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28/07/2015
Daguerre : «Notre jeu est là»
De retour de Yokohama, Jean-Baptiste Daguerre, sans Yannick Salvetti parti aux Championnats d'Europe avec Youssef Krou, a pris la direction de Saint-Quay-Portrieux pour les finales des Championnats de France au côté d’Adrian Caravano.
Quel sentiment vous anime au retour du Grand Chelem de Yokohama ?
Beaucoup de déception. Le tournoi avait bien démarré, puisque nous gagnons le premier match de qualification face aux Iraniens et nous sortons un match propre sur le deuxième match contre les Norvégiens, qui avaient bien marché sur le début de saison. Ensuite, dans le «main draw», nous héritons d’une très grosse poule, puisque nous prenons Samoilovs/Smedins, Lucena/Brunner et Kadziola/Szalankiewicz trois équipes majeures du circuit, nous savions que ce serait très dur de sortir. Nous faisons quand même deux matches assez propres, dans lesquels il nous manque juste deux-trois «side» sur chaque set, et sur le dernier match face aux Polonais qui étaient dans une bonne dynamique puisqu’ils arrivaient d’une bonne cinquième place à Gstaad, nous avons une balle de match au tie-break que nous ne concrétisons pas, cela s’inverse en leur faveur et ils gagnent 17-15. Donc au regard de ce match, nous avons ressenti beaucoup de déception, d’autant qu’il y avait un tirage abordable si nous sortions de la poule. C’est dommage, parce que nous sentons que notre jeu est là, nous progressons de tournoi en tournoi, mais le résultat n’est pas ce que nous attendons: sur un tournoi comme ça, une 25e place, ce n’est pas notre objectif.

Que vous manque-t-il pour rivaliser davantage avec les meilleures paires mondiales ?
Face aux équipes du Top 10, il nous manque clairement de la stabilité sur les points importants. Par exemple sur un rallye qui va durer longtemps, les meilleures équipes vont avoir la rigueur de ne pas faire de fautes importantes et de mettre le ballon dedans. En revanche, face aux Polonais qui sont plus du niveau Top 20, nous sommes quasiment au même niveau, le match se joue vraiment à rien, peut-être qu’il aurait fallu que nous prenions plus de risque au service sur notre balle de match. Plus globalement, je pense qu’il nous manque un quota de ce genre de matches de «main draw», il faut arriver à en jouer davantage donc à sortir des qualifications. Personnellement, ce n’est que ma deuxième année sur le circuit, nous jouons des équipes qui souvent, sont là depuis une dizaine d’années. L’expérience est vraiment un facteur important.

Quel bilan faites-vous de votre première partie de saison ?
Nous avions plusieurs objectifs: le premier était la Continental Cup en mai à Montpellier, qui était important pour nous et l’équipe de France. Là-dessus, nous avions un sentiment relativement accompli après notre victoire sur les Italiens Nicolai/Lupo, champions d’Europe, mais derrière, nous passons à côté de la qualification, cela a été dur de rebondir après cet échec.La semaine suivante à Lucerne, nous avons eu un gros coup de mou sur le deuxième match des qualif, je me sentais vraiment atteint par cette défaite en Continental Cup. Après, sur les autres tournois, nous sommes plutôt en-deçà de ce que nous espérions, mais je sens qu’il y a de la progression, nous l’avons prouvé au Japon où nous sommes à deux doigts de passer au deuxième tour, il faut persévérer sur cette pente ascendante. Ce qui est dur, c’est de jouer gros à chaque fois sur les qualifs: quand tu fais 10000 bornes pour aller à Yokohama et que tu es tout près de te faire sortir dès le premier match par les Iraniens, c’est dur à vivre. Dans un tel cas, tu fais tout pour te remettre dedans, pour ne pas regretter d'avoir fait toute cette route pour rien, mais mentalement, c’est super dur. En même temps, je me dis que c’est aussi super enrichissant et stimulant, même pour la vie de tous les jours. Et si on fait tout ça, c’est qu’on aime ça !

"Les Jeux, un objectif palpable"

Au retour du Japon, vous apprenez que vous n’êtes pas admis dans le «main draw» des Championnats d'Europe…
Oui, nous enchaînons les déceptions ! C’est rageant, parce qu’il nous a manqué 40 ou 50 points. Par exemple lors des Jeux de Bakou, on perd en huitièmes de finale 17-15 contre les Suisses. Si on avait gagné ce match, cela nous aurait suffi pour être dans le «main draw» à Klagenfurt. C’est très dur parce que tu sors du tournoi et après coup, tu te dis que tu perds là-dessus ta place pour les Championnats d’Europe… C’est une grosse déception de ne pas faire cette compétition ensemble, cela aurait vraiment été bien de se jauger. Maintenant, il y avait la possibilité de jouer avec Youssef (Krou), puisqu’Edouard (Rowlandson) est blessé, Yannick est parti, je suis à fond derrière eux, j’espère qu’ils vont faire un résultat.

De votre côté, vous serez à Saint-Quay-Portrieux pour les finales des Championnats de France, dans quel état d’esprit ?
Oui, je fais les finales des Championnats de France avec Adrian Caravano, nous avons déjà joué ensemble il y a trois ans, avant que je rentre en équipe de France avec Yannick. Sur l’international, ce ne serait pas envisageable de reconstituer comme ça une paire avec deux défenseurs, sans bloqueur, mais sur les Championnats de France, c’est jouable. Et je suis hyper content de faire ces finales avec «Adri», un mec que j’adore, cela va être plus du beach plaisir pour moi, il n’y aura pas la même pression. Maintenant, nous y allons pour chercher le titre, ce serait son premier, moi mon troisième, je serais satisfait d’en ajouter un à ma collection. Et je suis content de retrouver une compétition qui, à la base, m’avait lancé, je regrette qu’il n’y ait pas plus d’étapes pour nous permettre d’y participer lorsque nous ne sommes pas à l’international. En plus, j’adore le tournoi de Saint-Quay, il est toujours très bien organisé.

Quelle sera la suite du programme ?
Avec Yannick, nous enchaînons juste après ce week-end par un Masters européen en Suisse, après nous disputons un Grand Chelem en Pologne, puis le quatrième tour de la Continental Cup début septembre, super important pour l’équipe de France. Si nous terminons premiers ou deuxièmes, nous allons en finale dont le vainqueur ira aux Jeux. Le gros rival, ce sera l’Autriche, les autres sont la Lituanie et la Finlande, deux équipes moins fortes mais qu’il faudra prendre au sérieux pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

Les Jeux constituent-ils un objectif réalisable pour vous ?
Oui, carrément réalisable ! On connaît les qualités de Youssef et Edouard, nous sommes capables de nous hisser à un bon niveau aussi, c’est un objectif qui est carrément palpable, cela ne dépend que deux nous. Si les deux équipes se mettent en mode «compète», on peut aller chercher cette place, en espérant que parallèlement, Edouard et Youssef arrivent à terminer dans les quinze (ce qui leur permettrait de se qualifier directement pour les Jeux, ndlr).

Vous êtes-vous fixé des objectifs de classement d’ici la fin de l’année avec Yannick ?
Vu le jeu que nous produisons, je pense que nous avons les moyens de rentrer dans le Top 30, c’est notre objectif, ce serait bien qu’on y arrive pour montrer que le travail paie enfin.