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21/07/2017
Félix André : « On ne pouvait pas rêver mieux »
Avec six victoires en six matchs, la France réussit pour l'instant un sans-faute pour sa première participation au World Grand Prix. Avant le Final Four à Canberra, le sélectionneur des Bleues Félix André fait le point.
Avant le Final Four, quel premier bilan tirez-vous de cette première participation au World Grand Prix ?
Nous sommes très heureux d'avoir pu participer à cette compétition. Pour une première, nous ne pouvions pas rêver mieux. Ces deux tournois au Cameroun et à Trinité-et-Tobago ont vraiment été très intéressants pour nous. Nous étions venus chercher des confrontations contre des adversaires d'un style différent de celui auquel l'équipe de France est habituée, et ça a été le cas avec des équipes provenant de presque tous les continents. C'était pour nous une bonne façon de voir où nous en étions dans nos convictions de volley-ball et dans le style de jeu que nous essayons de mettre en place. Une manière aussi de voir si ce style de jeu qu'on développe en France peut s'imposer à l'international et peut nous permettre d'atteindre notre objectif de nous installer parmi les nations qui comptent. Et nous avons eu de bonnes réponses avec ces six victoires. Il faut tirer un grand coup de chapeau aux filles, qui ont su répondre aux attentes que nous avions fixées. Nous avons progressé dans le jeu que nous voulons pratiquer, c'est très intéressant.

Quels ont été, à vos yeux, les facteurs les plus encourageants sur ces matchs ?
Au début de l'été, nous accrochions nos adversaires, mais nous avions tendance à lâcher quand ça devenait chaud, dans le money time. Là, à chaque fois que le match a été serré, au contraire, nous n'avons pas paniqué et nous avons continué à insister dans notre style de jeu. Par exemple, lors du premier match contre le Venezuela, nous sommes menés deux fois, mais nous nous accrochons, nous revenons et nous finissons par gagner au tie break. En général, nous avons répondu présent dans les moments décisifs des sets, ce qui n'était pas le cas lors des qualifications pour le Championnat du monde. Dans l'aptitude mentale à être prêt au combat, pour renverser n'importe quel type d'adversaire, nous avons bien évolué et c'est forcément prometteur pour la suite.

Maintenant il y a ce Final Four et cette demi-finale contre la Hongrie...
Nous allons retomber sur une équipe européenne, donc un adversaire plus traditionnel, plus classique pour l'équipe de France. C'est un peu une finale avant l'heure si on regarde les résultats des poules du groupe 3, puisque nous sommes les deux seules équipes encore invaincues. Il y a un petit avantage pour la Hongrie qui n'a concédé qu'un seul set en six matchs, là où nous en avons concédé cinq. La spécificité de ce Final Four, c'est que le pays organisateur (l'Australie en l'occurrence) pouvait choisir son adversaire en demi-finale, et ce n'est pas un hasard s'ils ont cherché à éviter la Hongrie et la France. Mais de toute manière, dans un Final Four, tous les matchs doivent être abordés comme des finales... Au niveau du style de jeu, c'est un volley-ball auquel nous sommes forcément plus habitués. Je pense que les deux équipes se valent, même si les Hongroises ont peut-être davantage d'expérience au niveau international. Elles ont deux joueuses qui ont évolué en France (Rita Liliom, toujours à Béziers, et Agnes Pallag, qui jouait à Nancy), donc elles nous connaissent et nous les connaissons. C'est important aussi de pouvoir se jauger face à des équipes européennes, que nous serons forcément amenés à croiser plus souvent, notamment dans les prochaines phases de qualification pour le Championnat du monde ou pour les Jeux Olympiques. C'est le type d'adversaire qu'il faut que nous arrivions à dominer.

La préparation a cependant été un peu difficile, avec un voyage mouvementé jusqu'à Canberra...
Nous étions censés partir de Trinité-et-Tobago dans la nuit de dimanche à lundi, directement pour l'Australie, mais il y a eu un problème avec les billets d'avion et nous avons dû passer la nuit à l'aéroport de Port-of-Spain. Nous n'avons pu partir que le lendemain matin et il a fallu nous séparer en plusieurs groupes, ce qui n'était pas idéal non plus. Le voyage a donc été très compliqué, il a duré près de 45 heures au total, et trois jours en tenant compte du décalage horaire. Physiquement, ce n'est pas facile, mais c'est aussi une bonne expérience de connaître ce genre de situations, parce que le haut niveau, c'est ça. Nous avions eu la chance de croiser l'équipe de France masculine à l'INSEP et c'est un sujet que nous avions abordé avec le staff et les joueurs : comment eux, qui sont habitués à jouer la Ligue mondiale, gèrent ces contraintes de voyages, de décalage horaire et de changements de climat qui font partie du sport de haut niveau. Là, nous venons de passer du climat tropical de Trinité-et-Tobago à l'hiver en Australie. C'est forcément éprouvant pour les organismes, tout comme cette nuit passée à l'aéroport, mais tout cela fait partie du jeu. C'est aussi dans ces moments-là qu'on grandit, qu'on apprend, et que nous pouvons voir où nous en sommes au niveau de la volonté.