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19/09/2017
Le bilan de la saison par Laurent Tillie
Rentré du Japon où la France a achevé dimanche la World Grand Champions Cup au 5e rang, Laurent Tillie s'apprête à prendre quelques jours de repos bien mérités. Avant cela, il dresse le bilan de la longue saison internationale de l'équipe de France.
Quel bilan faites-vous de cette World Grand Champions Cup ?
Le contexte était assez particulier avec les absences de Ngapeth, Le Roux et Grebennikov. Après le Championnat d’Europe, nous voulions faire le meilleur résultat possible et reprendre de l’envie, de la confiance, du plaisir. Maintenant, quand tu joues les Etats-Unis, le Brésil ou l’Italie, c’est compliqué de renouer avec les résultats, mais je trouve que dans l’ensemble, nous avons retrouvé du dynamisme.

Avez-vous senti vos joueurs encore marqués par l’Euro manqué ?
Oui, on sentait qu’il y avait encore de la frustration, ce qui s’est traduit par un manque d’assurance, il y avait aussi de la fatigue au début. Mais je trouve que, même si nous perdons le premier match contre la Brésil 3-0, nous faisons un match encourageant. Ensuite, nous avons retrouvé du rythme en battant les Japonais à l’issue d’un très bon match. Nous avons perdu contre une très belle équipe américaine, il n’y avait pas grand-chose à faire, et pour finir, contre l’Italie puis l’Iran, nous avons fait des matchs sérieux, j’ai trouvé que c’était très bien dans l’attitude. Même sur le dernier match de la saison, face à l’Iran, il y a eu beaucoup d’engagement et d’envie. J’en ai en plus profité pour faire jouer tout le monde et le niveau est resté le même, c’était très intéressant. Maintenant, il y avait sans doute un peu plus d’expérience du côté de l’Italie et de l’Iran.

Plus globalement, quel bilan faites-vous de cette longue saison internationale ?
C’est une saison très positive, avec deux premiers objectifs réussis, la qualification au Championnat du monde et surtout cette Ligue Mondiale, il y a quand même très peu d’équipes qui gagnent cette compétition, surtout deux ans après la première victoire. C’est une saison pleine de promesses avec l’intégration de beaucoup de jeunes et un bon niveau de jeu. Après, il y a forcément de la frustration au regard de la seconde partie de l’été, mais cela démontre que dans le sport de haut niveau, on n’est jamais arrivé et qu’il faut toujours être prêt au combat et à la difficulté, ce que nous n’étions pas forcément au Championnat d’Europe.

Avez-vous senti après une première partie d’été parfaite que les joueurs ont eu du mal à se remobiliser pour le Championnat d’Europe ?
Oui, cela a été dur. Nous en avons tous discuté, et on s’est rendu compte que les joueurs ont très vite pioché physiquement. C’est peut-être dû à notre préparation à Montpellier, qui a été courte mais très intensive. Nous avons voulu essayer un nouveau mode de fonctionnement, avec quinze jours non-stop, sans une journée complète de repos, cela a été dur mentalement pour les joueurs qui sont vite tombés dans la lassitude, nous ferons sans doute différemment à l’avenir. Après, il y a quand même eu beaucoup de blessures et il ne faut pas oublier que nous avons intégré beaucoup de jeunes joueurs, c’est difficile pour une première saison internationale d’avoir un rendement constant aussi longtemps, c’est quelque chose qu’on acquiert avec l’apprentissage et l’expérience.

"Cette équipe de France mérite de jouer le Championnat d'Europe à domicile"

Comment voyez-vous la saison prochaine ?
La saison prochaine sera plus simple en termes d’objectifs, puisqu’il n’y aura que la Ligue Mondiale et le Championnat du monde. Ce qui est certain, c’est que nous sortons frustrés après le Championnat d’Europe et la World Grand Champions Cup, nous nous sommes fait taper sur les doigts, cela va nous donner beaucoup de motivation pour repartir dans de bonnes dispositions. Maintenant, on va prendre le temps de bien préparer tout ça, on apprend tous les jours et cette saison aura été enrichissante.

Personnellement, comment comptez-vous préparer le prochain été ?

Je vais d’abord bien décompresser, profiter de ma petite femme ! Après, je vais sans doute voyager plus, bien sûr pour voir les joueurs, mais je veux également aller voir d’autres entraîneurs, voir comment ça travaille, y compris dans d’autres sports, pour avoir des idées nouvelles. Et je vais m’atteler à la préparation de 2018, mais aussi de 2019 avec le Championnat d’Europe en France, et bien sûr la qualification pour les Jeux de Tokyo 2020. Donc cette saison va être à la fois dédiée à l’organisation de tout ça et au fait de me ressourcer intellectuellement.

En septembre, la France s’est vu attribuer l’organisation du Championnat d’Europe 2019 (avec les Pays-Bas, la Belgique et la Slovénie) et des Jeux Olympiques de 2024, vous projetez-vous déjà sur ces deux rendez-vous ?
Paris 2024, ça fait très loin. Moi, je suis entraîneur et dans ce métier, on est plus dans le court ou le moyen terme. Mais c’est fantastique d’avoir ces Jeux en France. Pour ce qui est du projet 2019, ça fait longtemps qu’on en parle, je suis très content que les dirigeants et le président de la Fédération Française de Volley aient eu le courage d'œuvrer dans ce sens. C’est une réelle opportunité pour nous, c’est important d’organiser une compétition en France, d’autant que cette équipe de France le mérite, c’est le bon moment pour le faire. C’est un objectif d’ores et déjà très important pour moi.