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(Miniature) Jean Patry : « Le Mont-Blanc, l’Everest puis la lune »
Photo : www.plusliga.pl
03/05/2024
Jean Patry : « Le Mont-Blanc, l’Everest puis la lune »
Auteur d’une saison pleine avec Jastrzebski Wegiel, notamment lors des playoffs de PlusLiga à l’issue desquels il a décroché son premier titre de champion, Jean Patry dispute dimanche la finale de la Ligue des champions à Antalya contre Trentino Volley. L’occasion d’échanger avec le pointu de l’équipe de France.
Vous avez été sacrés champions de Pologne dimanche dernier, peux-tu nous raconter comment tu as vécu ces finales contre Zawiercie ?
C’était intense, avec tous les ingrédients réunis pour une belle finale. On gagne chez eux, ils gagnent chez nous et on finit par s’imposer sur le match d’appui. Le niveau de jeu était vraiment élevé, j’ai rarement vécu des matchs avec une aussi grosse tension et un dénouement comme ça. C’était vraiment une libération à la fin, après des matchs d’une telle tension, on relâche tout.

C’est ton premier titre de champion, quel sentiment ça te procure ?
Oui, c’est la première fois que je gagne un championnat et non des moindres, puisque c’est le championnat polonais, une compétition majeure en Europe. C’est quelque chose de fort pour un volleyeur. Je suis super heureux, parce que c’était pour ça que j’étais venu, je voulais m’inscrire dans la même lignée et la feuille de route que le club a prises depuis quelques années, à savoir continuer à gagner. C’est une quatrième étoile (de champion) sur le maillot de Jastrzebski, je suis très fier d’y avoir participé, j’étais venu chercher ce genre de matchs à pression et à enjeu, jouer le titre, je suis content d’avoir rempli mon objectif.

A titre personnel, on a l’impression que tu es arrivé au pic de ta forme sur ces playoffs, avec de grosses performances et plusieurs titres de MVP, était-ce le cas ?
Je ne sais pas si j’étais au pic, mais c’est vrai que je me suis senti bien. Pendant toute la saison d’ailleurs, je pense avoir bien tourné, ça m’a permis d’aborder ces playoffs en confiance et effectivement, ça s’est bien passé. J’ai été bien aidé par Totti (Benjamin Toniutti) qui m’a mis dans de bonnes conditions. J’ai été vraiment content de ma performance dans ces playoffs. C’est pour ça qu’on m’a pris et c’est pour ça que je suis venu. C’était important pour moi de répondre présent dans le rôle qu’on m’avait confié.

Benjamin Toniutti a de son côté remporté son cinquième titre de champion de Pologne, qu’est-ce que ça t’inspire ?
Ça ne lui fait plus rien, lui, de gagner (Rires) ! Plus sérieusement, ça montre que c’est un des meilleurs joueurs au monde et qu’avec lui, on a toujours de bonnes chances de remporter des titres. C’est bien pour tout le monde et aussi pour l’équipe de France, parce qu’on sait qu’on a deux gros passeurs sur lesquels on peut compter. Je tiens à remercier Totti qui a facilité mon arrivée au club, mon installation et mon intégration dans le jeu parce qu’il s’est beaucoup appuyé sur moi, il m’a donné beaucoup de confiance. Je pense que je lui ai bien rendu, ça a bien fonctionné entre nous deux. Je suis vraiment très content parce qu’en partant de Milan, c’était aussi un objectif de trouver un passeur qui allait compter sur moi et me faire jouer, ce qui n’avait pas forcément été le cas en Italie. J’ai changé d’envergure, j’ai enfin pu être le vrai Jean Patry, là où à Milan, j’étais beaucoup plus bridé dans le jeu. On ne comptait pas forcément sur moi, j’étais plus spectateur qu’acteur. Cette année, j’ai été un acteur majeur.

Dans quels domaines penses-tu avoir progressé cette saison ?
J’ai l’impression d’avoir progressé dans tous les domaines, mais surtout d’avoir pu m’exprimer à fond ce qui n’avait pas été le cas à Milan. Ici, on m’a permis d’être à mon meilleur niveau, je pense que je me suis enlevé des chaînes que j’avais dans le passé. Je suis content, parce que j’ai bien travaillé tout au long de la saison pour progresser sur plein de petites choses, notamment en termes de régularité dans les matchs, j’ai pris en expérience, je pense être un des leaders de cette équipe, c’était aussi un de mes objectifs en signant ici.

Il est dur ce Championnat polonais ?
Oui, il est vraiment particulier, parce qu’il y a seize équipes, c’est énorme par rapport à l’Italie où il y en a douze. Ça rajoute beaucoup de matchs, on a joué tous les trois jours cette saison, avec la Champions League, la Coupe de Pologne, ça a été intense, c’est compliqué pour le corps. D'autant que quasiment toutes les équipes jouent à un niveau très relevé, c’est une guerre à chaque match, tu ne peux pas te reposer réellement.

"Les JO, une fête incroyable à vivre"

Place désormais à la finale de la Ligue des champions, comment vois-tu ce match contre Trentino Volley ?
La Ligue des champions est un de mes gros objectifs, j’ai vraiment envie de la gagner, c’est une opportunité en or. Je sais que ça va être un match très compliqué contre une équipe italienne qui n’a pas forcément le même style de jeu que celui auquel nous sommes habitués dans le championnat polonais. C’est une équipe technique, patiente, qui sait attendre pour trouver la faille et attaquer au bon moment. C’est aussi une équipe physique et bonne en réception, il faudra s’appuyer sur note qualité de service, qui est un de nos points forts, pour les bouger un peu, il va aussi falloir qu’on soit patients, rejouer dans le bloc si nécessaire.

Mentalement, n’est-ce pas difficile de se remobiliser si vite, une semaine après ce titre de champion de Pologne qui vous a procuré beaucoup d’émotions ?
C’est vrai que c’est un peu particulier, parce que tu relâches forcément un peu la pression après des matchs à tension comme ça. C’est comme si une fois arrivé en haut du Mont-Blanc, on te demandait de continuer pour monter jusqu’à l’Everest, il faut arriver à se remettre dedans de suite. On a quand même eu le temps de fêter ça, parce que c’était important pour l’énergie de l’équipe, mais dès mardi, on s’est remis au travail pour ce dernier objectif. On a très bien préparé cette finale et on est tous très motivés pour aller chercher un autre titre avec l’équipe.

Tu parles de Mont-Blanc et d’Everest, la suite de la saison n’est pas mal avec les Jeux Olympiques à la maison, non ?
C’est vrai qu’après l’Everest, ce qui nous attend, c’est d’aller sur la lune, ça va être un truc de fou ! Et un challenge très compliqué, très relevé. Maintenant, je t‘avoue qu’entre les playoffs et cette finale de Ligue des champions, je ne suis pas encore dedans, je reste très focus sur le club. Ensuite, je vais profiter d’un bon break d’une semaine chez moi, à Montpellier, et ensuite, je serai en mode 100% équipe de France et départ pour la lune ! Ça va être une fête incroyable à vivre.

Un dernier mot : tu évolueras la saison prochaine à Galatasaray, en Turquie, pourquoi quittes-tu Jastrzebski ?
Parce que le club a eu l’opportunité de signer le pointu polonais, et pour une raison de quotas de joueurs polonais, ils ont sauté sur l’occasion. Je ne vais pas te cacher que beaucoup de personnes ne comprennent pas ce choix, j’ai reçu beaucoup de messages de gens qui veulent que je reste. C’est l’occasion pour moi de dire que les supporters m’ont très bien accueilli et que l’ambiance dans les salles en Pologne est juste incroyable, il n’y a rien de comparable et les gens ont beaucoup de respect pour les joueurs. Je vais donc devoir partir, je vais découvrir un nouveau championnat, une nouvelle ville, c’est toujours intéressant.