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25/08/2015
Rowlandson: On veut revenir plus fort
Blessé à la cuisse depuis près de deux mois (désinsertion complète du tendon du muscle fémoral droit), Edouard Rowlandson est de retour à la compétition cette semaine au Grand Chelem d'Olsztyn, en Pologne. Le compère de Youssef Krou a profité de cette période de rééducation pour travailler les autres aspects de son jeu. Explications.
Edouard, on vous imagine heureux d'être de retour aux affaires...
Ah oui ! Ca fait du bien, ça fait plaisir. Il n'y a rien de tel que le terrain.

Avez-vous testé votre cuisse depuis votre arrivée en Pologne ?
Oui, j'y vais progressivement. C'est quelque chose que je dois gérer avec prudence. A priori, pour que mon tendon soit vraiment consolidé, il me faudrait encore trois semaines. Mais ça a été bien travaillé avec Laurent Delrieu, un kiné avec qui on a commencé depuis ma blessure. On a bien bossé, ça s'est super bien passé. On a fait de grosses doses de travail jusqu'à pousser dans mes limites. J'ai pu faire des choses très intenses les deux dernières semaines. On n'est pas allé trop vite, on a vraiment fait ce qu'il fallait. Maintenant, moi, il faut que j'arrive à m'écouter.

Vous aurez donc été absent près de deux mois...
C'était un objectif de jouer ce Grand Chelem là. C'était quelque chose de réaliste tout en restant prudent. J'ai vraiment fonctionné semaine après semaine, en faisant souvent des bilans. Ca fait vraiment une semaine que je rebosse le beach, que je retouche le ballon. On monte en puissance, progressivement. Et jeudi (date de leur entrée en lice, ndlr) on sera là pour performer.

Cette blessure est arrivée alors que tout se passait bien pour votre paire depuis plusieurs mois...
C'est venu mettre un gros coup de frein par rapport à tout ce qu'on avait réalisé jusqu'à présent. Maintenant, il faut savoir utiliser ces moments plus difficiles pour transformer toute la frustration que ça génère sur le moment en énergie positive à la reprise. On n'a pas perdu du tout confiance en nous. Je vais essayer de reprendre rapidement le rythme de la compétition. Il faut que ça revienne vite.

Qu'est-ce qui a été le plus difficile ? De voir Youssef partir disputer les tournois sans vous, avec d'autres joueurs, ou de voir les autres équipes engranger des points dans la course aux Jeux Olympiques ?
C'était vraiment de voir que les équipes qui étaient juste derrière nous, que l'on battait, passent devant nous au classement. Après, c'était un mal pour un bien. Sans cette blessure, je ne me serais jamais autant arrêté. Je n'aurais jamais pu me vider la tête comme j'ai pu le faire en passant du temps avec ma famille et mes proches, je n'aurais pas pu partager autant de choses, même en étant en vacances en plein hiver. Ca a été une façon de profiter au maximum et de reprendre de l'énergie. En fait, sur le premier mois, j'ai essayé de me couper du beach, de suivre à distance ce qu'il se passait. Mais quand tu es tellement dedans, c'est frustrant de voir toutes les équipes qui te passent devant. Par contre, je reviens beaucoup plus mature que ce que j'étais avant. On avait la tête dans le guidon, en étant impliqué à 3000%. Là, ça m'a permis de prendre du recul et de revenir plus serein dans ma façon de voir les choses, ma carrière de beacheur. Je reviens sans complexe. Je suis content d'être là, de retrouver le terrain. Je me dis qu'on fait un super beau métier. C'est important de s'en rendre compte, pour arriver avec plus de relâchement.

Pour être plus détendu sur le terrain...
Oui, c'est un autre aspect que je voudrais aborder. Quand je me suis blessé (lors des Mondiaux, ndlr), j'ai dû compenser en jouant différemment, en me basant plus sur l'aspect tactique et technique que sur l'explosivité et la vitesse. J'ai joué blessé pendant deux rencontres. Je me suis rendu compte que tu peux très bien développer un jeu de beach performant avec ta vision du jeu, ton intelligence. C'est quelque chose que je développais un peu naturellement avant, mais je ne m'étais jamais vraiment appuyé dessus. On était très concentré sur l'aspect physique. Et au final, je reviens avec une vision plus solide dans ma façon de jouer. C'est-à-dire que je prends beaucoup plus d'informations offensivement, pour jouer beaucoup plus juste et rester efficace. L'efficacité, c'est primordial. Ca ne sert rien de sauter 10 fois sur 10 avec toute ton explosivité et toute ta vitesse. Tu peux descendre d'un cran physiquement et monter d'un cran tactiquement et physiquement. Après, forcément, on a tous des styles de jeu différents. Youssef est très explosif, il a besoin de ça. Avec plus d'équilibre entre nous deux, on peut revenir plus fort.

A vous entendre, cette blessure n'a pas du tout remis en cause vos ambitions olympiques, bien au contraire...
C'est peut-être un peu bateau, un peu classique de dire cela. Mais tu ressors toujours d'une blessure avec du positif à tirer de cette histoire. Là, on est à fond dedans. L'objectif olympique est tout à fait présent. Ca n'a pas aidé de se blesser, mais ça ne dépend toujours que de nous, que de nos performances. Et quand c'est comme ça, c'est l'idéal.

Quelles sont vos attentes pour ce tournoi et ces prochaines semaines?
Il y a un choix stratégique à faire en ce qui concerne nos participations aux tournois. Là, c'est le dernier Grand Chelem, et derrière il n'y a que des Opens (des tournois de deuxième catégorie, ndlr). Et aujourd'hui, les Opens, c'est beaucoup moins intéressant au niveau des points, sachant qu'en début de saison prochaine il y a encore beaucoup de tournois à disputer avant le 13 juin, la deadline pour les Jeux, et il faudra être présents sur ces tournois, ces Grands Chelems, qui vont être déterminants. A l'heure actuelle, on a joué six tournois sur les 12 qui vont être comptabilisés pour le ranking olympique. Alors que toutes les équipes sont aujourd'hui autour de huit ou neuf tournois. Il suffit qu'on soit performant sur trois tournois pour revenir dans les clous pour le classement olympique. Ce qu'il faut, c'est donc bien choisir les tournois qu'on va disputer en cette fin de saison. C'était très important de revenir pour ce Grand Chelem parce que, derrière, on va sans doute devoir faire l'impasse sur des Opens. Parce que, sur un Open, on est obligé de terminer sur le podium, ou d'aller au moins en quarts de finale, pour pas que ça nous desserve par la suite.

Et donc quel est votre objectif pour ce Grand Chelem en Pologne ?
C'est de reprendre confiance d'entrée, dès le premier point. De repartir comme si je ne m'étais jamais blessé. On ne peut pas se dire que c'est un tournoi qui va permettre de nous jauger, de nous remettre dedans. Non, on veut performer. Quelle que soit notre situation de préparation, qui au final est un peu juste, on est là pour aller chercher une neuvième place au minimum.

Vous n'avez donc pas d'appréhension au niveau de votre cuisse?
Non. Cet après-midi (mardi), on va jouer avec les Lettons. On va pouvoir reprendre du rythme de jeu face à une grosse équipe. Quand je joue comme ça, avec le niveau que ça demande, je me sens de plus en plus confiant. Je ne suis pas au top physiquement. Mais comme je l'ai dit, je suis peut-être un cran au-dessus au niveau du jeu ou de la technique. Donc ça ne me fait pas du tout gamberger.