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26/08/2016
Euro U19 : Les Françaises au révélateur
L’équipe de France féminine U19 débute le Championnat d’Europe samedi en Slovaquie contre la Bulgarie. Sélectionneur des Bleues depuis l’été 2015, Philippe Salvan, l’ancien international, présente son groupe, retrace son historique et dévoile les objectifs qu’il s’est fixés.
L’équipe de France : "Du jour à la nuit"

"Cette équipe a connu beaucoup de déboires chez les cadettes. Quand je l‘ai récupérée en juillet de l‘année dernière, date à laquelle j‘ai commencé mon mandat, l‘équipe de France n‘avait jamais gagné un match international. Elle avait terminé dernière du championnat d‘Europe cadettes et perdait tous ses matchs dans le « 8 nations », une épreuve qui réunit huit pays d’Europe de l’ouest. Les joueuses étaient en proie au doute, n’avaient aucune confiance en ce qu’elles faisaient. Avec Laurent Laval, avec qui je travaille, nous avons dû tout reprendre de zéro, injecter de la confiance, mettre en place une organisation collective et inculquer aux joueuses la prise de responsabilités, en fait que des choses qui font partie du haut niveau.

La plupart des filles ont été regroupées au Pôle France de Toulouse et nous avons engagé l‘équipe dans le Championnat de France élite, avec un risque de relégation. Cela lui a permis de se construire un vécu. En parallèle de cela, nous avons effectué de nombreux stages ponctués de matchs amicaux, en Allemagne, aux Pays-Bas, pour affronter des équipes de haut niveau. En mars, nous avons obtenu notre qualification pour ce Championnat d‘Europe en remportant deux matchs sur trois, nous avons fini premiers de poule. Pour les filles, c‘était quelque chose d‘énorme. Elles avaient enfin réussi à faire quelque chose en volley et elles ont pris conscience de leurs possibilités. Contraintes de disputer les play-downs en Championnat avec l‘équipe du Pôle France de Toulouse, elles ont remporté leurs trois derniers matchs pour se maintenir.

En plus d‘avoir progressé dans le jeu, les joueuses ont gagné en confiance avec ces victoires, il y a eu un vrai déclic. Les filles ont énormément travaillé : depuis mars, elles n‘ont eu que 15 jours de vacances, il faut savoir qu‘elles sont lycéennes. Nous avons enchaîné les stages depuis juin, avec des matchs contre les championnes du monde italiennes, contre lesquelles nous avons fait de bons sets. Puis nous avons accroché la Belgique (défaite 2-3 et match nul 2-2), que l‘on retrouvera au Championnat d‘Europe et qui fait partie des très bonnes équipes. Ces derniers jours, nous nous sommes même frottés à des seniors, comme la Slovénie et la Croatie, avec qui nous avons fait 2-2 à chaque fois. C‘est très encourageant. Nous avons terminé notre préparation mercredi soir avec un nouveau match nul 2-2 face à l‘Autriche senior en ayant multiplié les rotations. En une année, cette équipe est passée du jour à la nuit. Nous avons injecté un petit peu de sang-neuf avec quelques nouvelles joueuses et le travail qu‘elles ont accompli est en train de porter ses fruits."

La poule des Bleues : "Chatouiller les favoris"

"Sur le papier, en se basant sur les résultats obtenus ces dernières années chez les cadettes, la Turquie et la Belgique sont favorites pour terminer aux deux premières places du groupe, qualificatives pour les demi-finales. Mais, au vu des résultats des derniers mois, nous avons l‘ambition de chatouiller ces deux équipes. Nous avons affronté la Belgique début août et nous l’avons bien accrochée. La Slovaquie, qui co-organise la compétition avec la Hongrie, est un peu le petit poucet de la poule avec nous. La Croatie est assez proche. Enfin, la Bulgarie est un peu à mi-chemin entre les deux plus grosses équipes et les trois autres. Ça reste très ouvert néanmoins. On peut aussi mentionner que nous ne sommes pas tombés dans le « groupe de la mort », car de l‘autre côté, on retrouve quatre grandes équipes avec la Russie, la Serbie, l‘Allemagne et l‘Italie."

Les objectifs : "Parmi les quatre premiers"

"Ils sont de terminer à l’une des quatre premières places de notre groupe. On ne va pas là-bas avec l’idée de faire cinquième ou sixième, sinon ça ne sert à rien d’y aller. Nous commençons par la Bulgarie samedi puis la Slovaquie le lendemain. Notre entame conditionnera la suite du tournoi. Avec deux victoires, nous pourrions être déjà quasiment assurés de finir dans les quatre, si nous en perdons un ou deux, ça pourrait se révéler difficile. Il faudra bien entrer dans la compétition, évacuer tout le stress et ne pas mettre en confiance nos adversaires en commettant beaucoup de fautes directes, par exemple. Nous partirons toutefois avec un petit déficit d‘expérience à ce niveau sur certaines équipes, mais j‘aimerais vraiment que les filles jouent sans penser à la défaite mais plus à ce qu‘elles ont à gagner."

Les 12 Bleues : Ludivine Casali (RC Cannes), Mahé Mauriat (Saint-Raphaël), Lisa Jeanpierre (Kingersheim), Adeline Aubry (RC Cannes), Scherine Dahoué (RC Cannes), Chloé Once (Béziers), Clara Martin (Béziers), Solenn Fabien (Genève), Bruna Pezelj (Monaco), Katia Tetuanui (Nantes), Eva-Brooklyn Elouga (Limeil-Brévannes), Amandha Sylves (Saint-Raphaël).