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23/02/2016
Rouzier: ''Continuer dans l'esprit Team Yavbou''
Deuxième du championnat avec Izmir, Antonin Rouzier réalise actuellement une belle saison en club. Le pointu des Bleus évoque son aventure en Turquie et revient également sur l'actualité de l'équipe de France.
Antonin, comment se passe votre saison avec Arkas Spor ?
Pour l'instant, tout se passe plutôt bien. On est deuxième du championnat, on joue plutôt bien. On s'est qualifiés pour les playoffs de la Ligue des champions. C'est assez positif.

Vous restez sur deux défaites dans des matches importants...
On a perdu contre Macerata en Ligue des champions, qui propose un des meilleurs volley d'Europe en ce moment. C'était assez compliqué pour nous de rivaliser. Et on a perdu sur le terrain de l'Halkbank Ankara, qui joue vraiment très bien en ce moment. On restait sur huit victoires de suite, et là on a un petit coup d'arrêt avec ces deux défaites. Mais en face, ce sont des équipes qui sont bien plus fortes que nous sur le papier.

Sur ces deux matches, vous avez pu recroiser Jenia Grebennikov (Civitanova) et Kevin Le Roux (Ankara)…
Oui, ça fait plaisir de les revoir ! On ne se voit pas souvent, seulement pendant l'été. Ça fait plaisir de revoir des têtes qu'on connaît, avec qui on a gagné des choses, et avec qui on passe du bon temps. C'était plutôt sympa. On s'est fait des petits restaurants, on a pris quelques cafés pour parler de notre aventure en club.

C'est votre deuxième saison en Turquie. Vous avez aussi joué en Pologne ou en Italie, comment situez-vous le championnat turc ?
Ça reste un championnat assez homogène, avec de bonnes équipes. Les six ou sept premières équipes jouent vraiment bien au volley. Ensuite, le niveau n'est pas super. C'est un bon championnat, mais ça n'a rien à voir par rapport à la Pologne, l'Italie ou la Russie, c'est très éloigné de ces niveaux-là. Mais j'arrive à garder un niveau assez correct.

"Izmir, c'est vraiment top"

C'était votre choix de rester en Turquie ?
J'ai eu de grosses propositions pour jouer en Turquie. J'ai eu 30 ans, ce sont des propositions qui sont financièrement intéressantes, évidemment, mais c'est aussi très intéressant au niveau du volley, puisque j'ai la chance de jouer sous les ordres de Glenn Hoag, l'un des plus grands entraîneurs en Europe (vainqueur de la Ligue des champions avec Paris en 2001, ndlr). J'ai aussi la chance de jouer la Champions League. Tout était réuni.

Vous avez parlé du club avec Kevin Tillie, qui évoluait là-bas la saison passée ?
C'est la première chose que j'ai faite. Il m'a dit qu'il n'y avait pas de souci, que c'était un club structuré. Il m'a bien conseillé.

Et le cadre de vie à Izmir est plutôt agréable...
Oui ! C'est une station balnéaire. Cela donne un peu l'impression d'être en vacances toute l'année. C'est assez exceptionnel. Pour vous donner un ordre d'idée, on a 25 degrés et du soleil tous les jours depuis une semaine et demie. C'est vraiment top. Après, on a un club organisé, avec un super appartement. On a tout qui est réuni pour bien jouer au volley avec des conditions de vie parfaites.

Et le mode de vie turc vous plaît ?
Oui, ça me va bien. La vie, la nourriture, et la station balnéaire où je vis, c'est vraiment top. J'aimerais bien rester l'année prochaine. 

L'actualité est pourtant parfois tragique en Turquie, avec les récents attentats...
Oui, c'est triste de voir ça. Personnellement, je suis en Turquie depuis deux ans, je n'ai jamais eu de problème, je n'ai jamais vu d'explosions. Istanbul, Ankara, les grandes villes, c'est sans doute dangereux. Là où je suis, à Izmir, pour l'instant tout va bien, et j'espère que ça ne s'aggravera pas. 

Il y a environ deux tiers de Turcs et un tiers d'étranger dans l'effectif. C'est un sujet que vous abordez avec vos coéquipiers ?
On en parle, parce que, même nous, en France, on est touché par ça. On n'est à l'abri nulle part. On en parle. Ce n'est pas le sujet principal, mais c'est un sujet qui revient souvent quand il y a des explosions. Mais pour l'instant je ne me sens pas en insécurité à Izmir.

"Le TQO ? On va arriver avec la rage de vaincre"

Passons sur un tout autre sujet, l'équipe de France. La déception de la défaite en finale du TQO est-elle digérée ?
Pour moi, ce n'est pas forcément une déception. On a réussi à se qualifier pour le deuxième TQO au Japon. C'est une sorte de victoire. On prend ça comme un chose positive, parce qu'on a joué un très bon volley pendant ce premier tournoi de qualification. On a hâte que ça commence au Japon, parce qu'on veut absolument se qualifier pour les Jeux.

En effet, vous aviez réalisé de très bons matches lors de ce TQO...
Oui, c'est pratiquement l'un de nos meilleurs tournois, peut-être celui où on a été le plus régulier. Après, ce n'est pas une excuse, mais si on avait eu un ou deux jours de repos, au lieu de jouer cinq matches en cinq jours, on aurait pu rivaliser contre les Russes. Ils sont ultra physiques, bien plus physiques nous. Avec un ou deux jours de repos, on aurait pu les accrocher en finale. Mais ça ne s'est pas fait comme ça... 

Comment aborder ce TQO au Japon ?
Avec beaucoup de sérieux forcément. On n'arrête pas de répéter depuis quatre ans que Rio est notre objectif. On va arriver avec la rage de vaincre pour se qualifier. Après, on va faire la préparation qu'on pourra, parce qu'il y a des joueurs qui ne vont rejoindre le groupe que cinq jours avant de partir à Tokyo. Ça va être compliqué de faire une bonne préparation. Mais tout le monde sera prêt dans la tête.

Le format est plutôt avantageux pour une fois, sans match couperet ?
Il est même très bon. On va jouer sept matches, il faudra en gagner quatre ou cinq pour passer. Ce n'est pas insurmontable. Il va falloir compter sur tout le monde. Le tournoi va être éprouvant, on aura besoin des remplaçants. Ça va être la Team Yavbou qui sera de retour...

Justement, vous avez lancé des comptes "Team Yavbou" sur les réseaux sociaux...
C'est moi qui ai pris cette initiative, les joueurs étaient d'accord. Je sens qu'il y a un certain enthousiasme autour de cette équipe, que les gens veulent des informations sur notre équipe. Le meilleur moyen actuellement de communiquer avec les gens, c'était de créer des comptes Facebook, Twitter et Instagram de la Team Yavbou. Pour l'instant, ça a pris un tout petit peu. Mais on essaye de monter des partenariats avec des personnes pour qu'ils gèrent nos comptes et postent les plus d'informations possibles sur les réseaux sociaux.

Le but, c'est que les joueurs puissent poster eux-mêmes des photos, des infos, etc ?
Exactement. Pour l'instant, cela ne fait qu'une semaine que c'est lancé. Tous les joueurs ont les codes de ces comptes. Le but, c'est qu'ils les ajoutent à leurs comptes Instagram, Facebook et Twitter et que, dès qu'ils veulent, ils puissent mettre des photos quand ils sont dans leurs clubs, ou quand on sera en stage tous ensemble. Je pense que c'est une initiative importante, pour que les gens aient des nouvelles des joueurs, parce qu'on est malheureusement une majorité à jouer à l'étranger. Ce n'est pas évident de nous suivre...

Mais c'est assez naturel pour vous, parce que vous étiez déjà assez nombreux à être actifs, notamment sur Instagram...
Oui, c'est un peu notre marque de fabrique. On est sans arrêt en train de répondre aux gens sur les réseaux sociaux, de mettre des photos, des vidéos, ou même des clips de Mory Sidibé et Earvin Ngapeth qui chantent pour l'équipe. On essaye de continuer dans cet esprit-là.