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15/04/2016
Julien Lyneel : « Lâcher les chevaux »
Resovia accueille samedi et dimanche le Final Four de la Ligue des champions, avec une demi-finale face au tenant du titre, Zénith Kazan. Pour Julien Lyneel, toujours gêné par des problèmes de dos, son équipe doit se lâcher et compter sur le public de Cracovie, qui poussera très fort derrière elle.
Avant d’évoquer la Ligue des champions, revenons sur cet incroyable scénario le week-end dernier qui vous a propulsé en finale du Championnat polonais…
Franchement, on ne se faisait pas trop d’illusions, on pensait que Belchatow allait gagner 3-0 son dernier match (contre Bielsko-Biala, un résultat qui aurait qualifié l’équipe de Nicolas Maréchal pour la finale, ndlr). Nous étions dans notre hôtel, où nous préparons le Final Four, au moment de partir à l’entraînement, nous voyons sur le live score qu’il y a 24-23 au premier set pour Bielsko Biala et nous assistons en direct à la balle de set qui nous envoie en finale, nous étions forcément un peu euphoriques.

Et un peu miraculés ?
Il fallait absolument que Belchatow perde un set pour nous qualifier, dans la mesure où les règles en Pologne sont différentes de celles en France, ce n’est pas le nombre de victoires qui passe avant pour départager les équipes, mais le nombre de sets perdus. C’est vrai que nous comptons trois victoires de moins par rapport à eux, mais le règlement est comme ça ici, on en profite. Et on n’a pas volé cette place en finale : nous avons plutôt été irréprochables dans le sprint final, on a notamment gagné le dernier match 3-0 à Gdansk, on a fait le taf. Sur la fin de saison, on n’a rien lâché et tout donné pour se permettre d’espérer un faux pas de Belchatow qui est arrivé.

Comment aborderez-vous la finale face à Zaksa ? Dans la peau des outsiders ?
C’est clair que Zaksa fait une saison irréprochable, ils sont au-dessus en termes de résultats, ils ont gagné beaucoup de matches 3-0, ils partiront avec le statut de favoris, c’est indéniable, mais sur cinq matches, tout peut se passer. Ce statut d’outsider ne nous va pas si mal, nous jouerons peut-être un peu plus relâchés au terme d’une saison un peu difficile pour nous, dans la mesure où nous avons eu pas mal de blessures, et je ne parle pas que pour moi. Mais bon, cette finale, on y pensera après, là, nous ne pensons qu’au Final Four de la Ligue des champions.

"On y va forcément pour triompher"

Comment le préparez-vous ?
Nous sommes en stage dans un super site à une heure et demie de Rzeszow, dans un hôtel à la frontière avec l’Ukraine, les conditions sont super, nous nous entraînons beaucoup, avec pas mal de physique.

Justement, vous avez peu joué ces derniers temps, où en êtes-vous physiquement ?
Je reviens tranquillement, j’ai recommencé les sauts, je ne suis pas encore à 100% parce que ce dos m’embête toujours, mais ça va de mieux en mieux. Ce qui est dommage, c’est que je commençais vraiment à retrouver mes sensations, je n’étais plus très loin de la grande forme, mais la douleur est revenue. Ce n’est pas très grave, mais j’ai une petite pointe qui m’empêche d’être à 100%.

Du coup, vous vivez une première saison en Pologne assez frustrante…
Oui, je suis passé par des périodes pendant lesquelles j’étais un peu démoralisé. Je sais de quoi je suis capable quand je suis bien physiquement, c’est frustrant d’être freiné par des petits pépins physiques. J’ai vu cette saison que quand j’étais en forme, j’arrivais à apporter ce que je voulais à l’équipe, mais à chaque fois, il y a ce petit truc au dos qui m’empêche de m’exprimer sur le terrain, c’est un peu rageant, mais bon, je m’accroche, je reste motivé, ça va le faire.

Resovia accueille ce Final Four, la pression est-elle du coup plus grande ?
La pression existe toujours quand on joue dans de tels clubs qui visent des titres, quelle que soit la compétition. Là, nous disputons ce Final Four devant notre public, il va y avoir une ambiance monstrueuse, plus de 10000 personnes, toutes les places ont été prises d’assaut, il faudra arriver à lâcher les chevaux et jouer libérés. Après, on sait que face à Kazan, nous jouons contre une des meilleures équipes du monde, habituée à ces gros matches, qui a cette capacité à se mobiliser collectivement sur ces gros rendez-vous, il va falloir qu’on fasse un très gros match pour les sortir.

L’objectif, c’est le titre ?
Oui, tout peut arriver sur deux matches, on y va forcément pour triompher, quel que soit l’adversaire. Resovia a toujours été un club qui a gagné de nombreux titres, parfois avec des scénarios assez improbables. Ici, le mot d’ordre, c’est toujours «never give up», ils sont habitués à de gros renversements de situation.

"Le TQO, c'est la priorité"

Avec Jenia Grebennikov, vous serez deux Français au Final Four, trois avec Benjamin Toniutti et Kevin Tillie en finale de PlusLiga, les Bleus marchent bien cette saison…

C’est vrai. Le fait d’avoir eu des résultats en équipe nationale nous a ouvert les portes des gros clubs à l’étranger. Après, quand tu joues dans ces grosses écuries, tu sais que tu as plus de chances de jouer les premières places et les titres, c’est gratifiant et on en profite en essayant de prendre le maximum d’expérience. On prend tout ce qui est à prendre.

Avant de vous retrouver à partir de la fin du mois en équipe de France pour préparer le TQO au Japon, y pensez-vous de temps en temps ?
Oui ! Le TQO, c’est la priorité, on ne pense qu’à ça ! Nous sommes certes tous dans nos saisons, nous avons à cœur de bien finir, mais après, le but est d’être le plus frais possible à la fois physiquement et mentalement pour arriver à bloc pour le stage. Je pense que rien que le fait de se retrouver tous ensemble va nous mettre du baume au cœur, et nous allons nous remettre au travail pour accomplir notre objectif ultime, qui est d’aller à Rio.

Vous côtoyez des internationaux polonais à Resovia, que vous retrouverez au Japon, leur parlez-vous de ce TQO ?
Oui, un peu. Ils sont un peu dans le même cas de figure que nous, dans le sens où c’était déjà une victoire pour eux de gagner le match pour la troisième place à Berlin face à l’Allemagne au terme d’un match fou. Maintenant, ils se disent que même s’il n’y a pas de logique dans le sport, raisonnablement, la Pologne est a priori au-dessus, un peu comme la France, sur ce TQO. Nous savons tous qu’il ne faut pas y aller la fleur au fusil, mais après tout le chemin incroyable qu’on a parcouru pour en arriver là, on veut continuer, nous restons toujours aussi déterminés pour nous qualifier. Je pense que pour les Polonais, c’est la même chose, ils se disent que s’ils jouent à leur niveau, ça devrait pouvoir le faire.

Deux Bleus pour un titre
Quatre équipes participent au Final Four de la Ligue des champions qui se dispute samedi à Cracovie: Resovia, qualifié sans avoir à passer par les playoffs en tant qu'organisateur et finaliste malheureux l'an dernier (jamais titré), le Zénith Kazan, tenant du titre et vainqueur à trois reprises de la compétition (2008-2012-2015), Trentino, également triple champion d'Europe (2009-2010-2011) et qui n'a plus joué de Final Four depuis 2012 (3e place) et Lube Civitanova, l'équipe du libero de l'équipe de France, Jenia Grebennikov, qui compte un titre (2002), sa dernière apparition à ce stade de la compétition remontant à 2009 (4e place). La première demi-finale oppose samedi Kazan à Resovia (16h30), la seconde les deux formations transalpines (19h30). La finale pour la 3e place a lieu à 14h45 dimanche, la finale à 18h.