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29/01/2016
Le Roux : « Je veux une médaille »
Auteur A.C.
Arrivé en Turquie au lendemain de l’Euro 2015, Kevin Le Roux s’est vite intégré à son nouveau club de Halkbank Ankara, avec lequel il occupe la première place du championnat local et vient de se qualifier pour les playoffs de la Ligue des champions. Le Breton évoque pour nous son adaptation et revient sur le dernier TQO des Bleus.
Vous avez décroché mardi votre qualification pour les playoffs de la Ligue des champions, soulagé ?
Oui, parce que cela n'a pas été simple. Dans notre poule, nous avions le champion d’Europe en titre, Kazan, qui avait de bonnes chances de terminer premier et nous a battus deux fois. Nous avons fait l’erreur de faire 3-2 au match contre Innsbrück au match aller, du coup, nous avons eu peur de ne pas faire partie des meilleurs deuxièmes. Finalement, nous avons réussi à nous qualifier, merci aussi à Friedrichshafen qui a mis 3-0 au Dinamo Moscou et nous a permis de passer, tant mieux !

Cette Ligue des champions fait-elle partie des objectifs de votre club, sachant que vous allez affronter Modène et Earvin Ngapeth ?
Oui, l’objectif est d’aller au Final Four, maintenant, nous avons hérité d'un tirage pas facile avec Modène. Ce n'est pas n'importe qui, pour moi un des favoris de la compétition. Mais sur un tour comme ça, on peut passer, cela me fera en tout cas plaisir de revenir en Italie, j'ai beaucoup aimé l'ambiance des matches là-bas, et je suis content de jouer contre Earvin que je n'ai plus affronté depuis que je suis parti de Piacenza. Les autres objectifs sont la Supercoupe, que nous avons gagnée contre l’équipe d’Antonin Rouzier (le champion en titre, Arkas Spor Izmir, ndlr), avec bien sûr le Championnat, perdu l’an dernier. Je pense que si on reste sérieux, on a sans problèmes les moyens de gagner le titre, nous sommes actuellement premiers avec huit points d’avance, donc très bien partis pour disputer les playoffs (les quatre premiers y participent, ndlr).

Comment trouvez-vous le niveau du championnat turc ?
Il y a quatre grosses équipes qui sont un peu plus fortes que les équipes françaises de haut de tableau, trois sont d’ailleurs en playoffs de la Ligue des champions. Par contre, les autres équipes, c’est moins bon qu’un milieu de tableau français, c’est un peu plus léger.

Et l’ambiance ?
C’est un peu le point noir. A part en Ligue des champions, il y a très peu de public, tu as parfois l’impression de jouer à huis clos. C’est bizarre parce qu’il y a des moyens, les gros clubs investissent beaucoup, les matches passent à la télé, le volley est médiatisé et les gens me reconnaissent assez facilement dans la rue, mais dans les salles, ça ne suit pas. Les gros sports en Turquie, c’est le foot et le basket, les stades sont remplis, en volley, ce n’est pas le cas, j’ai été assez surpris de ça. D’ailleurs, avec les étrangers du club, on va essayer d’aller voir un match de foot.

"Je mets cinq sur cinq à la cuisine turque !"


Comment s’est passée votre intégration dans ce nouveau club ?
J’ai été très bien accueilli, j’ai vite récupéré mon appartement, une voiture, je suis arrivé dans une équipe où il règne une très bonne ambiance, il n’y a jamais d’histoires, les joueurs sont cool. J’ai peu à peu découvert la ville, conseillé notamment par Michal Kubiak qui était déjà là l’année dernière et m’a indiqué les bons coins, il y a notamment pas mal de grands « malls », les centres commerciaux. Après, Ankara est une grande ville, mais ce n’est pas la folie non plus, ce n’est pas une ville très étudiante, ça ne bouge pas beaucoup. Pour être honnête, depuis que je suis ici, je ne suis sorti qu’une fois en boîte ! Mais ce n’est pas plus mal, parce que vu qu’on joue quasiment tous les trois jours depuis le début de la saison, mieux vaut rester bien concentré sur le volley.

En Corée, où vous avez joué la saison dernière, vous aviez du mal avec la cuisine locale, qu’en est-il de la gastronomie turque ?
C’est super bon, je mets 5 sur 5 ! Honnêtement, j’ai été surpris, je ne pensais pas que ce serait aussi bon, c’est génial ! Il y a beaucoup de plats à base de kebab, ils font des desserts juste magnifiques, il n’y a pas un truc que je n’aime pas ! Du coup, je n’ai pas cuisiné une seule fois chez moi depuis que je suis arrivé, je mange tout le temps dehors, la plupart du temps avec Dragan Travica et Dick Kooy, avec qui je passe beaucoup de temps.

Et la communication ?
Les Turcs ne parlent pas bien anglais, donc on se débrouille comme on peut, et dans l’équipe, le coach, italien, et tous les étrangers parlent italien, sauf moi ! Mais je le comprends, donc ils me parlent en italien, je leur réponds en anglais.

"Fier de l'équipe de France"

Evoquons maintenant l’équipe de France : avec un peu de recul, comment analysez-vous le Tournoi de qualification olympique de Berlin ?
Nous n’avons pas rempli l’objectif qu’on s’était fixé, puisque nous n’avons pas terminé premiers, mais quand la compétition s’est arrêtée, je n’étais pas forcément déçu, j’étais plutôt fier de mon équipe parce que nous avons vraiment fait de belles choses. En même pas dix jours de préparation, nous avons réussi à revenir au niveau qui a été le nôtre pendant l’été, rien que pour ça, j’étais fier. Malgré la non-qualification, je suis satisfait de ce tournoi. Et si on joue au Japon comme on joue depuis un ou deux ans, je ne me fais pas de souci pour une qualification à Rio.

La finale a été suivie en France par 1,7 million de téléspectateurs, sentez-vous cet engouement ?
Oui, depuis la World League qui a fait pas mal de bruit, on sent que les gens nous suivent de plus en plus, et c’est devenu de plus en plus important avec le Championnat d’Europe puis le tournoi de qualification. Au Championnat d’Europe, il y a dû avoir 1 million pour la finale, là au TQO, 1,7 million, ça commence à faire beaucoup, ça fait du bien pour le volley-ball français et pour nous-mêmes.

Si, il y a un an, on vous avait dit que vous gagneriez la Ligue Mondiale, le Championnat d’Europe et que vous termineriez deuxième du TQO, nous auriez-vous pris pour des fous ?
Non, pas forcément. A partir du moment où nous avons terminé quatrièmes au Championnat du monde en 2014, je me suis dit dans ma tête qu’on avait vraiment quelque chose à faire. Notre équipe est montée en puissance chaque été ces dernières années, donc ça ne me surprend pas qu’elle soit arrivée à ce niveau. Ce qui me surprend plus, c’est que nous soyons parvenus à faire deux gros résultats comme ça en un été. Mais honnêtement, on a mérité ces résultats.

Reste désormais ce TQO au Japon puis éventuellement les Jeux, tout ça après une longue saison, n’avez-vous pas peur que ce soit trop ?
C'est vrai qu'on joue beaucoup. Là, avec mon club, on vient de faire trois matches en six jours et on rejoue dimanche. Avec les voyages en plus, ça commence à piquer, cela fait deux semaines que nous n’avons pas eu un jour de repos, mais on fait avec... Avec les Bleus, l’objectif va d’abord être la qualification au Japon, on aura environ un mois pour être fin prêt pour le 28 mai. Après, si on se qualifie pour les JO, la World League ne sera peut-être pas un objectif prioritaire. Je ne sais pas comment Laurent verra les choses, même si avec lui, il y a des chances qu’il veuille qu’on la joue à fond ! Ce qui est d’ailleurs possible cette année, puisque le format est ramassé sur trois week-ends, ce n’est pas plus mal, il y aura moins de voyages. Quoi qu’il arrive, la World League nous servira plus de préparation pour Rio, si on y est.

Vous imaginez-vous souvent à Rio avec une médaille autour du cou ?

Oui. On se l’est dit plusieurs fois entre nous : si on va là-bas, c’est pour chercher une médaille. Franchement, le niveau sera moins relevé que la qualification olympique, avec des équipes plus abordables. Après, qu’on soit premiers, deuxièmes ou troisièmes, même si c’est toujours mieux d’être premiers, je m’en fous. Moi ce que je veux, c’est une médaille.