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(Miniature) La finale de la Coupe de France féminine vue par Félix André
Photo : Cannes Media / LNV
30/03/2023
La finale de la Coupe de France féminine vue par Félix André
La finale de la Coupe de France a lieu samedi soir à la Halle Georges-Carpentier de Paris (20h30). Elle opposera le Racing Club de Cannes, le club le plus titré (20 victoires en Coupe), à Béziers, à la recherche d’un premier succès dans cette compétition. Entraîneur adjoint de l’équipe de France, Félix André nous livre son analyse de cette rencontre.
Comment vois-tu cette finale entre Béziers et le RC Cannes ?
Pour moi, c’est un match équilibré et indécis. On a d’abord Béziers, qui a eu un peu de mal à lancer sa saison et est bien monté au fur et à mesure, avec le temps de rodage nécessaire à une équipe neuve pour se mettre en place. Avec les arrivées tardives en raison du Championnat du monde, c’est une équipe qui n’a fait que monter en régime au fil des mois et qui arrive en fin de saison avec une finale de Coupe de France au bout et des playoffs à disputer. C’est une équipe diesel qui tourne maintenant à plein régime. De l’autre côté, Cannes a alterné le bon et le moins bon, mais en affichant toujours de la détermination. C’est une équipe qui a joué dans beaucoup de configurations, mais qui a toujours essayé de trouver des solutions, une équipe qui ne lâche rien, qui est allée plusieurs fois au tie-break. Elle a une capacité à renaître de ses cendres de façon permanente, ce qui lui a permis de se qualifier pour cette finale, à l’image de sa demi-finale contre Venelles (victoire 3-2 après avoir été mené 1-0 puis 2-1, ndlr). C’est une formation plus irrégulière, au regard de son championnat, mais toujours capable de proposer quelque chose.

Quelles sont les forces de ces formations ?
Béziers s’appuie sur son trio d’ailières, Cugno-Rotar-Skinner, les deux postes 4 et la pointue. Ce sont de superbes attaquantes, avec une répartition des ballons assez équilibrée entre les trois. C’est une force de frappe assez impressionnante. Côté cannois, cela peut venir d’un peu partout. Je pense que c’est cela qui peut les rendre un peu irrégulières, mais aussi surprenantes. On a aussi vu que l’entraîneur était capable de piloter l’équipe avec deux passeuses au style différent, il peut changer en cours de match. Cela donne un côté un peu incertain pour l’adversaire, qui ne sait pas toujours ce que va proposer Cannes.

Y-a-t-il d’éventuelles faiblesses que l’on pourrait identifier ?
Ce sont des équipes qui sont bien équipées offensivement. Donc à un certain moment, et c’est une vérité générale, si une équipe ne met pas une grosse pression au service, sur la réception adverse, elle laissera l’autre développer son jeu. Le duel service-réception va être primordial, à mon sens, dans cette finale.

Quelle joueuse peut-on mettre en valeur dans chacune de ces équipes ?
On a beaucoup parlé d’Avery Skinner à Béziers, mais en tant que sélectionneur adjoint de l’équipe de France, je suis obligé d'évoquer Amélie Rotar. Elle fait sa première saison en tant que réceptionneuse-attaquante attitrée. Béziers lui a permis de grandir là-dessus et elle a plutôt apporté des gages de certitude. Son niveau de réception ne fait qu’augmenter, et son attaque reste super bonne. C’est une joueuse très complète, avec aussi le service et le bloc. Et je vais rester dans mon rôle en parlant de la libéro Juliette Gelin côté cannois. Elle fait une saison à l’image de son équipe, pas toujours très régulière, mais avec une débauche d’énergie importante. Elle ne lâche rien, c’est une grande combattante, elle a un état d’esprit irréprochable et un gros volume de défense. C’est un élément-clé de l’organisation du RC Cannes.