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(Miniature) L’interview bleue : Téo Rotar–Arthur Canet
Photo: Montpellier Beach Volley
03/12/2021
L’interview bleue : Téo Rotar–Arthur Canet
A seulement 17 ans, Téo Rotar et Arthur Canet ont réalisé des débuts fracassants au plus haut niveau, en remportant cette année le tournoi de Montbéliard (France Beach Volley Series 1) avant d’atteindre la finale des championnats de France seniors. Avant de disputer les Mondiaux U19, la semaine prochaine en Thaïlande, le talentueux binôme se présente.
Vous êtes tous les deux issus d’une famille de volleyeurs, voire de beach-volleyeurs. Comment êtes-vous arrivés au beach ?
Téo Rotar : J’ai commencé par faire plusieurs sports. Toute ma famille a fait du volley, mon grand-père a été dirigeant du club de Chaumont, mes deux parents ont été professionnels, mon père a joué en équipe nationale de Roumanie, et ma sœur, Amélie, est actuellement en équipe de France. Mais mon père ne voulait pas nous forcer à suivre ce chemin, on s’est donc inscrits au tennis, au rugby, au judo... C’est moi qui ai finalement choisi le volley, il y a neuf ans environ, et plus précisément le beach-volley. Et ça fait trois ans qu’on s’est mis sérieusement au beach-volley avec Arthur.
Arthur Canet : C’est un petit peu pareil que Téo, j’ai eu le choix du sport que je voulais faire, mes parents étaient très ouverts. J’ai commencé par plein d’autres sports, mais je me suis lancé dans le volley, et ensuite sur le beach-volley. Mon père (Stéphane Canet, qui a disputé les Jeux Olympiques d’Athènes en 2004, ndlr) a créé le club de beach de Montpellier, donc depuis que je suis bébé, je suis dans le sable et je joue au beach. Mais ça fait trois ou quatre ans qu’on joue ensemble sérieusement avec Téo, depuis la création du Pôle et l’extension de l’académie du Montpellier Beach Volley qu’on a intégrée cette année-là.

Pourquoi avoir choisi le beach ?
Arthur Canet : Pour moi, c’est parce que c’est plus amusant d’une part, et d’autre part parce que tu peux toucher à tous les secteurs du volley. Tu fais la manchette, la passe, l’attaque… Au volley, c’est bien plus spécialisé. Et j’aime aussi le fait que le beach soit un sport de collaboration. Ce n’est pas forcément le plus grand et le plus fort qui gagne tout le temps. Ce n’est pas comme au volley, où si tu as le meilleur attaquant, tu peux gagner plus facilement. Au beach, tu ne peux jamais savoir ce qu’il va se passer. C’est ce que je préfère.

Arthur, tu es en Terminale, Téo tu es en école, à la Montpellier Business School. Quelle place occupe le beach dans vos vies ?
Arthur Canet : On s’entraîne tous les jours, à peu près deux heures par jour. Ensuite, il y a le week-end pour se reposer. Mais en comptant les séances de muscu et les séances de kiné, on arrive à 16 heures par semaine environ pour le beach-volley.

Pouvez-vous vous décrire l’un et l’autre, en tant que joueurs ?
Arthur Canet : Je dirais que Téo est plus posé que moi sur le terrain, mais c’est un compétiteur et il sait où il va.
Téo Rotar : Arthur, c’est un hargneux. Quand il sait ce qu’il veut, il fait tout pour que ça arrive.

Vous jouez ensemble depuis 2017, mais vous vous connaissiez depuis un peu plus longtemps…
Téo Rotar : On s’est vus pour la première fois quand on a joué l’un contre l’autre en salle, dans nos sélections respectives. Ensuite, on a été convoqués tous les deux pour faire les détections nationales, avec Olivier Audabram. A ce stage, on faisait les deux sports, beach et volley. Mais je me souviens qu’au dernier entraînement, Olivier avait demandé ce qu’on voulait faire sur ce dernier jour. Et on était les deux seuls à avoir levé la main pour le beach. On est devenus potes là-bas. Et ensuite, Stéphane, le père d’Arthur, a organisé un stage de beach avec tous les jeunes de notre groupe, au Lavandou. C’était le premier stage, ça en a déclenché d’autres, à Montpellier. C’est venu petit à petit, au départ, on ne jouait pas tout le temps ensemble, on changeait de coéquipiers. Mais c’est devenu plus sérieux ensuite, avec la création du Pôle. Je suis venu m’entraîner à Montpellier, alors qu'au départ, je ne venais que le mercredi, et je suis rentré ensuite au Pôle, où Arthur était déjà. C’est parti de là.

Quelle est la force de votre duo ?
Téo Rotar : On est complémentaires et on se connaît bien. Parfois, des paires se forment pour des compétitions, les joueurs n’ont pas eu trop le temps de jouer ensemble. Nous, on se connaît, on a des automatismes. On sait comment réagir si l’autre ne va pas bien, dans certaines situations. Et on est complémentaires aussi dans le jeu, dans les façons d’agir, et dans les mentalités. C’est notre force.

"Paris 2024 ? Il faut avoir ça dans un coin de sa tête..."
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Vous avez réalisé une superbe saison 2021, avec notamment une finale lors des championnats de France, à Arles…
Arhur Canet : C’est l’un des grands moments de notre année, mais il y en a eu d’autres. En Series 1, on a gagné à Montbéliard, l’une des plus grosses étapes du circuit national, ça a été notre première grosse performance, ça a bien lancé notre saison. Ça nous a donné de la confiance pour la suite. On s’est ensuite lancés sur le World Tour, on a bien voyagé cet été. On a aussi disputé les championnats d’Europe (U18, 5e) et on a gagné la Coupe de France avec le Montpellier Beach Volley.
Téo Rotar : On a aussi fait deux quarts de finale sur le World Tour, à Montpellier et à Nimègue. Et on a fini par le tournoi Wevza à Sausset-les Pins, où on perd en finale contre les Italiens. C’était notre dernier tournoi avant ces Mondiaux.

Vous attendiez-vous à de tels résultats ?
Téo Rotar : Clairement, pas du tout. On savait que ça allait être notre première saison au haut niveau, parce que les années précédentes, on faisait uniquement des Series 2 et le World Tour de Montpellier, mais c’était surtout pour prendre de l’expérience. On est toujours dans l’optique d’engranger de l’expérience, mais on ne s’attendait pas à avoir de tels résultats, et à ce que tout s’enchaîne autant. Finalement, on n'a eu que 10 jours de vacances sur les deux mois cet été. C’était fatigant parfois, mais c’était génial, parce qu’on voyageait tout le temps et qu'on avait ces bons résultats. C’était trop bien.

A l’Euro U18, vous finissez 5e. Quel est votre objectif sur ces Mondiaux en Thaïlande ?
Téo Rotar : On n’en pas encore parlé. C’est compliqué, parce qu’Arthur a une tendinite au genou qui persiste. Pendant un mois, il n’a pas pu sauter. A l’entraînement, c’était uniquement pied au sol. C’était donc compliqué au niveau de la préparation, surtout que parfois, il avait entraînement, et moi j’avais cours. Ce n’est pas comme en été, où on est prêts. Normalement, en décembre, on se repose. Ce sont les Mondiaux de l’an dernier, qui ont été reportés à cause du Covid. Il y aura des joueurs plus grands que nous, des 2002, des 2003, alors que nous, on est des 2004. Mais on va tout donner, on va essayer d’être dans le dernier carré et de ramener une médaille. Et puis, c’est toujours bien pour l’expérience, pour le voyage. C’est déjà génial d’aller en Thaïlande, on n’est jamais allés en Asie.

Et pour la saison prochaine ?
Arthur Canet : Continuer sur le World Tour, faire tous les tournois Series 1, la Coupe de France... On veut augmenter le niveau des tournois du World Tour, parce que cette année, on n'a fait que des 1 étoile pour obtenir des points. Comme on a déjà réussi quelques bonnes performances et qu’on a quelques points, on va essayer de monter petit à petit. On veut faire mieux que l’année dernière, tout simplement.

Et à plus long terme, il y a Paris 2024. Vous y pensez ?
Téo Rotar : Déjà, les Jeux Olympiques c’est un rêve pour tous les deux. Ensuite, c’est un peu bizarre parce qu’on a l’impression que c’est loin, 2024, alors que c’est dans moins de trois ans. Donc il faut toujours y penser, avoir ça dans un coin de sa tête… Si on continue à bien bosser à l’entraînement, à faire des compétitions et à être à fond dans ce qu’on fait, il y a peut-être une petite chance d’y aller. Ce serait incroyable, à la maison, un truc de fou !