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(Miniature) Jenia Grebennikov : « On va voir qui est le plus fort »
Photo : legavolley.it
08/02/2019
Jenia Grebennikov : « On va voir qui est le plus fort »
L’Interview bleue de la semaine avec le libero de l’équipe de France qui, après un titre de champion du monde des clubs en novembre avec Trentino Volley, dispute ce week-end le Final Four de la Coupe d’Italie.
Tu disputes ce week-end le Final Four de la Coupe d’Italie qui réunit les quatre gros clubs de la Superlega (Trentino, Pérouse, Civitanova et Modène), logique ?
Ce n’est pas une surprise parce qu’à chaque fois, ce sont ces quatre équipes qui sont qualifiées. Après, cette année, les quarts de finale ont été serrés, je pense notamment à Civitanova qui a gagné 3-2 contre Monza, nous on a battu Vérone 3-0, mais on a eu un match compliqué. Ça reflète bien le niveau du Championnat, de plus en plus serré, où tout le monde peut battre tout le monde, même si, au final, les gros ont assuré pour aller au Final Four de la Coupe et sont aux quatre premières places. Maintenant, on va voir qui est le plus fort du moment, je pense que ça va être un beau spectacle.

Et qui est le plus fort aujourd’hui selon toi ?
Pour l’instant, si on regarde le classement, c’est Perugia qui est en tête avec un point de plus que nous. Mais franchement, sur un week-end avec deux matchs de haut niveau en deux jours, tout peut arriver, il peut y avoir un joueur ou un groupe en feu, des équipes qui jouent moins bien. Sur un week-end de Coupe d’Italie, on ne sait jamais ce qui peut se passer.

Vous jouez en demi-finale contre ton ancien club, Civitanova, c’est forcément particulier pour toi ?
Oui, c’est particulier de jouer contre mon ex-équipe. Maintenant, ce n’est pas la première fois cette saison. Je pense qu’ils ont une revanche à prendre par rapport à la finale du Championnat du monde des clubs où on les a battus 3-1, même si, en Championnat d’Italie, ils nous ont dominés deux fois. Ça va être une grosse bataille car c’est une grosse équipe qui joue très bien en ce moment.

Vous aussi, puisque vous faites jusqu’ici une très bonne saison, quel regard portes-tu sur les performances de Trentino Volley ?
On fait notre petit bout de chemin tranquille. Notre objectif est de prendre le maximum de points en Championnat pour se qualifier pour la Ligue des champions à la fin de la saison, parce que c’est l’objectif premier du club. Notre but est donc de ne pas faire de faux pas pour terminer parmi les deux premiers de la saison régulière, car le premier se qualifie directement pour la Ligue des champions, le deuxième est quasiment sûr d’y aller. Depuis le début de la saison, nous sommes aussi dans un processus de progression et de construction du groupe pour qu’il soit au top pour les playoffs. Je pense que nous avons une bonne petite équipe qui peut embêter pas mal de monde. C’est un groupe jeune, où tout le monde est ouvert, tout le monde a envie de bosser et de faire de belles choses ensemble. En plus, le coach [Angelo Lorenzetti] a su créer un bon groupe pour qu’il fonctionne bien, il fait un travail énorme à l’entraînement avec nous pour que nous soyons au meilleur de notre forme à chaque match, c’est top.

Quelles sont les forces de ton équipe ?
C’est justement le groupe : mentalement, nous sommes bien, nous nous encourageons mutuellement, on est super unis, même si on ne se connaît pas encore tous très bien. On n’a pas de joueurs exceptionnels au-dessus du lot, mais nous sommes très positifs et réguliers. Et à domicile, nous sommes très performants, nous n’avons perdu qu’un match à la maison cette saison.

"Le fait d’obtenir ces distinctions individuelles me donne de la force"

Quel souvenir gardes-tu du Mondial des clubs que vous avez gagné en Pologne fin novembre ?
C’était top ! Avec mon coéquipier qui jouait avec moi avec la Lube, Davide Candellaro, on avait perdu en finale l’an dernier contre Kazan, on ne voulait pas perdre deux finales de suite, en plus, on bat notre ex-équipe. C’était un super moment qui a permis au groupe de grandir, sachant que ça ne faisait que deux mois qu’on était ensemble. On a montré qu’on pouvait faire de belles choses et depuis, je pense que nous nous sommes encore améliorés, même si c’est dur en ce moment physiquement avec la répétition des matchs.

Tu as encore été élu meilleur libero de la compétition, ça devient une habitude, comptes-tu tous ces trophées individuels que tu reçois ?
Non, je ne les compte pas vraiment, et si je les obtiens, c’est grâce à mes coéquipiers qui m’emmènent à chaque fois au bout des compétitions, en demi-finale ou en finale. Moi, j’essaie de faire au mieux à chaque fois pour l’équipe, de sortir des défenses, de faire de bonnes réceptions. Mais le plus beau des titres, c’est quand on gagne une médaille, si possible d’or, avec le groupe. Après, le fait d’obtenir ces distinctions individuelles me donne de la force et me motive.

Vous êtes encore en lice en Coupe de la CEV, bien partis pour vous qualifier en demi-finales, est-ce un objectif important du club ?
Oui, c’est un vrai objectif. Le président a été clair avec ça : c’est le seul titre qui manque au club, qui a raté le coche il y a deux ans contre Tours, il est au taquet sur cette épreuve et veut qu’on la gagne. Maintenant, rien n’est fait, parce que si tout se passe bien et qu’on va en finale, on risque de tomber contre Kemerovo, qui est deuxième du Championnat russe et joue très bien en ce moment.

"Au TQO, on sera en enfer"

Tu t’es bien adapté à ta nouvelle équipe, c’est aussi le cas des autres joueurs de l’équipe de France qui ont changé de club ou sont arrivés cette saison en Italie, comme Trévor Clevenot (Milan), Stephen Boyer (Vérone) et Yacine Louati (Padoue), que penses-tu de leurs performances ?
C’est vrai qu’ils me posent pas mal de difficultés à chaque fois que je joue contre eux ! Ce sont des joueurs à la fois physiques et dotés d’une bonne palette technique, je ne suis pas étonné de leur réussite, ils sont en train de démontrer tout leur talent. Ici, en Italie, ils aiment beaucoup les Français !

Tu les retrouveras l’été prochain pour une saison très riche en équipe de France, que penses-tu de la poule du TQO qui vous emmènera en Pologne ?
Ça va être très compliqué. On joue les champions du monde chez eux, et il n’y a que le premier qui passe, il y a en plus la Slovénie qui n’est pas n’importe qui, on n’est pas favoris. On sera en enfer, mais on va tout faire pour gagner.

Vous allez notamment affronter la Pologne, renforcée par l’arrivée de Wilfredo Leon, considéré par beaucoup comme le meilleur joueur du monde, tu l’as rencontré cette saison puisqu’il joue à Pérouse, qu’a-t-il de plus ?
Il est vraiment au-dessus du lot, je ne sais pas à combien d’aces il en est depuis le début du Championnat [76 en 20 matchs ! Atanasijevic, le deuxième du classement, en compte 56, le troisième, Plonytskyi, 38 !]… Il prend le match en main à chaque fois, dès qu’il y a un souci, ça va sur Leon, il a une palette technique incroyable, saute super haut, a tout gagné, c’est Leon, quoi ! Déjà que les Polonais sont champions du monde sans lui, on imagine ce que ça va donner avec lui…

Et qu’as-tu pensé du tirage au sort de l’EuroVolley, avec notamment l’Italie et la Bulgarie ?
C’est une poule forte, on verra comment ça va se passer, mais pour nous, c’est super important de jouer à la maison, il faudra bien se préparer et bien finir notre été, car ces dernières années, on a toujours très bien commencé mais mal terminé.