carvalho, le chef de projet beach-volley à la FFVolley, et que vous apporte-t-il ?
Pour l’instant, nous ne l’avons pas encore eu en coach d’équipe, puisque nous ne sommes pas encore à Toulouse, ce sera le cas la saison prochaine, mais nous l’avons côtoyé en chef de projet et sur des stages, c’est vraiment quelqu’un qui a une analyse pointue du beach-volley, on sent qu’il a du vécu et beaucoup à nous transmettre, comme son adjoint Elmer (Clavis) pour la préparation physique, ça nous fait progresser.

Vous êtes ensemble depuis août dernier avec Arnaud, raconte-nous un peu ce qui s’est passé depuis vos débuts…
Nous avons commencé à nous entraîner à Montpellier avec Stéphane Canet et son staff, on a d’abord axé notre travail sur les réglages techniques pour apprendre à jouer ensemble, comme par exemple bien ajuster les passes entre nous deux, nous avons ensuite débuté par un premier tournoi en Chine, à Qinzhou, en octobre, ensuite, nous sommes rentrés à Montpellier et nous avons effectué plusieurs stages à l’étranger, notamment en Espagne cette année avec Herrera-Gavira, la troisième paire mondiale, nous avons ensuite enchaîné les tournois, ce qui était très bien, parce que ça nous a permis de vivre ensemble et d’accélérer le processus d’association.

Vous avez idéalement lancé votre année avec une 9e place sur le World Tour 4 étoiles de La Haye, qu’en gardes-tu ?
C’était une performance super encourageante, d’autant qu’on restait sur un tournoi à Las Vegas en octobre, sur lequel nous n’avions pas passé les qualifs. Nous avions donc à cœur de bien démarrer notre année 2019, ce que nous avons réussi avec ce Top 10 sur un tournoi majeur de la saison. Ça nous a permis de marquer des points importants et de véritablement lancer l’équipe, aussi bien collectivement qu’individuellement, ça nous a aussi incités à bosser encore plus dur parce qu’en cette année de qualification olympique, toutes les grosses paires sont présentes, le niveau est encore plus élevé qu’en 2018.

Quel regard portes-tu depuis sur votre parcours ?
Nous avons eu des résultats à la fois plus difficiles et encourageants, dans la mesure où, dans les tournois que nous avons enchaînés, que ce soit à Sydney ou à Doha en mars, notre niveau était là : on faisait de belles prestations, mais à chaque fois, on s’est inclinés au tie-break ou de deux-trois points sur chaque fin de set. Cela a été le cas contre Edouard et Youssef à Sydney (17-21, 21-19, 16-14 en poule), contre les Chinois à Doha (20-22, 21-18, 20-18 face à Gao/Li en qualifications). En fait, ce qu’il faut travailler, c’est ce qu’on appelle les « momentums », à savoir les moments qui font basculer un match du bon côté. Notre expérience est assez faible par rapport aux autres équipes du World Tour, il faut qu’on apprenne à tuer le match, parce que je trouve qu’à côté, notre progression est assez satisfaisante.

Cette gestion des « momentums » est-elle plus mentale que technique ?
C’est plus mental, il faut se dire qu’on ne doit pas avoir peur de vivre ces moments cruciaux dans un match mais au contraire les apprécier, je pense que c’est un cap mental à passer, il faut arriver à faire abstraction du score pour tuer le match quand l’occasion se présente. Après, on a forcément aussi des progrès techniques et collectifs à accomplir.

Comment as-tu vécu la blessure de Youssef à Sydney ?
J’étais forcément déçu pour lui, je l’ai vécue en direct puisque je regardais leur match avec Edouard, j’ai été vraiment étonné que ça lui arrive, parce que Youssef est vraiment musclé des épaules. Après, il est fort mentalement et je suis sûr qu’il reviendra plus fort.

"2024 à Paris, je serai dans la force de l’âge, 29 ans, c’est un objectif majeur pour moi"

Vous avez été jusqu’en 16e de finale la semaine dernière lors du World Tour 3 étoiles de Kuala Lumpur après être sortis des qualifications, es-tu satisfait de ce résultat ?
Les conditions étaient vraiment éprouvantes là-bas, avec du soleil et 35 degrés en moyenne. Mais ce qui a été intéressant sur ce tournoi, c’est qu’avec Arnaud, on a alterné au bloc, c’est l’avantage de notre équipe, car Arnaud est un ancien bloqueur. Ça nous a notamment permis de battre les Australiens (Schumann/Durant) en poule, on a usé leur bloqueur, alors que de notre côté, celui qui ne servait pas se mettait au bloc, ça a vraiment fait la différence. J’ai aussi bien aimé le fait qu’on se batte ensemble, qu’on cherche des solutions ensemble. Après, on se fait sortir au tie-break contre les Slovènes (Zemljak/Pokersnik, 21-17, 16-21, 15-10), on a manqué un peu de lucidité sur ce match, on a mal exploité le vent, on perd sur la stratégie, mais c’est un résultat encourageant en vue de la suite du programme, le 4 étoiles de Jinjiang, en Chine (21-26 mai), avant le premier tour de la Continental Cup (8-9 juin à Larnaca).

Ce sera la première fois que tu disputeras cette compétition par équipes, comment l’appréhendes-tu ?
Nous avons une poule sur le papier abordable avec Chypre, la Finlande et la Moldavie, mais cette compétition est importante pour tout le monde, donc je pense qu’il n’y aura aucun match facile. En tout cas, ce sera intéressant pour moi de la découvrir, ce ne sont pas les paires qui comptent sur une telle épreuve, c’est vraiment le collectif qui fait la différence. Il faudra avoir un groupe soudé avec Edouard et Olivier (Rowlandson et Barthélémy), sachant qu’on vise la première place de la poule pour avoir une poule plus abordable au tour suivant (les deux premiers de chaque poule se qualifient pour le deuxième tour qui aura lieu en mai 2020 avant un troisième en juin 2020 aux Pays-Bas). Ça va être sympa à vivre.

Cette Continental Cup délivre un billet pour les Jeux Olympiques de Tokyo, crois-tu encore en vos chances avec Arnaud de vous qualifier via le ranking ?
C’est encore possible, même si ça va être très difficile, car comme nous sommes une paire récente, nous n’avions pas beaucoup de points au début. Après, il reste encore beaucoup de tournois et il y a la Continental Cup qu’on va privilégier. Ce qui est certain, c’est que les Jeux, c’est un objectif de tous les jours. Si je termine le beach sans y être allé, ça sera un point noir. Dans une carrière de beach-volley, il y a les « olympiens » et les autres, si je ne suis pas « olympien », ma carrière ne sera pas aboutie. Donc je vais tout mettre en œuvre pour y aller, et si ce n’est pas en 2020, ça sera en 2024, voire en 2028. 2024 à Paris, je serai dans la force de l’âge, 29 ans, c’est un objectif majeur pour moi.

Vous êtes inscrits cette semaine sur le premier tournoi de la saison du France Beach Volley Séries à Nantes, qu’attends-tu de ce rendez-vous ?
C’est vraiment sympa de jouer en France et de retrouver les autres paires françaises qu’on ne voit pas sur le World Tour, on va essayer de faire le maximum de tournois cette année sur le circuit qui reste un objectif important pour nous. Et sur cette première à Nantes, on espère un podium.

Vous êtes effectivement très souvent à l’étranger, comment gères-tu cette vie de joueur de beach-volley professionnel ?
Pour moi, c’est une fierté et un honneur de représenter la France dans le monde entier, j’y prends beaucoup de plaisir. Il y a quelques sacrifices, parce qu’on ne voit pas très souvent sa famille et sa copine, mais ça fait partie du sport de haut niveau. Et tous ces voyages me permettent de découvrir plein de pays, de nouvelles cultures, d’autres traditions, ça m’enrichit humainement, et ça, ça n’a pas de prix. Et sur le circuit, l’ambiance est sympa, c’est assez convivial entre toutes les équipes. Je sais que c’est un privilège de pouvoir voyager comme ça.