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06/07/2015
Ngapeth : «Avec les crocs !»
A la veille de s’envoler mardi pour la Bulgarie où elle disputera vendredi et samedi le Final Four du Groupe 2 de la Ligue Mondiale, l’équipe de France s’est installée à l’Insep, dans le bois de Vincennes. L’occasion d’échanger avec un Earvin Ngapeth aussi décontracté que déterminé à l’idée d’aller chercher la victoire finale à Varna.
Douze victoires sur douze matches en phase de poules de la Ligue Mondiale, franchement, vous attendiez-vous à une aussi bonne première phase ?
Je savais que nous avions de grandes chances de finir premiers de cette poule, après faire douze sur douze comme ça, non, je ne m’y attendais pas. C’est bien de l’avoir fait, c’est une preuve de maturité, parce que même en étant qualifiés, nous avons réussi à rester concentrés et à continuer à gagner. Maintenant, il faut garder la tête sur les épaules car le groupe était quand même très faible et je sais bien qu’en Bulgarie, le niveau sera beaucoup plus fort.

Cela a-t-il été compliqué de se motiver pour les derniers matches, sachant que vous étiez qualifiés très tôt pour le Final Four ?
Non, parce que la motivation est toujours là en équipe de France, surtout quand nous jouons chez nous. Ce qui était plus difficile, c’était de donner du rythme, d’autant que l’équipe en face, qui savait de son côté qu’elle n’était pas qualifiée, jouait aussi sur un faux rythme, cela a souvent donné des débuts de match compliqués. Mais en même temps, le fait d’être qualifiés tôt nous a permis de bosser physiquement et de faire jouer tout le monde. On l’a vu samedi dernier, ceux qui sont entrés ont même fait monter le rythme, ils ont vraiment apporté quelque chose de neuf et grâce à eux, nous avons réussi à faire la différence. Comme ça, même ceux qui jouaient moins jusqu’ici vont arriver avec du rythme en Bulgarie, c’est important car nous aurons besoin de tout le monde.

A chaque fois que vous avez été en difficulté lors de vos derniers matches, vous avez trouvé les ressources pour finalement gagner, est-ce une preuve de plus de la maturité qu’a acquise cette équipe de France ?
Oui, souvent, les grosses équipes arrivent à faire ça : laisser un peu le match aller, mais dans les moments importants, notamment les fins de set, réussir tout le temps à serrer les matches et à gagner. C’est effectivement une preuve de maturité, mais contre les gros que nous allons rencontrer en Bulgarie, il faudra serrer le match d’entrée, ne pas attendre !

"Les JO ? Un rêve d'adulte"

Ces performances sont-elles le résultat des acquis du dernier Mondial qui vous a permis de prendre une nouvelle dimension ?
Du Mondial, oui, mais aussi des années précédentes, entre la Ligue Mondiale et le Championnat d’Europe en 2013, cela fait deux ans que nous faisons de grosses campagnes pendant l’été. Il y a aussi tout ce que nous faisons en club : à chaque fois que nous revenons l’été en équipe de France, nous ressentons que chacun de son côté a progressé dans son club au niveau volley-ball, mais aussi dans la tête, au niveau de la gestion de la pression et des moments importants. Ce sont des aspects que nous bossons beaucoup en club et cela se répercute en équipe de France. Maintenant, cet été, ce serait bien de ramener quelque chose, à un an des JO qui sont l’objectif que nous nous sommes donné au départ. Le but était en trois ans d’être prêts pour aller cher un podium aux JO.

Les JO, c’est un rêve de gosse pour vous ?
Je ne dirais pas un rêve de gosse, plutôt un rêve d’adulte dans le sens où les Jeux, c’est le summum du sportif de haut niveau.

Avant d’y penser, il y a donc de Final Four, ne craignez-vous pas que la relative faiblesse de vos adversaires en poule vous desserve au moment de jouer ces matches couperets ?
Non, je pense c’est quelque chose que nous savons gérer. Nous l’avons vu lors du Championnat du monde, nous avons fait un grand pas en Pologne à ce niveau-là : nous n’avons joué que contre des équipes plus fortes que nous à la base, mais nous avons battu la plupart, parce que, même en étant parfois menés, nous avons réussi à ne jamais nous mettre la pression, à rester concentrés sur notre jeu et à inverser la tendance. Ce n’est donc pas vraiment l’inquiétude que j’ai pour le week-end prochain. L’inquiétude que j’ai davantage, c’est d'arriver trop décontracté, il va falloir vraiment bien préparer ces matches dans la tête.

Le premier match, ce sera donc l’Argentine, que vous inspire cet adversaire ?
Nous les connaissons bien, puisque nous les avons joués cinq fois l’année dernière. C’est une grosse équipe sud-américaine qui joue un peu comme nous, très vite, avec beaucoup de joueurs de talent, très rapides, mais je pense que physiquement, nous sommes un peu au-dessus d’eux. Nous les avons battus au Mondial, ils vont avoir soif de revanche, mais nous arriverons concentrés et avec les crocs !

Peut-on dire que sur le papier, la France est favorite de ce Final Four ?
Si on reste sur le Mondial et les derniers étés que nous avons faits, je pense que nous sommes favoris. Après, nous ne sommes là que depuis trois ans, la Bulgarie est là depuis bien plus longtemps, les Argentins aussi, il faut respecter ces équipes qui sont régulières à ce niveau depuis plus longtemps que nous.

"Cela faisait longtemps que j'avais l'idée du clip de rap en tête"

A titre personnel, comment avez-vous basculé de Modène, votre club avec lequel la fin de saison a été très intense (finaliste du championnat italien), à l’équipe de France et la Ligue Mondiale ?
En avion et en train, directement (Rires) ! Cela a été retour à la maison un jour et demi, et tout de suite arrivée à Tours, la transition a été très courte. Au début, il y a forcément un peu de fatigue, mais j’avais tellement envie de retrouver les potes et de repartir pour l’été que ça s’est passé très facilement. Madame est forcément moins contente à la maison, c’est moins facile pour la famille, mais nous passons tellement de bons moments en équipe de France, l’aventure est tellement belle que nous sommes à chaque fois super contents de nous retrouver. Nous nous connaissons depuis très longtemps, il n’y a jamais de problèmes entre nous, nous formons vraiment une bande de potes, nous adorons jouer et vivre ensemble. La preuve : ici à l’Insep, c’est la première fois depuis deux mois et demi que nous sommes dans des chambres individuelles, résultat : nous sommes tous dans les couloirs, c’est insupportable de se retrouver seul !

Tenez-vous un rôle particulier dans cette bande de potes ? Au moins celui de DJ, puisque vous avez réalisé avec Mory Sidibé le clip « Team Yavbou » qui a été très partagé...
Non, je n’ai pas de rôle particulier. Dans une bande d’amis, il n’y a pas de rôles, chacun intervient quand il le veut. Quant au clip, comme je fais du rap, cela faisait depuis longtemps que j’avais cette idée en tête. Et comme « Momo » pousse aussi la chansonnette et que nous étions à Poitiers, j’avais le studio pas loin, nous en avons profité. Depuis, c’est un peu devenu l’hymne de l’équipe, nous l’entendons après chaque match dans les salles où nous jouons, c’est cool.

Au niveau du jeu, comment jugez-vous vos performances en Ligue Mondiale ?
Je me sens super bien, je les juge « tranquilles », dans le sens où je ne suis pas descendu d’un niveau, je n’ai pas non plus été à mon niveau max. C’est un peu à l’image du groupe : nous avons su gérer nos matches assez tranquillement, maintenant nous savons que nous avons la capacité de monter en puissance, nous avons fait ce qu’il fallait pour aller au Final Four, nous passons à autre chose qui va forcément être plus dur, donc il va falloir augmenter notre niveau de jeu.

Pour finir, dans quel état d’esprit êtes-vous au moment d’aborder ce Final Four ?
Il y a déjà un esprit de revanche par rapport à l’année dernière, car on perd de justesse contre les Australiens, cela avait été difficile à vivre, ensuite, nous avons bien évidemment envie de gagner pour aller dans le groupe 1, parce que nous sentons que notre place est là-bas. Et c’est important avant le Championnat d’Europe, avant les JO, de jouer contre les grosses équipes comme le Brésil, les Etats-Unis, l’Iran.