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(Miniature) Franck Lafitte : «Envie de retrouver le sourire»
Crédit photo : Facebook Paris Volley
04/10/2017
Franck Lafitte : «Envie de retrouver le sourire»
L’Interview bleue de la semaine avec Franck Lafitte. Après une saison galère passée à soigner son genou droit, le central de Paris et de l’équipe de France, désormais rétabli, n’aspire qu’à une chose : reprendre du plaisir.
Comment vous êtes-vous remis de cette blessure au genou qui vous a privé de toute la saison dernière ?
Je me suis fait opérer deux fois du genou droit la saison dernière : la première en octobre, la seconde en février parce que j’avais repris trop vite. Après la deuxième, j’ai pris le temps de bien me reposer pendant trois semaines pour ne pas traumatiser le genou. Je suis ensuite parti pendant un mois et demi à l’INSEP pour commencer ma rééducation, j’ai vraiment bossé avec les kinés et petit à petit, je suis passé de la réhabilitation à la ré-athlétisation. Ensuite, je suis parti à Montpellier au camp d’entraînement du CNVB pour continuer à me soigner et recommencer le volley. Et cet été, jusqu’à la reprise avec le club, j’ai bossé tout seul en musculation pour bien me renforcer.

Comment avez-vous vécu cette saison galère ?
C’était vraiment l’enfer ! Ça n’a vraiment pas été une période facile à vivre, heureusement, ma copine, qui est parisienne, était là pour me soutenir.

Comment s’est passée la reprise ?
J’ai repris le 15 août, une reprise classique. Pour l’instant, le genou va bien, je m’entraîne bien, les sensations reviennent. Je suis hyper impatient de rejouer, limite trop même, il faut que j’arrive à me gérer un peu car j’ai une telle envie de bien faire et de renouer avec la compétition que parfois, j’ai tendance à vouloir en faire un peu trop à l’entraînement. Dorian (Rougeyron, le coach parisien) et le staff gèrent bien ça, ils font en sorte de calmer le jeu parfois pour éviter que j’explose tout en voulant trop en faire. Sinon, l’équipe est vraiment sympa, il y a une très bonne dynamique de groupe qui s’installe. Pour le moment, ce n’est que du positif, je retrouve beaucoup de plaisir à faire mon métier, c’est un peu mon objectif principal, car l’année dernière, ça a été tellement l’enfer que là, j’ai juste envie de retrouver le sourire quand je vais travailler, de m’amuser avec mes potes à l’entraînement. C’est le cas, donc je suis content.

"Je veux être champion"

Comment jugez-vous l’effectif parisien cette saison ?
Je trouve que c’est hyper satisfaisant, surtout au niveau de l’état d’esprit. Au-delà du fait de recruter des joueurs performants, l’objectif était d’avoir une équipe qui vit bien, qui a un peu plus de hargne que la saison dernière, pour le moment, ça se passe vraiment bien, tous les joueurs ont le même état d’esprit. Quand je vois notamment Pavel Kuklinski, qui est biélorusse et n’est jamais sorti de son pays, qui fait les efforts pour apprendre à parler anglais et faire les choses bien, je me dis qu’il est vraiment dans le truc, c’est bien pour créer une cohésion de groupe. On a malheureusement eu pas mal de blessés pendant la préparation, donc on n’a encore jamais vraiment joué avec l’équipe au complet. Nuno Pinheiro s’est fait une déchirure aux abdos, il revient à peine, Julien Lavagne aussi s’est blessé, on a récupéré notre pointu un peu tard, Wouter Ter Maat, qui a fait l’Euro avec les Pays-Bas, pareil pour Nicolas Rossard qu’on a récupéré en même temps (il avait disputé les Universiades, ndlr). Donc l’objectif sur les deux semaines avant le premier match contre Rennes, c’est que tout se mette bien en place pour être prêts à attaquer le Championnat.

Quels objectifs l’équipe peut-elle se fixer ?
Je pense que le club vise les playoffs, mais nous, on aborde le Championnat de France et la Coupe de France pour les gagner. Moi, je suis venu pour chercher des titres, c’est ce qui me manque, je n’ai encore jamais rien gagné en club, je veux être champion. Donc on va tout mettre en œuvre pour prétendre au titre. Après, ce Championnat est tellement homogène et concurrentiel qu’il va y avoir du grabuge.

D’un point de vue plus personnel, êtes-vous parvenu à vous acclimater à la vie parisienne ?
La saison dernière, c’était vraiment étrange, car je me suis retrouvé dans une dynamique négative. Je suis rentré des Jeux Olympiques, j’ai eu une semaine de vacances et après, tout de suite dans le dur de la préparation, puis la blessure est arrivée très rapidement. En plus, je ne connaissais pas beaucoup de monde ici, ça dénotait par rapport à ma vie dans le Sud où j’avais mes amis et ma famille, j’étais un peu déraciné, j’ai mal vécu cette acclimatation. Là, ça a changé, tout va bien, j’ai l’impression de vivre ce que j’avais prévu de vivre la saison dernière, à savoir que ça se passe bien au niveau volley, que je profite de la vie parisienne en allant au théâtre, voir des concerts… Après, je manque un peu de nature, mais je commence à m’y faire !

"L’équipe de France, je ne ferme jamais la porte !"

Parlons de l’équipe de France : vous avez été consultant sur la chaîne L’Equipe pour des matchs cet été, était-ce une nouvelle expérience pour vous ? Et comment avez-vous vécu l’été des Bleus ?
Non, j’avais déjà été consultant sur certains matchs de Championnat quand j’étais blessé, c’est une expérience qui m’a plu, j’ai pris beaucoup de plaisir à le faire avec Xavier Richefort, avec lequel je m’entends très bien. Pour ce qui est du parcours de l’équipe de France, j’ai été ravi de les voir encore gagner la Ligue Mondiale, c’était une performance exceptionnelle avec en plus beaucoup de jeunes qui sont arrivés, comme Stephen Boyer ou Barthélémy Chinenyeze qui ont fait une grosse performance sur la Ligue Mondiale et ont montré qu’en cas de pépins, ils étaient là pour prendre la relève. Après, sur le Championnat d’Europe, ça m’a fait mal de les voir comme ça, mais vu les calendriers, c’est impossible de gagner tous les ans toutes les compétitions, comme on l’a fait en 2015. Après, c’est forcément décevant, ça ressemblait un peu à ce qu’on avait vécu sur les Jeux Olympiques où on était arrivés en bout de course, il leur est arrivé la même chose. Mais franchement, sur l’été, le bilan est positif : il y a une qualification au Championnat du monde et une victoire en Ligue Mondiale.

L’équipe s’est effectivement qualifiée pour le Championnat du monde 2018 en Italie et en Bulgarie, est-ce d’ores et déjà un objectif pour vous ?
Aujourd’hui et depuis ma blessure, ma philosophie est vraiment de vivre au jour le jour. Mon objectif prioritaire, c’est de retrouver du plaisir avec mon club. La performance, je pense qu’elle reviendra avec le plaisir. Après, l’équipe de France, je ne ferme jamais la porte ! Si Laurent veut me rappeler, je serai plus qu’heureux, il le sait. S’il ne me rappelle pas, c’est qu’il y aura meilleur que moi avec une relève qui a poussé et montré de très belles choses. On verra !