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26/05/2016
Laurent Tillie : « Un passage obligatoire »
Deuxième du dernier TQO de Berlin, l’équipe de France joue gros pour le dernier Tournoi de Qualification Olympique à Tokyo. Au moment d’aborder la compétition, le sélectionneur Laurent Tillie revient sur la préparation et évoque l’état d’esprit de son groupe.
Comment s’est passée la préparation de ce TQO ?
C’était très compliqué parce que certains joueurs, qui ont fini leur saison tard, ont forcément eu besoin de quelques jours de repos. Il a donc fallu, une fois qu’ils nous ont rejoints, essayer de mettre tout le monde sur le même tempo d’un point de vue physique tout en travaillant d’entrée les automatismes afin qu’ils soient prêts le plus rapidement possible. Mentalement aussi, cela a été difficile, parce qu’après la fin de leur saison en club, il y a eu une inévitable petite phase de décompression. Quand ils sont arrivés, cette décompression a laissé la place au plaisir de se retrouver, ils étaient tous surexcités ! Il a fallu vite remettre de la concentration pour qu’ils répondent présent aux entraînements. D’entrée, je leur ai rappelé la raison pour laquelle nous étions là : nous qualifier pour les Jeux Olympiques.

Vous avez joué et gagné deux fois contre l’Iran en matches préparatoires, quel bilan avez-vous fait de ces confrontations face à un adversaire que vous retrouverez à Tokyo ?
Le bilan est positif par rapport à la concentration et à l’attitude, surtout compte tenu du peu de temps de préparation que nous avions eu et de l’état de forme hétéroclite des joueurs. L’autre satisfaction c’est que, d’un point de vue populaire, cela a été un grand succès, avec une grosse ferveur à Tourcoing et Harnes, des supporters très enthousiastes. Les billets sont partis très vite, nous sentons vraiment que nos performances ont suscité un engouement auprès du public, les joueurs y sont sensibles, c’est un nouveau statut qui entraîne aussi de nouvelles responsabilités, à nous d’y faire face.

La plupart des joueurs sont arrivés tard car ils sont allés loin dans leurs championnats respectifs, remportant même des titres, ont-ils encore pris une nouvelle dimension cette saison ?
C’est toujours intéressant de voir nos joueurs avoir des résultats dans de gros clubs étrangers, non seulement parce qu’ils font une belle promotion du volley-ball français, mais en outre parce que cela leur permet d’enrichir leur palmarès. C’est en gagnant qu’on apprend comment gagner, c’est donc important pour leur développement personnel et pour celui de l’équipe de France.

Et aussi pour leur confiance avant ce Tournoi de Qualification Olympique ?
Oui, forcément, il y a de la confiance acquise grâce à l’expérience de ces trois dernières années, en équipe de France et en club. Maintenant, il ne faut pas que nous soyons trop confiants. Nous devons juste savoir quoi faire et comment le faire.

"Cette attente dure depuis quatre ans"

Après le TQO de Berlin, qui était une sorte de « super championnat d’Europe », vous disputez un second TQO que certains observateurs estiment moins relevé, existe-t-il un risque de tomber dans un excès de confiance, justement ?
Non, pour moi, ce tournoi n’est pas moins relevé que celui que nous avons disputé à Berlin. Nous sommes en droit de penser que nous sommes en ballotage favorable du fait des résultats que nous avons obtenus l'année dernière, mais justement, c'était l'année dernière.
 Là, nous allons jouer l’Iran, huitième nation mondiale, la Pologne championne du monde, le Canada, vice-champion du NORCECA, l’Australie et d’autres équipes d’un très bon niveau international, je ne vois pas où est la facilité. Pour moi, nous sommes tous sur un pied d'égalité, nous regardons les équipes adverses sans complexe d'infériorité, n complexe de supériorité, avec le regard juste. Par contre, le format est différent, dans le sens où nous évitons les matches couperets, ce qui était le cas à Berlin. C’est une formule championnat, tout le monde part à zéro, on verra qui arrivera le premier.

Ce TQO constitue-t-il une forme d’aboutissement de presque quatre ans de travail pour vous ?
Non, ce n’est pas un aboutissement, c’est un passage obligatoire vers l’objectif que nous nous étions fixé il y a quatre ans et que, depuis, nous n’avons jamais cessé d’avoir en tête, à savoir les Jeux Olympiques de Rio. Aujourd'hui, nous sommes prêts, nous avons hâte que ça commence, parce que cette attente dure depuis quatre ans.

A titre personnel, dans quel état d’esprit êtes-vous avant ce rendez-vous capital ?
Comme avant chaque compétition, je suis aux aguets. Avec mon staff, nous essayons de tout anticiper. Nous nous préparons surtout à l’imprévu, en sachant que nous allons livrer sept finales, sept combats, que nous aborderons avec la même détermination que celle qui nous anime depuis le début de l’olympiade.