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01/08/17
Cédric Enard : «Ces Bleus aiment les challenges»
Arrivé cette saison dans le staff des Bleus, Cédric Énard a vécu des débuts couronnés de succès. Au retour des vacances et à moins d’un mois de l’Euro, il nous livre des nouvelles des joueurs et ses premières impressions d’entraîneur adjoint.
Quel est l’état de forme des joueurs de l’équipe de France depuis la reprise à Montpellier le 27 juillet ?
Il y a eu deux semaines et demie de vacances, Les joueurs ont vraiment décompressé, parce que cela faisait des années qu’ils n’avaient pas eu d’aussi longues vacances. Ils se sont bien vidé la tête, au niveau de l’énergie, on le ressent à l’entraînement. C’était plus que nécessaire pour eux, c’était vital. Ils ont vécu une olympiade très dense, entre leurs championnats respectifs, les différentes qualifications pour les JO qu’ils ont enchaînées en Bleu. Cette coupure, c’était du jamais vu depuis quatre ans. Ils ont vraiment déconnecté, maintenant il va falloir se remettre à travailler tranquillement et entrer dans cette préparation au Championnat d’Europe.

Ces vacances, rendues possibles grâce à la qualification directe au Championnat du monde 2018,étaient très attendues par les joueurs, par le staff aussi ?
Les vacances, je ne suis pas sûr. Ce qui était attendu, c'étaient surtout les objectifs fixés par Laurent Tillie en début d’été. La qualification au Championnat du monde à travers le TQCM était importante pour donner de l’air à un calendrier très chargé. Le fait d’être aller au Final Six de la World League a forcément prolongé l’aventure. Mais puisque l’on est en recherche permanente de podiums, afin de s’habituer le plus possible à ces moments et ce niveau de compétition, c’était bien d’y être. On attendait d’abord une performance sur le TQCM, mais lorsqu'on a vu le résultat, on a voulu encore plus. Faire la meilleure Ligue Mondiale possible était aussi un bon tremplin pour la préparation au Championnat d’Europe.

Comment vivez-vous cette première saison dans le staff des Bleus ?
C’est beaucoup de nouvelles choses. D’abord en terme de niveau des compétitions auxquelles je participe, en termes d’intensité, d’organisation aussi, d’enchaînement des voyages. J’apprécie le côté passionnant de devoir travailler avec un nouveau staff, composer avec un nouvel entraîneur principal. On doit nous aussi créer notre travail d’équipe. On a réussi à être opérationnel sur le TQCM et sur la Ligue Mondiale mais finalement, on avait très peu de temps pour travailler. Ce temps, on le trouve en ce moment, avant le Championnat d’Europe. On a récemment fait une première réunion de staff pour déterminer plus précisément les choses qu’on aimerait mettre en place, que ce soit sur l’analyse de jeu ou sur les plans de jeu. On peut enfin travailler sur des choses que l’on a remarquées pendant les compétitions, mais que l’on a pas eu le temps d’ajuster entre les matchs.

« Il n’y a que des mecs que j’adore dans cette équipe »

L’effectif, lui, vous est moins étranger…
En effet, avant d’arriver, je connaissais déjà beaucoup de têtes de l’équipe. J’ai croisé des joueurs en équipe A’ ou aux camps d’entraînement d’été, où j’ai passé les sept ou huit dernières saisons. J’ai également accompagné plusieurs équipes nationales jeunes. Finalement, j’avais déjà travaillé avec beaucoup d’éléments de cette équipe, et puis il y a quand même cinq joueurs qui sont passés par Toulouse ! L’intégration a été d’autant plus facile pour moi.

En effet, entre Trévor Clevenot, Thibault et Nicolas Rossard, Barthélémy Chinenyeze et Antoine Brizard, la présence de Toulousains ou d'anciens Toulousains dans cette équipe est impressionnante ! En êtes-vous fier ?
Forcément fier, mais surtout heureux de continuer l’aventure avec eux. À Curitiba, en les voyant sur le podium, c’est la chose à laquelle j’ai directement pensé. J’ai d’abord constaté qu’il n’y a que des mecs que j’adore dans cette équipe. Puis dans un deuxième temps, je me suis dit qu’il y a en à quand même cinq sur quatorze qui sont passés par Toulouse. Je partage avec certains d’entre eux une relation vraiment fine. Ce sont des gars que j’apprécie beaucoup, pour le travail que l’on a mis en place, mais aussi pour la relation que l’on a gardée. Je pense à Trévor par exemple, lorsque l’on se retrouve avec en équipe de France, il y a encore beaucoup de complicité. Finalement, on grandit tous ensemble. Étant joueur, je n’ai jamais connu l’équipe de France. C’est un peu une première sélection pour moi aussi. Je suis arrivé là suite au travail effectué à Toulouse, donc à travers ces jeunes-là aussi. C’est la continuité de notre aventure. C’est top !

« Pas d’inquiétude, tu joues à fond, nous on s’occupe du reste ! »

L’intégration incroyablement réussie des jeunes lors de cette année post-olympique a été énormément commentée, elle vous épate également ?
L’intégration ne m’étonne pas du tout. Je connaissais l’état d’esprit des jeunes qui arrivaient, je connaissais également la mentalité de l’ossature qui compose le groupe depuis quelques années déjà. Lorsqu’on connaît ces garçons, ce n’est pas du tout surprenant de voir que cela se passe bien. Le plus bluffant, c’est la capacité à élever le niveau de jeu tout de suite et si vite après l’arrivée de nouveaux éléments sur le terrain. Il y a ici de vraies révélations. Le cas Barthélémy Chinenyeze, par exemple, s’explique par une capacité personnelle à se détacher de l’enjeu de l’évènement pour jouer à son meilleur niveau, mais aussi par une grosse aide de la part des anciens, Earvin Ngapeth ou encore Benjamin Tonuitti, qui ont été capables de lui dire : "Pas d’inquiétude, tu joues à fond, nous on s’occupe du reste !". Ils lui ont permis d’évacuer toute pression suite à la blessure de Nicolas Le Goff.

En duo avec le québécois Vincent Pichette, vous assumez le rôle d’entraineur adjoint. Quel est concrètement votre mission, d’abord en phase de préparation comme en ce moment, et enfin, en période de compétition, comme cela sera le cas au tournoi Wagner (du 11 au 13 août prochain) et pendant l’Euro ?
En période de préparation, on assiste Laurent Tillie. On anime et on rythme les séances. On parle beaucoup avant, pendant et après les entraînements. On débriefe énormément et on partage nos ressentis. On oriente les joueurs aussi. Désormais, on connaît bien les commandes passées par Laurent Tillie quant au style de jeu qu’il attend. Nous avions besoin d’un peu de temps, le temps d’acquérir une certaine connaissance du jeu visé. En préparation de match, c’est assez simple : Vincent Pichette travaille sur les serveurs adverses et je m’occupe de l’organisation du système défensif par rapport aux qualités des attaquants adverses. Laurent Tillie décortique le jeu du passeur. Avant chaque match, on met tout en commun, on échange et à la fin, c’est Laurent qui tranche pour décider de ce qu’on fait. C’est un nouveau mode de fonctionnement. On affine encore ce système chaque jour. On développe progressivement nos propres outils. C’est aussi une relation de confiance, Laurent Tillie apprend aussi à mieux nous connaître, il sait qu’il peut compter sur nous sur tel ou tel domaine et c’est ainsi que l’on avance.

On a loué vos qualités de technicien au bloc à votre arrivée dans le staff, est-ce votre domaine de prédilection ?
C’est un secteur que j’affectionne particulièrement et sur lequel je garde toujours un oeil à l’entraînement. On a bien bloqué pendant les premières compétitions de la saison, mais cela s’explique surtout par une super qualité de service. On peut être encore plus rigoureux à l’entraînement dans ce secteur. Il y a une grande marge de progression. C’est un des domaines de travail prioritaires depuis le début de l’été.

Dans quelle mesure le tournoi Wagner, amical, est-il une étape importante de la préparation à l’Euro ?
Ce tournoi est une grande répétition en Pologne, avant le Championnat d’Europe. Ce sont aussi les seuls matchs amicaux que l’on aura avant l’Euro, ils vont nous permettre de nous remettre dans le bain. Ce sera important d’arriver là-bas préparés. Pour être en confiance au Championnat d’Europe, il faudra faire des matchs amicaux de qualité face à des adversaires de très bon niveau : le Canada, la Russie et la Pologne. À ce stade de la préparation, il nous restera un peu de temps pour ajuster les derniers détails. Mais entre le TQCM et la World League, cette équipe a déjà un sérieux vécu, une histoire. Elle ne part pas de zéro. Pendant ce mois de préparation, il s’agit surtout de relancer la dynamique affichée lors des précédentes compétitions.

Pays-Bas, Belgique, Turquie. Comment envisagez-vous la poule des Français à l’Euro ?
Je la juge très piégeuse parce que chaque équipe possède les armes pour nous mettre en difficulté. D’autant plus si on les prend à la légère. On a clairement notre mot à dire, mais nous devons faire attention en termes d’approche des matchs et de sérieux que l’on y mettra.

Est-ce qu’on se trompe en disant que ce Championnat d’Europe est finalement LE rendez-vous de l’été ?
D’après Laurent Tillie, l’étape la plus importante était le TQCM à Lyon. Mais l’Euro a forcément une saveur particulière. D’abord parce que cette compétition peut nous permettre de faire un doublé avec la Ligue Mondiale et surtout parce qu’on a un titre à défendre. Voilà deux beaux challenges et cela tombe bien car on a une équipe qui marche beaucoup aux challenges. Ces Bleus aiment les défis, c’est comme cela qu’ils avancent. On le voit bien aux entraînements : dés que l’on compte les points, le niveau d’agressivité et le niveau de jeu s’élèvent automatiquement. Je pense qu’ils auront ces défis en tête, il y aura une grosse volonté de marquer le coup en remportant un titre de plus.