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11/12/2017
L’interview bleue – Julien Lyneel : « On aborde ce tournoi sans pression »
Après une saison dernière réussie à Ravenne, Julien Lyneel porte désormais les couleurs de Shanghai. Avant d’attaquer mardi le Championnat du monde des clubs en Pologne avec le club chinois, le gaucher des Bleus s’est confié.
Comment s’est passée votre intégration à Shanghai ?
Ça s’est bien passé. Le premier mois, nous étions en préparation dans le campus où les Chinois s’entraînent et dorment, c’est comme un grand INSEP. Avec le deuxième étranger (l’Argentin Facundo Conte), nous dormions dans un hôtel à côté du campus. Et dès qu’on a repris le Championnat le 9 novembre, on s’est installés chacun dans notre appart-hôtel au centre de Shanghai, c’est nickel. La ville est sympa, c’est hyper grand, assez cosmopolite, ça me plaît bien, il y a plein de choses à faire et à découvrir, culturellement, c’est une ville assez intéressante. La Chine, c’est clairement un autre monde, mais c’est agréable.

Et au niveau du jeu ?
Le niveau et la manière de fonctionner sont un peu différents de ce qu’on a connu en Europe, que ce soit aux niveaux de l’entraînement ou de l’organisation, mais c’est à nous, les étrangers, d’essayer de nous adapter. Ce qui est certain, c’est qu’ils s’occupent très bien de nous, avec Facundo, on est considérés comme des rois, c’est agréable. Nous avons une interprète, le deuxième coach de l’équipe parle anglais et avec les gars, on arrive à communiquer tant bien que mal. Sportivement, en Championnat, ça ne se passe pas trop mal, on a gagné tous nos matchs à part le dernier qu’on a perdu 3-1, l’équipe contre laquelle on a joué (Shandong) a fait un super match, et nous, on avait sans doute un peu la tête déjà au Mondial des clubs en Pologne.

Quel style de jeu pratique-t-on en Chine ?
A l’entraînement, ils sont assez centrés sur les exercices offensifs, et cette année, que ce soit Beijing avec Kevin Tillie ou Shanghai, ils ont pris l’option de faire appel à des « récep-attaq » à la fois performants en attaque et en défense. C’est d’ailleurs un choix qui m’avait surpris au début, dans la mesure où on n’est pas des joueurs à la base pour ce genre de championnat, ils veulent en général plutôt des pointus, des mecs qui tapent très fort. Mais je pense que c’est justement parce qu’ils veulent essayer de progresser dans des compartiments de jeu comme en récep/défense qu’ils ont fait ce choix, ils ont des besoins à ce niveau, on essaie donc de leur apporter ça. Après, ils ont de bonnes qualités physiques avec des joueurs chinois qui sont assez haut, à Shanghai, on a un central à plus de 2,10 pas maladroit du tout, c’est costaud.

Vous êtes deux étrangers dans l’équipe, sentez-vous une grosse attente autour de vous ?
Oui, comme ils voient en nous des joueurs qui ont plus d’expérience au niveau international, ils attendent beaucoup de nous sur plusieurs points : en termes de leadership sur le terrain, notamment dans les moments importants des matchs, où on a pas mal de ballons à jouer, mais aussi en termes d’entraînement, nous communiquons pas mal avec les coaches pendant les séances. C’est beaucoup de responsabilités en plus, mais c’est intéressant, ils ont pas mal de choses à apprendre de nous et je pense que nous aussi, nous avons des choses à apprendre d’eux à certains niveaux.

En tant que champion d’Asie, Shanghai dispute le Championnat du monde des clubs, dans quel état d’esprit abordez-vous la compétition ?
Même si c’est en Pologne et qu’il fait froid, ça fait déjà plaisir de revenir en Europe ! Après, mon état d’esprit est à l’image de celui du club de Shanghai : c’est une première, donc je suis assez curieux de voir comment ça se passe, comment est l’ambiance, de découvrir d’autres équipes. Maintenant, on est bien conscients que le niveau va être très relevé et que ça va être très très dur de performer face à ces grosses écuries (Shanghai est dans la poule de Kazan, de Belchatow et des Argentins de Bolivar). Il faut qu’on aborde ce tournoi sans pression, avec l’envie de continuer à progresser, parce que nous avons beaucoup de choses encore à faire évoluer dans notre équipe en termes d’automatismes. On va jouer tous les matchs à fond et essayer de prendre le meilleur de ce tournoi.

Finissons par le Championnat du monde par équipes nationales qui aura lieu en septembre prochain et dont le tirage au sort a eu lieu récemment, comment voyez-vous cette compétition ?

Il n’y a pas de poule facile, il y a certes des équipes un peu plus abordables sur le papier, comme l’Egypte, mais à côté, on prend le Brésil champion olympique, le Canada qui a fait un podium en World League, ça va être relevé. Il va falloir qu’on retrouve le niveau et la fougue qui étaient les nôtres au début de l’été dernier, on va essayer d’oublier la seconde partie de l’été qui a été rude pour nous. Je pense que tout le monde l’a vécue un peu de la même manière, ça peut arriver, maintenant, on essaie tous de faire une bonne saison dans nos clubs pour qu’ensuite, on se retrouve avec une grosse envie et plein de bonne volonté pour préparer ces deux compétitions capitales, et non pas quatre…

Vous finirez le Championnat chinois fin mars, allez-vous en profiter pour souffler avant le début de la saison internationale ?
On verra. Si je suis en pleine forme, je peux toujours m’engager avec un club pour jouer des playoffs et ne pas perdre le rythme. L’autre option est de rester en France et de prendre un peu de repos, je vais voir, mais je ne suis pas contre l’idée de prolonger la saison si je me sens bien physiquement, ça dépendra aussi des opportunités.