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(Miniature) La France éliminée
Photo : Julien Crosnier/FFVolley
18/09/2025
La France éliminée
L'équipe de France masculine ne disputera pas les huitièmes de finale du Championnat du monde aux Philippines : battus 3-2 par l'Argentine jeudi à Quezon City après avoir pourtant remonté deux sets, les Bleus terminent troisièmes de la poule C.
La malédiction du Championnat du monde a encore frappé pour l’équipe de France masculine. Après avoir échoué aux portes du Final 6 en 2018 en Bulgarie, plié de peu face à l’Italie en quarts de finale quatre ans plus tard en Slovénie, les Bleus sont une troisième fois consécutive passés à côté de leur objectif affiché de médaille mondiale, seulement troisièmes d’une poule C, qui, sur le papier, paraissait pourtant abordable.

Mais après leur défaite surprise 3-2 concédée mardi face à la Finlande - victorieuse dans la foulée ce jeudi matin de la Corée du Sud (3-1) -, 
les doubles champions olympiques savaient au coup d’envoi de ce troisième match de poule que seule une victoire face à l’Argentine pouvait leur permettre de se sortir du guêpier et d’accéder aux huitièmes de finale. Et s’ils ont offert une prestation plus convaincante que deux jours plus tôt, les Bleus ont finalement chuté, victimes d’une très solide formation sud-américaine, emmenée par un passeur de génie, l’inusable Luciano De Cecco, un capitaine et central Agustin Loser très constant (12 points, 9/12 en attaque) et un attaquant en pleine réussite, Luciano Vicentin, meilleur marqueur du match (22 points, 66% d’efficacité offensive).

Les hommes d’Andrea Giani ne sont pourtant pas passés loin de la victoire, perdant d’abord de justesse une première manche pendant laquelle ils ont longtemps été menés (4-7, 8-12), avant de revenir dans le money-time et de se créer trois balles de set, toutes sauvées par les Argentins, qui en ont eu besoin d’une seule pour conclure (26-28) par un autre homme fort du jour, l’ancien Tourangeau Luciano Palonsky (17 points).

Le deuxième set est sensiblement identique, avec des Français qui ne cessent de courir derrière le score et les attaquants adverses, qu’ils ne parviennent pas arrêter (seulement 6 blocs sur le match dont 3 dans la première manche). Une faute au service d’Earvin Ngapeth sur la deuxième balle de set sud-américaine permet alors aux coéquipiers de De Cecco de conforter leur avantage (23-25).

Le dos au mur, les Bleus réagissent dans les deux sets suivants, portés notamment par les bonnes entrées en jeu de Yacine Louati (9 points, 57% en attaque) et Théo Faure (13 points, 52%). Face à des Argentins qui baissent légèrement de rythme, les Bleus reviennent à 2-1 (25-21) puis égalisent (25-20) malgré la sortie sur blessure de Barthélémy Chinenyeze, touché au genou sur une mauvaise réception à 15-13. François Huetz rentre à sa place et contribue à la bonne fin de set française, synonyme de tie-break.

Un tie-break qui bascule une première fois quand la France manque une balle de break à 5-4, contrairement à sa rivale qui fait la diférence après un bloc de Pablo Kukartsev et une attaque du capitaine Agustin Loser sur un service millimétré de son passeur (7-10). Le trou est fait, et malgré un ultime sursaut, les Bleus, qui ont maintes fois réussi par le passé à renverser des situations compromises, doivent finalement s’avouer vaincus sur une ultime attaque de Vicentin, qui envoie l’Argentine en huitièmes de finale face aux tenants du titre italiens.

Pour la France, cette deuxième défaite en trois matchs est synonyme de retour à la maison, et plus que celle concédée ce jeudi, c’est celle face à la Finlande mardi qui aura précipité la chute de cette équipe que certains vont sans doute quitter à l’issue de ce Championnat du monde. Pour tout ce qu’ils ont apporté depuis plus de dix ans au volley tricolore, on aurait rêvé une issue autrement plus heureuse pour eux, mais la réalité du très haut niveau et la qualité d’adversaires qui ont joué sans complexe face aux doubles champions olympiques en ont décidé autrement.

Les réactions :

Andrea Giani, sélectionneur de l'équipe de France :
"Je suis désolé de cette issue et du fait que nous ne soyons pas parvenus à nous qualifier pour les huitièmes de finale, mais également pour "Babar" (Bartthélémy Chinenyeze) qui s'est blessé. Aujourd'hui, c'était un match de haut niveau, tous les sets ont été serrés et difficiles, je suis content du match qu'on a fait. C'est contre la Finlande mardi que nous avons perdu cette qualification, nous avions eu des pépins physiques avant la rencontre avec Trévor Clevenot et Nicolas Le Goff (qui n'ont pas pu jouer), je suis vraiment triste que ce Mondial se termine comme ça."

Benjamin Toniutti, capitaine et passeur de l'équipe de France : "Je n'ai rien à dire sur ce match, on y a cru, on a joué les yeux dans les yeux, ça a été un grand match entre deux grandes équipes. On n'a rien lâché, on a eu beaucoup de problèmes physiques, ce n'est pas une excuse, mais ça fait mal aussi pour "Babar" (Barthélémy Chinenyeze), j'espère que ce n'est pas trop grave, mais ça peut l'être, une grosse pensée pour lui. Se battre jusqu'au bout contre une équipe d'Argentine qui joue très bien, c'est la preuve qu'on était dans le Mondial. On a malheureusement manqué un match contre la Finlande, on doit s'en vouloir là-dessus. Peut-être que cette défaite nous a enlevé le petit truc qui nous a manqué aujourd'hui sur un ou deux ballons, la petite lucidité, la petite défense, le petit point qui fait la différence, notamment dans les deux premiers sets qu'on perd de deux points. Ils ont tenu bon mentalement parce qu'on est bien revenus, bravo à eux, ils ont fait un grand match. C'est dur parce qu'on attendait plus de ce Mondial, maintenant, il y a plein de choses à continuer avec cette équipe de France, beaucoup de jeunes joueurs arrivent, les Jeux Olympiques aussi et un Euro l'année prochaine qui délivrera un premier ticket, ça va être le prochain objectif pour l'équipe de France. Ce qu'il y a dans mes larmes ? Beaucoup de déception, c'était un objectif important pour moi et l'équipe, donc ça fait mal."

Jean Patry, pointu de l'équipe de France : "Il y a des larmes ce soir, parce qu'il y a la défaite et la fin de notre objectif qui était de remporter la médaille sur ce Championnat du monde qui nous manquait, c'est aussi la fin de l'équipe de France pour certains, donc la fin de quelque chose pour ce groupe. Personnellement, je ne réalise pas trop, il va me falloir du temps pour digérer. C'est dur parce que c'est très brutal, c'est arrivé très vite, on prépare ce Mondial depuis très longtemps, ça se joue sur trois matchs et force est de constater que sur le Mondial, il n'y a pas le droit à l'erreur. On le voit avec les autres résultats, des grosses équipes sont passées à la trappe, on en fait partie. Il ne fallait pas perdre contre la Finlande, on s'est mis en difficulté sur ce match, c'est dommage qu'on n'ait pas eu toutes les forces réunies, on aurait peut-être du le considérer un peu plus. Ensuite, quand tu te retrouves à jouer un match couperet contre l'Argentine, tu sais que ce n'est pas ce qu'il y a de plus simple. Contre eux, ce sont toujours des affrontements plein de tension, ils ont joué leur meilleur match depuis le début du Mondial, pas nous !"

Jenia Grebennikov, libéro de l'équipe de France : "Sur ce match, on n'a aucun regret, on a tout donné, ils font la différence au tie-break. Le seul regret qu'on peut avoir, c'est la Finlande, c'est le match qui aurait fait la différence. Les années précédentes, ça a parfois été en notre faveur, pas cette fois-ci, ça arrive, c'est le sport, je suis quand même content qu'on se soit battus. Ça se joue à rien, on a eu des balles de set dans le premier, eux ont mis beaucoup plus d'intensité sur les phases d'attaque, leurs deux récep 4 font un très bon début de match, après ça s'est inversé, et dans le tie-break, comme d'habitude, ça se joue à très peu, ils font une défense et deux blocs en plus. C'est dommage parce qu'on a vraiment fait preuve de caractère en revenant. Les années post-olympiques, il y a toujours des surprises et des déceptions, des reconstructions d'équipes, de nouveaux joueurs, de nouveaux entraîneurs, tout le monde repart sur un nouveau cycle."


Les 14 Bleus au Championnat du monde (entre parenthèses, leurs clubs de la saison 2025/2026)

Passeurs : Benjamin Toniutti (Jastrzebski
 Wegiel/Pologne), Antoine Brizard (Osaka Buleton/Japon)
Libéros : Jenia Grebennikov (Zénith Saint-Pétersbourg/Russie), Benjamin Diez (Padoue/Italie)
Réceptionneurs/attaquants : Trévor Clevenot (Ziraat Bankkart Ankara/Turquie), Yacine Louati (Rzeszow/Pologne), Mathis Henno (Gorzow/Pologne), Earvin Ngapeth (Fenerbahçe/Turquie)
Pointus : Théo Faure (Trentino Volley/Italie), Jean Patry (Galatasaray/Turquie)
Centraux : Nicolas Le Goff (Montpellier), François Huetz (Paris Volley), Barthélémy Chinenyeze (Fenerbahçe/Turquie), Quentin Jouffroy (Montpellier)

Le staff : Andrea Giani (entraîneur), Diogenes Zagonel et Roberto Ciamarra (entraîneurs adjoints), Frédéric Guyomarc'h (médecin), Romain Orfanotti-Raulet et Sébastien Viau (kinés), Laurent Lecina (préparateur physique), Makis Chamalidis (préparateur mental), Paolo Perronne (statisticien), Pascal Foussard (manager)


Le programme des Bleus au championnat du monde aux Philippines (heure française)

Poule C, à Manille :

Dimanche 14 septembre : France/Corée du Sud 3-0 (25-12, 25-18, 25-16)
Les stats
Mardi 16 septembre : France/Finlande 2-3 (19-25, 25-18, 27-29, 25-21, 9-15) Les stats
Jeudi 18 septembre : France/Argentine 2-3 (26-28, 23-25, 25-21, 25-20, 12-15)
Les stats